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CD1Musiques de Léo Ferrésur des poèmes de Louis Aragonchantés par Léo Ferré 01 - L’affiche rouge02 - Tu n’en reviendras pas03 - Est-ce ainsi que les hommes vivent04 - Il n’aurait fallu05 - Les fourreurs06 - Blues07 - Elsa08 - L’étrangère09 - Je chante pour passer le temps10 - Je t’aime tant sur des poèmes de Francis Claudechantés par Cora Vaucaire et Renée Lebas 11 - La vie d’artiste12 - L’Ile Saint-Louis sur des poèmes de Jean-Roger Caussimonchantés par Léo Ferré 13 - À la Seine14 - Mon Sébasto15 - Comme à Ostende16 - Mon camarade17 - Nous deux CD 2Musiques de Léo Ferrésur des poèmes de Charles Baudelairechantés par Léo Ferré01 - Harmonie du soir02 - Le serpent qui danse03 - Les hiboux04 - Le Léthé05 - Le revenant06 - La mort des amants07 - L’invitation au voyage08 - Les métamorphoses du vampire09 - À celle qui est trop gaie10 - La vie antérieure11 - La pipe12 - Brumes et pluies sur un poème de Guillaume Apollinairechanté par Yvette Giraud
13 - Le pont Mirabeau sur un poème de René Baerchanté par Léo Ferré
14 - La chambre sur un poème de Pierre Mac Orlanchanté par Catherine Sauvage
15 - La fille des bois sur un poème de Rutebeufchanté par Léo Ferré
16 - Pauvre Rutebeuf sur un poème de Luc Bérimontchanté par Marc Ogeret
17 - Noël sur un poème de Pierre Segherschanté par Léo Ferré
18 - Merde à Vauban CD 3 Musiques et poèmes de Léo Ferréchantés par Léo Ferré, Henri Salvador, Yves Montand, Francesca Solleville, Jacques Douai, Cora Vaucaire, Juliette Gréco, Marc Robine, Michèle Arnaud, Marc Ogeret et Jean Vasca. 01 - Les poètes par Léo Ferré02 - À Saint-Germain-des-Prés par Henri Salvador03 - Le vent par Léo Ferré04 - Flamenco de Paris par Yves Montand05 - Vingt ans par Francesca Solleville06 - Le bateau espagnol par Jacques Douai07 - Notre amour par Jacques Douai08 - Les forains par Cora Vaucaire09 - L’amour par Juliette Gréco10 - La mémoire et la mer par Marc Robine11 - L’étang chimérique par Michèle Arnaud12 - Plus jamais par Léo Ferré13 - Le fleuve des amants par Jacques Douai14 - Avec le temps par Marc Ogeret15 - La chanson triste par Léo Ferré16 - Vitrines par Léo Ferré17 - Ma vieille branche par Léo Ferré18 - La poésie fout l’camp Villon par Jean Vasca19 - Les cloches de Notre-Dame par Léo Ferré20 - Graine d’ananar par Léo Ferré Le parcours de Léo Ferré est consubstantiellement lié à la poésie et à sa mise en musique. Cette dernière peut être d’une facture populaire ou savante. Le présent triple-CD dresse un bilan de la veine dans laquelle Léo Ferré change le poème en chanson — de ses premiers enregistrements à ceux de la consécration, au début des années soixante. C’est avec Guillaume Apollinaire que Léo Ferré entame sa correspondance musicale avec les poètes et d’emblée, les deux voies se manifestent. D’une part, il compose d’une manière très classique, La Chanson du mal aimé1, un « oratorio pour soli, chœurs et orchestre », d’autre part, il écrit l’une de ses chansons les plus connues : Le Pont Mirabeau2. Nous sommes en 1953 et ces 2 aspirations ne trouveront une sorte de réconciliation qu’une vingtaine d’années plus tard.Après avoir créé sur scène, en 1954, son oratorio à l’Opéra de Monaco, il l’enregistre, en 1957, juste après avoir gravé 12 poèmes deCharles Baudelaire. Viennent ensuite les 10 poèmes de Louis Aragon en 1961, les 10 d’Arthur Rimbaud et les 14 de Paul Verlaine en 1964. En 1967, Léo Ferré revient à Charles Baudelaire avec 24 nouveaux poèmes chantés, puis à Rimbaud en 1989 avec Le Bateau ivre suivi en 1991 d’Une saison en enfer. Ajoutons à ces ensembles, une chanson au destin particulier : en 1955, Léo Ferré établit, à partir de 2 poèmes du poète Rutebeuf, un texte qui, mis en musique, devient un succès international sous le titre Pauvre Rutebeuf3. Ce sont les années 1960, 1961, 1962 qui marquent un tournant décisif dans son parcours.1960 : Léo Ferré arrive chez Barclay. Celui-ci met à sa disposition, pour enregistrer, des grands orchestres et des arrangeurs tels Jean-Michel Defaye et Paul Mauriat.1961 : l’album Les chansons d’Aragon rencontre le grand public et, dans sa préface, Louis Aragon loue Léo Ferré et son approche de la poésie :« À qui viendrait à l’idée de dire de Léo Ferré que c’est un chansonnier ? C’est un poète, un poète qui écrit directement ses poèmes suivant les lois d’un genre poétique, la chanson.(…)J’ai l’habitude de dire que la mise en chanson d’un poème est à mes yeux une forme supérieure de la critique poétique. (…) Ne me dites pas qu’elle le déforme : elle lui donne une autre vitesse, un poids différent, et voilà que cela chante. (…)Il faudra récrire l’histoire littéraire un peu différemment, à cause de Léo Ferré. »1962 : Pierre Seghers consacre un volume de sa prestigieuse collection « Poètes d’aujourd’hui » à Léo Ferré. Pour la première fois, un auteur de chansons, un auteur dont les œuvres figurent au hit-parade — C’est l’homme, Paris Canaille, Jolie môme — voisine avec Louise de Vilmorin et Saint-John Perse. Après ce double adoubement, par Louis Aragon et par Pierre Seghers, Léo Ferré pour qui « La musique doit être — humblement — (…) le véhicule qui conduit la poésie dans l’oreille des gens qui ne la lisent pas »4, s’engage dans trois décennies d’intense production. À partir de 1970, il multiplie les expériences — enregistrements et tournées avec le groupe de rock Zoo, récitals où Léo Ferré mêle ses propres chansons à Beethoven et Ravel en dirigeant un orchestre symphonique, longues proses déclamées dans lesquels les notions de rime, de couplet, de refrain, de mélodie sont pulvérisées. La tentative d’un artiste pour extraire son verbe poétique et sa musique de leurs cocons culturels. Une démarche rarissime ! Bernard Ascal31 janvier 2016