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CD1 1 On n’oublie rien 3’06’’Jacques Brel / Gérard Jouannest2 Madeleine 2’42’’Jacques Brel / Jean Corti – Gerard Jouannest3 Le prochain amour 3’33’’Jacques Brel / Jacques brel4 Rosa 2’44’’Jacques Brel / Jacques Brel5 Le moribond 3’08’’Jacques Brel / Jacques Brel6 Les bourgeois 2’55’’Jacques Brel / Jean Corti7 Les prénoms de Paris 2’38’’Jacques Brel / Jacques Brel8 Bruxelles 3’02’’Jacques Brel / Gérard Jouannest9 Marieke 2’42’’Jacques Brel / Gérard Jouannest10 Les Flamandes 2’38’’Jacques Brel / Jacques Brel11 Le plat pays 2’44’’Jacques Brel / Jacques Brel12 Voir 2’22’’Jacques Brel / Jacques Brel13 L’ivrogne 4’04’’Jacques Brel / Jacques Brel14 Les paumés du petit matin 4’19’’Jacques Brel / François Rauber15 Clara 2’56’’Jacques Brel / Jacques Brel16 L’aventure 2’39’’Jacques Brel / Jacques Brel17 Vivre debout 3’01’’Jacques Brel / François Rauber18 Une île 3’44’’Jacques Brel / Jacques Brel19 Zangra 3’21’’Jacques Brel / Jacques Brel20 Le caporal Casse-pompon 2’40’’Jacques Brel / François Rauber21 Chanson sans paroles 2’52’’Jacques Brel / François Rauber22 Les singes 3’04’’Jacques Brel / Jacques Brel23 La statue 3’20’’Jacques Brel / François Rauber24 La mort 2’51’’ Jacques Brel / Jacques Brel CD2
1 Quand on n’a que l’amour 2’26’’Jacques Brel / Jacques Brel 2 J’en appelle 2’41’’Jacques Brel / Jacques Brel 3 Au printemps 2’41’’Jacques Brel / Jacques Brel4 Je ne sais pas 3’11’’Jacques Brel / Jacques Brel5 Ne me quitte pas 3’40Jacques Brel / Jacques Brel6 Les blés 1’46’’Jacques Brel / Jacques Brel7 Demain on se marie (la chanson des fiancés) 2’30’’Jacques Brel / Jacques Brel8 Seul 3’15’’Jacques Brel / Jacques Brel9 La valse à mille temps 3’40’’Jacques Brel / Jacques Brel10 La bourrée du célibataire 2’27’’Jacques Brel / Jacques Brel11 Les pieds dans le ruisseau 2’49’’Jacques Brel / Jacques Brel12 Il peut pleuvoir 1’45’’Jacques Brel / Glen Pourcell13 Dors ma mie, bonsoir 3’46’’Jacques Breal / François Rauber14 Isabelle 3’38’’Jacques Brel / Jacques Brel15 La tendresse 2’38’’Jacques Brel / Jacques Brel16 Il nous faut regarder 2’20’’Jacques Brel / Jacques Brel17 Grand Jacques 1’25’’Jacques Brel / Jacques Brel18 La lumière jaillira 2’53’’Jacques Brel / François Raubert19 Le diable (Ça va) 2’25’’Jacques Brel / Jacques Brel20 La dame patronnesse 3’20’’Jacques Brel / Jacques Brel21 La colombe 2’55’’Jacques Brel / Jacques Brel22 Heureux 2’48’’Jacques Brel / Jacques Brel23 Je t’aime 2’20’’Jacques Brel / François Rauber24 Pardons 2’20’’Jacques Brel / Jacques Vigouroux25 Voici 2’39’’Jacques Brel / François Rauber26 S’il te faut 2’00’’Jacques Brel / Jacques Brel
Jacques Brel (1929, Schaerbeek, région de Bruxelles – 1978, Bobigny), fait incontestablement partie des "monuments" de la chanson française. A y regarder de près, on ne peut qu’être stupéfait par la brièveté de sa carrière de chanteur. Schématiquement, s’il a commencé à percer avec Quand on n’a que l’amour (1956) c’est avec le disque enregistré fin 1959 (La valse à mille temps, Ne me quitte pas, Les Flamandes…) qu’il entre vraiment dans la « cour des grands ». Et il quitte la scène en 1967 après ses fameux adieux à l'Olympia, en octobre 1966. Ensuite, il enregistrera encore quelques grands disques. Le dernier (Les Marquises) date de 1977.
