Fletcher HENDERSON / THE FATHER OF...
Fletcher HENDERSON / THE FATHER OF...
Fletcher HENDERSON / THE FATHER OF...
Fletcher HENDERSON / THE FATHER OF...

Fletcher HENDERSON / THE FATHER OF THE BIG BAND

R385
8,33 €
2CD / FLETCHER HENDERSON & HIS ORCHESTRA / 1924-1937 

 
FLETCHER HENDERSON & HIS ORCHESTRA
Fletcher Henderson Orchestra with Louis Armstrong, Joe Smith, Tommy Ladnier, Rex Steward, Roy Eldridge, Coleman Hawkins, Buster Bailey, Ben Webster ...

CD 1

1 Sugar foot stomp

2 Sensation
3 Wabash blues
4 I'm comin' Virginia
5 Saint Louis blues
6 King Porter stomp
7 Sugar foot stomp
8 Just blues
9 The house of David Blues
10 Can you take it
11 Happy feet
12 I've got to sing a torch song
13 Down South camp meeting
14 Wrappin' it up
15 Hotter than 'ell
16 Blue Lou
17 Moonrise on the lowlands
18 You can depend on me
19 Rhythm of the tambourine
20 Back in your own backyard

CD2
Fletcher Henderson Orchestra with Louis Armstrong, Elmet Chambers, Charlie Green, Buster Bailey, Coleman Hawkins, Charlie Dixon etc... Fletcher Henderson Orchestra with Joe Smith... The Louisiana Stompers...

1 Go long Mule
2 Copenhagen
3 Shanghai shuffle
4 The meanest kind of blues
5 Naughty man
6 Everybody loves my Baby
7 How come you do me like you do
8 Prince of wails
9 Mandy make up your mind
10 Bye and bye
11 Play me slow
12 Alabamy bound
13 Money blues
14 Sugar foot stomp
15 What-cha-call-'em blues
16 TNT
17 Swamp blues
18 Off to Buffalo
19 Rough house blues
20 Hop Off
21 Fidgety feet
22 Variety stomp

1-16 : Fletcher Henderson & His Orchestra with Louis Armstrong
17-18 : Fletcher Henderson & His Orchestra with Joe Smith
19-20 : The Louisiana Stompers
21-22 :  Fletcher Henderson & His Orchestra


Fletcher "Smack" Henderson est né le 18 décembre 1897 à Cuthbert (Géorgie). Il apprend le piano dès l'âge de 6 ans. Il fait de brillantes études de chimie et de mathématiques, mais l'appel de la musique est le plus fort. Il se rend à New York en 1920, ce sont les débuts des enregistrements phonographiques. Il accompagne au piano de nombreux chanteurs et chanteuses de blues et de vaudeville, dont la plus célèbre, Ethel Waters pour laquelle il recrute une petite formation qu'il étoffe, petit à petit, pour en faire un orchestre qui jouera alors de la musique commerciale, ce qui lui vaudra, un temps, le surnom de "Paul Whiteman de couleur!". Dans ces années, contrairement à La Nouvelle-Orléans ou Chicago, le ville de New-York n'était pas un centre important pour la musique de jazz, mais Fletcher recrute en 1924 un jeune musicien en renom, un prodige de la trompette, Louis Armstrong, devenu célèbre après son passage dans les rangs du mythique orchestre de King Oliver qui jouait alors à Chicago.
 
