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Michel KEMPER / Écrits & cris
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" Ainsi donc, c'est à moi qu'est échue la délicate mission de parler sur nos enchanteurs du nouveau bouquin du patron. Comme par hasard, tous les autres membres de l'équipe ont soudainement du travail par-dessus la tête: des chroniques à écrire, des livres à lire, des disques à écouter, même des concerts à suivre (ah ah, bonjour la crédibilité de l'excuse!)… Bonne poire, j'ai donc accepté de m'y coller. Alors voilà, sur va faire court: Écrits & cris , de Michel Kemper, c'est un ouvrage qu'il est rien chouette!
A h! non ! c'est un peu court, jeune homme!
On pourrait dire… Oh! Dieu!… Bien des choses en somme
D'emblée, soulignons le joli dessin de couverture. Il est l'œuvre de Jean-Marc Héran, complice de longue date de Michel Kemper, les deux comparses ayant déjà co-signé deux ouvrages. L'artiste nous représente l'écrivain-crieur, la lippe gourmande, trempant sa plume dans trois encriers estampillés «Humour», «Vitriol» et «Tendresse». Un parfait résumé du contenu.
C'est l'auteur qu'on peut voir dessus la couverture
Un habile dessin, concentré de talent
Mais un peu mensonger, car la caricature
contrairement aux usages, l'embellit fortement
Précédant le plat principal, un succulent hors-d'œuvre nous met l'eau à la bouche. La brillante préface du livre, signée Jean-Claude Barens, salue tant le travail de résistance de Michel Kemper que ses qualités de journaliste. En termes ô combien choisis: «Il est là, avec sa langue de poche, pour éclairer celles et ceux qui essuient des vers au fond d'un café». Quel bonheur de lire un tel avant-propos, rédigé avec autant de cœur que de talent.
La préface est si belle, d'une plume si alerte
Qu'on en vient à se dire quand on l'a parcourue
Me farcir ce bouquin risque d'être une perte
De temps et d'énergie: j'ai peur d'être déçu!
En guise de respiration entre trois coups de gueule et deux coups de cœur, une trentaine d'illustrations de Lily Luca, dessinatrice émérite et elle-même chanteuse. Comme une pause bienvenue pour reprendre son souffle, se remettre d'aplomb avant que d'attaquer une autre chronique.
Une vingtaine d'euros pour trois cent quatre pages
Rapport qualité-prix, c'est un achat pas bête
D'autant que l'opuscule contient des mots ET images
Il fera le bonheur même des analphabètes
Les lecteurs de notre Quotidien de la chanson savent combien Michel Kemper aime s'éviter des ulcères en prenant la plume de temps à autre pour dénoncer les travers du show-biz, condamner notre époque, dégommer les médiocres, secouer les consciences. Ce sont ces billettes d'humeur qui forment la principale matière de son nouveau livre. Des chroniques à la fois source d'inimitié, lorsque la cible n'en a guère apprécié le style acéré, et fontaine de plaisir pour quiconque affectionne cette liberté de ton. Ses têtes de Turc? Les firmes de disques incompétentes, les chaînes de télé corrompues, les médias par trop serviles, les festivals au service des vainqueurs.Mais aussi les chanteurs contradictoires, les ayant-droits sans scrupules, les disques sans raison d'être, les chapelles aveugles… Des coups de gueule qui sortent parfois du cadre de la chanson, même si celle-ci en est toujours à l'origine , pour aborder avec (im) pertinence des thèmes sociétaux ou politiques. Des propos très rarement mesurés, à la bonne foi quelquefois chancelante et à la colère répétitive, mais toujours roboratifs et réjouissants. Une hargne salutaire qu'on ne peut que saluer.
Kemper a ses humeurs, avec style et panache
Et ça crie, et ça gueule, et ça n'est pas content
Pourvu au grand jamais il ne soit DRH
D'une major qui voudrait faire le tri dans ses rangs…
Pourtant, nonobstant ses dehors bourrus, Michel Kemper est un ours bien léché, capable de délaisser ses tartines de fiel. Contrebalançant ses colères homériques par des bouffées de tendresse, il a ainsi veillé à garnir son livre d'une série d'hommages et de coups de cœur, pour des artistes disparus (Guy Bedos, Anne Sylvestre, Idir…), des piliers de toujours (Pierre Perret, Gilbert Laffaille…) ou de jeunes - et moins jeunes - pousses à soutenir (Éric Mie, Nicolas Jules, Manu Galure…). Le Don Quichotte de la chanson française, délaissant ses moulins à vent, nous présente ainsi quelques dizaines de ses Dulcinée.
Quand le vent est tombé, quand s'apaise la tempête Qu'il est doux de gagner une crique retirée Pour y goûter serein, loin des prises de tête Le plaisir sans pareil des passions partagées
Le livre de Michel Kemper est donc un achat judicieux pour tout amateur de chanson française. Celui-ci y trouve une matière à émotion comme à réflexion, qu'il décide ou non de partager l'exaltation de l'auteur. La complaisance n'y est pas de mise, pas plus que la langue de bois. Et dieu que ça fait du bien!
Le livre a belle allure, il tient bien dans la main
Ni trop mince, ni trop lourd, le format adéquat
Il pourra facilement remplacer le bottin
Pour aider aux aveux dans les commissariats"