Avant 1959, et depuis 1953, Brel a lutté de longues années pour se faire entendre. Ce n'est que petit à petit qu'il est parvenu à imposer ses chansons, le premier déclic d'importance se produisant fin 1956 avec le succès de Quand on n'a que l'amour.
En sa Belgique natale, le jeune Jacques Brel ne se voyait pas suivre le chemin tout tracé qui lui était destiné, au sein de l'entreprise familiale de cartonnerie. Il avait des envies d'aller voir ailleurs et, comme il l'a fait toute sa vie, ne pouvait se contenter de rêver : il est toujours "allé voir" : en chansons, en avion, en bateau… Et jusqu'aux Marquises où il repose aujourd'hui.
Percer dans la chanson ? Pas facile. Il en écrit, les chante dans quelques cabarets bruxellois, en enregistre même une vingtaine, en août 1953, à Radio Hasselt avant de réaliser une maquette de quatre titres en studio (le 17 février 1952) : Il y a, La foire, Il pleut et Sur la place.
La grande histoire de Brel commence avec l'arrivée, par la poste, de cette maquette au bureau de Jacques Canetti qui convoque aussitôt le chanteur, lui fait passer une audition et le programme aux Trois Baudets pour septembre. Les débuts seront laborieux : on est encore loin de l'interprète hors norme à venir, d'autant qu'il se présente alors sur scène dans une tenue qui évoque la chasuble… et il n'en faut pas plus pour que Brassens l'affuble d'un surnom qui lui collera quelque temps à la peau : "l'abbé Brel". Le public est poli, sans plus : les enthousiasmes, les ovations seront pour plus tard…
Brel devient un habitué des Trois Baudets où Canetti le programme régulièrement, de 1953 à 1958. L'artiste progresse et, si ses disques sont encore bien loin des hit-parades, sa réputation grandit avec régularité, ce qui n'exclut pas les déconvenues, telle celle ressentie à l'occasion du Festival de Knokke-le-Zoute, en 1954, où il arriva bon dernier. Mais il continue, avec acharnement.
C'est en septembre 1956 qu'il enregistre Quand on n'a que l'amour. On notera, pour la petite histoire, que la chanson avait déjà été gravée en mai de la même année mais la prise n'avait alors pas été retenue. Cette fois, on peut parler d'un vrai succès : le 25 cm qui reprend le 45 t où elle figure se voit consacré, en 1957 par le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros. Au fil des années, la chanson devient un titre emblématique qui figurera longtemps au programme de ses récitals et qu'il mettra au nombre de ceux qu'il choisit de réenregistrer, avec de nouvelles orchestrations, en 1972.
Il a souvent été de bon ton, quand Brel fit l'unanimité, de considérer avec condescendance ses premières chansons, leur reprochant un côté boy-scout, les targuant de mièvrerie. Bien sûr, au fil des années, son écriture s'est affirmée… et que dire de son interprétation ! Mais, pour avoir été un adepte de ses chansons, dès le premier 45 tours, je trouve que ces reproches manquent singulièrement de fond. Mièvre, celui qui, dès ce premier disque chantait La haine ? Toutes n'étaient pas des chefs d'oeuvre, certes. L'auteur lui-même en convenait. Mais il n'est pas inutile de rappeler que, dès 1954, Juliette Gréco - clairvoyante et audacieuse, comme à son habitude ! - avait mis Ça va (Le diable) à son répertoire…
Lorsque Brel quitte la scène, c’est pour de bon, quant à son propre répertoire. Mais il y reviendra, en 1968, pour L’homme de la Mancha, comédie musicale américaine dont il a écrit l’adaptation.
Le cinéma s’intéresse maintenant à lui… et réciproquement. Il sera à l’affiche, avec succès, d’une poignée de films qu’on n’a pas oubliés, par exemple : Les risques du métier (Cayatte), Mon oncle Benjamin (Molinaro), L’aventure c’est l’aventure (Lelouch), L’emmerdeur (Molinaro)… Et il se lancera dans la réalisation : c’est d’abord Frantz (avec Barbara) en 1971 puis Le far-west (en 1973). L’échec commercial de ce dernier clôturera l’aventure.
Mais l’envie, le besoin de réaliser ses rêves, d’aller voir ailleurs, le poussent à naviguer et c’est ainsi qu’il abordera un jour aux Marquises où il vivra ses dernières années, loin de tout, mais continuant toutefois à écrire. Et Les Marquise sera le dernier titre de son dernier disque dont la sortie constitue un événement considérable en 1977.
Joseph MOALIC