De cette période, Sugar Foot Stomp bénéficie d'un excellent arrangement du saxophoniste Don Redman, un des premiers en date des arrangeurs de jazz, qui devait écrire au cours de ces années 20, l'essentiel du répertoire du big band de Fletcher. Louis Armstrong reprend et brode avec aisance sur le solo rendu célèbre par son maître et modèle le trompettiste "Papa Joe" King Oliver.
Louis Armstrong ne restera qu'un an environ avec Fletcher, mais durant son passage, son exemple, son style tellement en avance sur son temps, transformeront les conceptions musicales de tous les musiciens qui jouaient à ses côtés au sein de cette formation. Fletcher lui-même comprit que c'était vers le vrai jazz qu'il devait s'orienter définitivement. Il recrute, alors, avec un flair étonnant, de multiples jeunes talents qui s'imposèrent par la suite et comptèrent vite parmi les plus grands solistes du jazz. Nul leader ne révèlera autant d'exceptionnels improvisateurs. Un simple coup d'œil sur les personnels successifs suffira pour s'en convaincre.
Durant les années 20, c'est au USA la grande époque des chanteuses de blues qui enregistrent à tours de sillons! Fletcher dirige, bien sûr, son orchestre, mais on le trouve très souvent dans les studios pour accompagner les Ethel Waters, Ma Rainey, Bessie Smith, Clara Smith,… soit seul au piano, soit en utilisant à ses côtés certains musiciens de son orchestre, les Louis Armstong, Joe Smith, Don Redman, Buster Bailey…
Au cours de sa carrière de chef d'orchestre, "Smack" changera souvent de personnel. Nous allons par le disque illustrer les étapes les plus importantes de cette formation. En 1927-1928 l'orchestre compte de nombreux musiciens jouant dans le style New Orleans, ou proches de ce style. C'est une période particulièrement faste pour la formation, qui accumule les enregistrements de très haut niveau, où de large créneaux sont réservés aux brillants solistes que sont les Tommy Ladnier, Joe Smith, Charlie Green, Jimmy Harrison, Buster Bailey et Coleman Hawkins. C'est un vrai feu d'artifice de solos exécutés avec fougue et inspiration : Wabash Blues, Sensation, St-Louis Blues (avec un étonnant duo Tommy Ladnier/Jimmy Harrison). Outre les orchestrations écrites par Don Redman comme son renommé I'm Coming Virginia, les Henderson's Boys jouaient aussi des heads, ces arrangements oraux mis au point, petit à petit, par les musiciens eux-mêmes au cours des répétitions, chacun apportant sa touche personnelle par une idée, un riff, une nuance…
Après le départ de Tommy Ladnier (cf. EPM/Jazz Archives 159012), de grands trompettes lui succèdent, ce sont les Bobby Stark, Rex Stewart, Henry Allen, puis dans la section des trombones Benny Morton, Dickie Wells, JC Higginbotham, Sandy Williams pour remplacer Jimmy Harrison et Charlie Green. Un musicien reste fidèle à l'orchestre, c'est Coleman Hawkins, qui au cours des années ne cesse de perfectionner sa sonorité, sa technique, son phrasé, sa maîtrise, au point de devenir la référence et être unanimement considéré comme le Roi du saxo-ténor. Cet instrument, marginal dans les premiers temps du jazz, deviendra avec la trompette le plus important de cette musique, sous l'impulsion et l'exemple bénéfique de Coleman Hawkins (The House Of David Blues). Sa magnifique improvisation sur I've Got To Swing, A Torch Song est le point de départ de nombreuses autres ballades somptueuses, avec une sonorité ample, chaude et veloutée. Ces broderies sur tempo lent devaient faire école, fasciner tous les saxos-ténors et leur montrer la voie.
L'orchestre de Fletcher Henderson est alors considéré comme le meilleur, son style d'arrangements aura une influence sur tous les autres groupements, même sur celui de Duke Ellington, ne serait-ce que par l'habile utilisation des trios de clarinettes (Sugar Foot Stomp de 1931). Succédant à Don Redman, un autre musicien de grande valeur et arrangeur de premier plan, Benny Carter dota le big band de belles orchestrations, jusqu'au moment ou Fletcher prenant conscience de ses propres qualités d'arrangeur, écrivit lui-même abondamment, non seulement pour sa formation, mais aussi pour d'autres comme l'orchestre blanc de Benny Goodman, participant grandement au succès de ce dernier. Avec élégance, Fletcher Henderson aida aussi un autre jeune chef d'orchestre qui venait d'arriver à New York en 1936 : Count Basie, en lui donnant un certain nombre de ses propres arrangements, orchestrations que Basie maintiendra à son répertoire pendant de nombreuses années. Bel exemple de solidarité à saluer!
Fletcher a toujours aimé réserver une très large place à ses solistes, qui encore une fois, comptaient tous parmi les meilleurs. Ses orchestrations étaient simples, efficaces, claires utilisant avec habileté les différentes sections qui, tour à tour, s'alliaient ou s'opposaient. Sa musique était toujours conçue pour être jouée avec le maximum de swing. Pour cela, il écartait toutes surcharges inutiles, allant toujours à l'essentiel, pour le plus grand confort de ses musiciens et des danseurs. Son jeune frère Horace Henderson, lui aussi pianiste et arrangeur de grand talent, le secondait souvent que ce soit en le remplaçant parfois au piano ou à la tête de toute la formation (Happy Feet, Blue Lou).
Tout allait pour le mieux dans l'orchestre, lorsque, coup de théâtre, Coleman Hawkins, sa vedette, le fidèle collaborateur, le plus indispensable de tous ses musiciens depuis plus de 10 ans, décidait de partir pour rejoindre l'Europe où de fructueux contrats l'attendaient! Enorme coup dur pour Fletcher! Comment et par qui remplacer un tel soliste, un tel pilier de l'orchestre? Le jeune Lester Young sera essayé, mais devant l'opposition des musiciens, notamment des saxos qui lui reprochent un son trop mince, ce sera Ben Webster, musicien émérité, dans la lignée Hawkins, qui sera choisi (Hotter Than 'Ell).
Nous sommes en 1934 et Smack signe certaines de ses meilleures orchestrations comme Down South Camp Meeting, Wrappin' It Up et d'autres que nous avons déjà sélectionnées dans nos albums "Golden Age Of Swing vol1 et vol3" EPM/Jazz Archives 158452 et 158882. Malgré la valeur de l'orchestre, Fletcher Henderson est obligé de licencier devant les difficultés financières. Car ce fût le drame de cet homme, génial arrangeur, excellent pianiste, avisé chef d'orchestre d'être un médiocre homme d'affaires, trop crédule, trop tolérant, souvent victime du monde du show business.
Cependant, Fletcher y croit toujours et en 1936 il remonte un grand orchestre s'appuyant sur de solides atouts avec pour vedettes, Chu Berry au saxo-ténor, Roy Eldridge à la trompette, Buster Bailey à la clarinette, John Kirby à la basse et Big Sid Catlett à la batterie! L'orchestre sonne magnifiquement avec une telle section rythmique et deux des plus importants solistes de l'époque, le swinguant Chu et le bouillonnant Roy! Chu Berry enregistre là certaines de ses grandes improvisations (Blue Lou, Rhythm Of The Tambourine) faisant preuve, à côté de son swing insurpassable, d'un sens du développement, d'une inspiration qui le placent au premier rang des saxos-ténors avec Coleman Hawkins et Ben Webster! Il est au sommet de son art dans son sinueux solo de Moonrise On The Lowlands, solo en apparence nonchalant mais joué avec une tension et un swing souple exceptionnels. Tout aussi relax et de la même veine est son intervention sur Back In Your Own Backyard.
Hélas, dès la fin de l'été 1937, après Roy et Big Sid, Chu devait, à son tour, quitter Fletcher. Ce fût le commencement du déclin de l'orchestre, qui jusqu'alors dans ses diverses périodes avait été un modèle pour tous! Fletcher écrivit alors pour d'autres de nombreux arrangements, joua dans les petites formations de Benny Goodman, remonta de temps à autre de grandes formations, mais son heure était passée il ne retrouva jamais ses succès d'antan… et s'éteignit le 29 décembre 1951.
Véritable maître-arrangeur de "l'époque dite swing" des années 30, Smack savait écrire de remarquable orchestrations, que ce soit en partant d'une de ses compositions ou simplement d'une rengaine à la mode! Par un judicieux choix de tempo, de tonalités variées, de breaks, de changements de tons, de riffs, de passages en questions/réponses, de fonds orchestraux soigneusement adaptés à chaque solistes, Mister Henderson influença le monde des big-bands et des arrangeurs. Il était redouté pour écrire, parfois, dans des tonalités difficiles, mais comme le faisait remarquer Cootie Williams : "Fletcher était très attentif aux sonorités et il pensait que seules certaines clefs pouvaient donner la vraie couleur sonore à ses compositions".
Pour nous, Fletcher "Smack" Henderson est dans l'histoire du jazz, un réel pionnier dont la musique fût reprise par d'innombrables groupements et dont les conceptions orchestrales furent souvent copiées, lorsqu'elles ne furent pas plagiées!
On ne peut mieux faire pour terminer que de citer Duke Ellington qui disait: "Fletcher was a man who gave his soul to the music!". Jacques Morgantini
 
Fletcher "Smack" Henderson est né le 18 décembre 1897 à Cuthbert (Géorgie). Il apprend le piano dès l'âge de 6 ans. Il fait de brillantes études de chimie et de mathématiques, mais l'appel de la musique est le plus fort. Il se rend à New York en 1920, ce sont les débuts des enregistrements phonographiques. Il accompagne au piano de nombreux chanteurs et chanteuses de blues et de vaudeville, dont la plus célèbre, Ethel Waters pour laquelle il recrute une petite formation qu'il étoffe, petit à petit, pour en faire un orchestre qui jouera alors de la musique commerciale, ce qui lui vaudra, un temps, le surnom de "Paul Whiteman de couleur!". Dans ces années, contrairement à La Nouvelle-Orléans ou Chicago, le ville de New-York n'était pas un centre important pour la musique de jazz, mais Fletcher recrute en 1924 un jeune musicien en renom, un prodige de la trompette, Louis Armstrong, devenu célèbre après son passage dans les rangs du mythique orchestre de King Oliver qui jouait alors à Chicago. De cette période, Sugar Foot Stomp bénéficie d'un excellent arrangement du saxophoniste Don Redman, un des premiers en date des arrangeurs de jazz, qui devait écrire au cours de ces années 20, l'essentiel du répertoire du big band de Fletcher. Louis Armstrong reprend et brode avec aisance sur le solo rendu célèbre par son maître et modèle le trompettiste "Papa Joe" King Oliver. Louis Armstrong ne restera qu'un an environ avec Fletcher, mais durant son passage, son exemple, son style tellement en avance sur son temps, transformeront les conceptions musicales de tous les musiciens qui jouaient à ses côtés au sein de cette formation. Fletcher lui-même comprit que c'était vers le vrai jazz qu'il devait s'orienter définitivement. Il recrute, alors, avec un flair étonnant, de multiples jeunes talents qui s'imposèrent par la suite et comptèrent vite parmi les plus grands solistes du jazz. Nul leader ne révèlera autant d'exceptionnels improvisateurs. Un simple coup d'œil sur les personnels successifs suffira pour s'en convaincre. Durant les années 20, c'est au USA la grande époque des chanteuses de blues qui enregistrent à tours de sillons! Fletcher dirige, bien sûr, son orchestre, mais on le trouve très souvent dans les studios pour accompagner les Ethel Waters, Ma Rainey, Bessie Smith, Clara Smith,… soit seul au piano, soit en utilisant à ses côtés certains musiciens de son orchestre, les Louis Armstong, Joe Smith, Don Redman, Buster Bailey… Au cours de sa carrière de chef d'orchestre, "Smack" changera souvent de personnel. Nous allons par le disque illustrer les étapes les plus importantes de cette formation. En 1927-1928 l'orchestre compte de nombreux musiciens jouant dans le style New Orleans, ou proches de ce style. C'est une période particulièrement faste pour la formation, qui accumule les enregistrements de très haut niveau, où de large créneaux sont réservés aux brillants solistes que sont les Tommy Ladnier, Joe Smith, Charlie Green, Jimmy Harrison, Buster Bailey et Coleman Hawkins. C'est un vrai feu d'artifice de solos exécutés avec fougue et inspiration : Wabash Blues, Sensation, St-Louis Blues (avec un étonnant duo Tommy Ladnier/Jimmy Harrison). Outre les orchestrations écrites par Don Redman comme son renommé I'm Coming Virginia, les Henderson's Boys jouaient aussi des heads, ces arrangements oraux mis au point, petit à petit, par les musiciens eux-mêmes au cours des répétitions, chacun apportant sa touche personnelle par une idée, un riff, une nuance… Après le départ de Tommy Ladnier (cf. EPM/Jazz Archives 159012), de grands trompettes lui succèdent, ce sont les Bobby Stark, Rex Stewart, Henry Allen, puis dans la section des trombones Benny Morton, Dickie Wells, JC Higginbotham, Sandy Williams pour remplacer Jimmy Harrison et Charlie Green. Un musicien reste fidèle à l'orchestre, c'est Coleman Hawkins, qui au cours des années ne cesse de perfectionner sa sonorité, sa technique, son phrasé, sa maîtrise, au point de devenir la référence et être unanimement considéré comme le Roi du saxo-ténor. Cet instrument, marginal dans les premiers temps du jazz, deviendra avec la trompette le plus important de cette musique, sous l'impulsion et l'exemple bénéfique de Coleman Hawkins (The House Of David Blues). Sa magnifique improvisation sur I've Got To Swing, A Torch Song est le point de départ de nombreuses autres ballades somptueuses, avec une sonorité ample, chaude et veloutée. Ces broderies sur tempo lent devaient faire école, fasciner tous les saxos-ténors et leur montrer la voie. L'orchestre de Fletcher Henderson est alors considéré comme le meilleur, son style d'arrangements aura une influence sur tous les autres groupements, même sur celui de Duke Ellington, ne serait-ce que par l'habile utilisation des trios de clarinettes (Sugar Foot Stomp de 1931). Succédant à Don Redman, un autre musicien de grande valeur et arrangeur de premier plan, Benny Carter dota le big band de belles orchestrations, jusqu'au moment ou Fletcher prenant conscience de ses propres qualités d'arrangeur, écrivit lui-même abondamment, non seulement pour sa formation, mais aussi pour d'autres comme l'orchestre blanc de Benny Goodman, participant grandement au succès de ce dernier. Avec élégance, Fletcher Henderson aida aussi un autre jeune chef d'orchestre qui venait d'arriver à New York en 1936 : Count Basie, en lui donnant un certain nombre de ses propres arrangements, orchestrations que Basie maintiendra à son répertoire pendant de nombreuses années. Bel exemple de solidarité à saluer! Fletcher a toujours aimé réserver une très large place à ses solistes, qui encore une fois, comptaient tous parmi les meilleurs. Ses orchestrations étaient simples, efficaces, claires utilisant avec habileté les différentes sections qui, tour à tour, s'alliaient ou s'opposaient. Sa musique était toujours conçue pour être jouée avec le maximum de swing. Pour cela, il écartait toutes surcharges inutiles, allant toujours à l'essentiel, pour le plus grand confort de ses musiciens et des danseurs. Son jeune frère Horace Henderson, lui aussi pianiste et arrangeur de grand talent, le secondait souvent que ce soit en le remplaçant parfois au piano ou à la tête de toute la formation (Happy Feet, Blue Lou). Tout allait pour le mieux dans l'orchestre, lorsque, coup de théâtre, Coleman Hawkins, sa vedette, le fidèle collaborateur, le plus indispensable de tous ses musiciens depuis plus de 10 ans, décidait de partir pour rejoindre l'Europe où de fructueux contrats l'attendaient! Enorme coup dur pour Fletcher! Comment et par qui remplacer un tel soliste, un tel pilier de l'orchestre? Le jeune Lester Young sera essayé, mais devant l'opposition des musiciens, notamment des saxos qui lui reprochent un son trop mince, ce sera Ben Webster, musicien émérité, dans la lignée Hawkins, qui sera choisi (Hotter Than 'Ell). Nous sommes en 1934 et Smack signe certaines de ses meilleures orchestrations comme Down South Camp Meeting, Wrappin' It Up et d'autres que nous avons déjà sélectionnées dans nos albums "Golden Age Of Swing vol1 et vol3" EPM/Jazz Archives 158452 et 158882. Malgré la valeur de l'orchestre, Fletcher Henderson est obligé de licencier devant les difficultés financières. Car ce fût le drame de cet homme, génial arrangeur, excellent pianiste, avisé chef d'orchestre d'être un médiocre homme d'affaires, trop crédule, trop tolérant, souvent victime du monde du show business. Cependant, Fletcher y croit toujours et en 1936 il remonte un grand orchestre s'appuyant sur de solides atouts avec pour vedettes, Chu Berry au saxo-ténor, Roy Eldridge à la trompette, Buster Bailey à la clarinette, John Kirby à la basse et Big Sid Catlett à la batterie! L'orchestre sonne magnifiquement avec une telle section rythmique et deux des plus importants solistes de l'époque, le swinguant Chu et le bouillonnant Roy! Chu Berry enregistre là certaines de ses grandes improvisations (Blue Lou, Rhythm Of The Tambourine) faisant preuve, à côté de son swing insurpassable, d'un sens du développement, d'une inspiration qui le placent au premier rang des saxos-ténors avec Coleman Hawkins et Ben Webster! Il est au sommet de son art dans son sinueux solo de Moonrise On The Lowlands, solo en apparence nonchalant mais joué avec une tension et un swing souple exceptionnels. Tout aussi relax et de la même veine est son intervention sur Back In Your Own Backyard. Hélas, dès la fin de l'été 1937, après Roy et Big Sid, Chu devait, à son tour, quitter Fletcher. Ce fût le commencement du déclin de l'orchestre, qui jusqu'alors dans ses diverses périodes avait été un modèle pour tous! Fletcher écrivit alors pour d'autres de nombreux arrangements, joua dans les petites formations de Benny Goodman, remonta de temps à autre de grandes formations, mais son heure était passée il ne retrouva jamais ses succès d'antan… et s'éteignit le 29 décembre 1951. Véritable maître-arrangeur de "l'époque dite swing" des années 30, Smack savait écrire de remarquable orchestrations, que ce soit en partant d'une de ses compositions ou simplement d'une rengaine à la mode! Par un judicieux choix de tempo, de tonalités variées, de breaks, de changements de tons, de riffs, de passages en questions/réponses, de fonds orchestraux soigneusement adaptés à chaque solistes, Mister Henderson influença le monde des big-bands et des arrangeurs. Il était redouté pour écrire, parfois, dans des tonalités difficiles, mais comme le faisait remarquer Cootie Williams : "Fletcher était très attentif aux sonorités et il pensait que seules certaines clefs pouvaient donner la vraie couleur sonore à ses compositions". Pour nous, Fletcher "Smack" Henderson est dans l'histoire du jazz, un réel pionnier dont la musique fût reprise par d'innombrables groupements et dont les conceptions orchestrales furent souvent copiées, lorsqu'elles ne furent pas plagiées! On ne peut mieux faire pour terminer que de citer Duke Ellington qui disait: "Fletcher was a man who gave his soul to the music!". Jacques Morgantini Fletcher “Smack” Henderson was born on 18 December 1897 in Cuthbert, Georgia. He started playing piano at the age of six, later going on to become a brilliant chemistry and maths student. But the call of music was too strong and he moved to New York in 1920, during the very early days of recording. He provided the piano accompaniment for numerous blues and vaudeville vocalists, the most famous being Ethel Waters for whom he formed a small group that he gradually enlarged into an orchestra, playing popular tunes, that for a time earned him the nickname of “the black Paul Whiteman”! Unlike New Orleans or Chicago, the New York of the time was not an important jazz centre but, in 1924, Henderson recruited the young and already renowned Louis Armstrong who had become famous after his stint with the legendary King Oliver orchestra in Chicago. Sugar Foot Stomp dates from this period, an excellent arrangement by saxophonist Don Redman, one of the very first jazz arrangers who, during the 20s, was responsible for most of Henderson’s band book. Louis Armstrong takes up “Papa Joe” Oliver’s famous solo, embroidering it with his own variations. Although Armstrong only stayed with Henderson for a year, his example and his style, so in advance of his time, transformed the musical ideas of all those musicians he played alongside. Henderson himself realised that he should take a definite jazz direction so he recruited a number of up-and-coming young musicians who would later rank among the most outstanding jazz soloists. A glance at his successive line-ups reveals that he had a talent for spotting outstanding players. The 20s in America was the great era of female blues singers who recorded incessantly. In addition to leading his band, Henderson was often to be found in the studios accompanying the likes of Ethel Waters, Ma Rainey, Bessie Smith, Clara Smith…either alone at the piano or with some of his musicians, Louis Armstrong, Joe Smith, Don Redman, Buster Bailey… He frequently changed his personnel and this CD illustrates his most important formations. 1927-28 was a particularly successful period, the line-up included several musicians playing in the New Orleans style. They made numerous first-rate recordings with ample space being given to Tommy Ladnier, Joe Smith, Charlie Green, Jimmy Harrison, Buster Bailey and Coleman Hawkins— a glittering display of inspired solos: Wabash Blues, Sensation, St. Louis Blues (with an astonishing Tommy Ladnier/Jimmy Harrison duo). In addition to Don Redman’s arrangements, including his famous I’m Coming Virginia, Henderson’s men also play “heads”, arrangements worked out jointly in rehearsal and memorised by the musicians, each adding his personal touch, but not usually written down. After the departure of Tommy Ladnier (see Jazz Archives, EPM 159012), some brilliant trumpeters followed in his wake: Bobby Stark, Rex Stewart, Henry Allen, then in the trombone section, Benny Morton, Dickie Wells, J.C. Higginbotham, Sandy Williams replaced Jimmy Harrison and Charlie Green. A musician who stuck with the orchestra was Coleman Hawkins who, throughout these years, polished his tone, technique and phrasing to such a degree of perfection (The House Of David Blues) that he earned the title of King of the Tenor Sax, an instrument that, largely due to his influence and together with the trumpet, was destined to become one of the most important instruments in jazz. His magnificent improvisation on I’ve Got A Torch Song provides the taking-off point for further sumptuous ballads, interpreted with that beautifully-rounded, warm, velvety tone. These variations on a slow tempo would prove a guiding-light for many future tenor sax players. The Fletcher Henderson orchestra was now considered the best, its arrangements, especially the skilful use of a clarinet trio (Sugar Foot Stomp in 1931), influencing all the other bands—even that of Duke Ellington. Benny Carter succeeded Don Redman and provided the band with some beautiful orchestrations, until Fletcher himself started to write, not only for his own formation but also for others, including Benny Goodman. Henderson also gave a number of his arrangements to a young band leader newly-arrived in New York: Count Basie who kept them in his book for several years. Henderson always gave plenty of space to his soloists, all of them excellent musicians. His orchestrations were simple, effective, cleverly combining or opposing different sections. His music was always intended to be played with a maximum of swing, hence he avoided any unnecessary frills, paring the music down to what was essential. His younger brother Horace Henderson, also a pianist and talented arranger, often replaced him on piano, even fronting the band occasionally (Happy Feet, Blue Lou). Everything was going great when suddenly, out of the blue, Coleman Hawkins, his star performer for over ten years, announced his decision to leave for Europe where he had been offered quite a few juicy contracts. This was a hard blow for Henderson. How could he replace such a soloist? He tried out the young Lester Young but the rest of the band, especially the saxes, were not happy with what they considered his ‘thin” tone. The choice then fell on Ben Webster who had already made his mark in the Hawkins tradition (Hotter Than ‘Ell). We now come to 1934, the year in which “Smack” produced some of his best orchestrations e.g. Down South Camp Meeting, Wrappin’ It Up and others previously selected on our albums Golden Age Of Swing, EPM 158452 and 158882. Despite the quality of this orchestra, Henderson had to disband it because of financial difficulties. This was Henderson’s eternal problem: a brilliant arranger, excellent pianist, skilful band leader, but a poor businessman, easily duped, too credulous and too tolerant, frequently an easy victim in the world of show business. However, he never lost faith in himself and, in 1936, he got together another big band that included such great stars as Chu Berry on tenor sax and Roy Eldridge on trumpet (two of the most outstanding soloists of the time), Buster Bailey on clarinet, John Kirby on bass and Big Sid Catlett on drums! Chu Berry turned in some of his greatest improvisations (Blue Lou, Rhythm Of The Tambourine), revealing not only his unsurpassable swing but a wonderful sense of development and inspiration that place him in the front ranks of tenor saxophonists, alongside Coleman Hawkins and Ben Webster. He is at his very best on Moonrise In The Lowlands, playing with an seeming nonchalance that hides exceptional tautness and swing. Equally laid-back is his intervention on Back In Your Own Backyard. Unfortunately, in late summer 1937, it was Eldridge and Catlett who left, followed by Chu Berry. This was the beginning of the end for the Henderson orchestra which had served as a model for so many years. Henderson continued to write arrangements for others, played in Benny Goodman’s small groups and occasionally got another big band together, but it was too late. Without ever having regained his previous popularity, he died on 29 December 1951. “Smack” was a master-arranger of the 30s swing era, producing some remarkable work, either based on one of his own compositions or a simple popular tune. He influenced the entire world of big bands and swing by his skilful choice of tempo, variation in key and breaks, using riffs, question/answer passages and orchestral backings carefully adapted to each soloist. His reputation for occasionally writing in difficult keys made some musicians wary of his compositions but, as Cootie Williams pointed out, Fletcher was very aware of tonality and believed that only certain keys could produce the shade of sound he wanted. Within the history of jazz, Fletcher “Smack” Henderson remains a true pioneer whose music was taken up by countless formations and whose orchestral ideas were often copied, if not plagiarised! We could not end on a better note than by quoting Duke Ellington: “Fletcher was a man who gave his soul to the music!”. Adapted from the French by Joyce Waterhouse

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