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Johnny HALLYDAY / TES TENDRES ANNÉES
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1 CD / POUR MOI LA VIE VA COMMENCER / 26 TITRES
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LES TITRES
1 Les tendres années
2 Elle est terrible
3 Poupéed brisée
4 Mashed potatoes time
5 da dou ron ron
6 Comme une ombre sur moi
7 Je ne danserai plus jamais
8 Douces filles de seize ans
9 Les bras en croix
10 Quitte-moi doucement
11 Quand un air vous possède
12 Dis-moi oui
13 pour moi la vie va commencer
14 Rien n'a changé
13 pour moi la vie va commencer
15 À plein cœur
16 Ma guitare
17 tout bas tout bas
18 C'est le mashed potatoes
19 Comme l'été dernier
20 Chance
21 T'as seize ans
22 Parc'que j'ai revu Linda
2 Elle est terrible
3 Poupéed brisée
4 Mashed potatoes time
5 da dou ron ron
6 Comme une ombre sur moi
7 Je ne danserai plus jamais
8 Douces filles de seize ans
9 Les bras en croix
10 Quitte-moi doucement
11 Quand un air vous possède
12 Dis-moi oui
13 pour moi la vie va commencer
14 Rien n'a changé
13 pour moi la vie va commencer
15 À plein cœur
16 Ma guitare
17 tout bas tout bas
18 C'est le mashed potatoes
19 Comme l'été dernier
20 Chance
21 T'as seize ans
22 Parc'que j'ai revu Linda
Johnny Hallyday, nom de scène de Jean-Philippe Smet, né le 15 juin 1943 dans le 9e arrondissement de Paris et mort le 5 décembre 2017 à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), est un chanteur, compositeur et acteur français.
Durant ses 57 ans de carrière, il s'impose comme l'un des plus célèbres chanteurs francophones et l'une des personnalités les plus présentes dans le paysage médiatique français.
S'il n'est pas le premier à chanter du rock en France, il est, à partir de 1960, le premier à populariser le rock 'n' roll dans l'Hexagone. Les différents courants musicaux pratiqués au cours de sa carrière – le rock 'n' roll, le rhythm and blues, la soul, le rock psychédélique, le soft rock ou encore le pop rock – puisent tous leurs origines dans le blues et bien qu'il interprète de nombreuses ballades sentimentales et aussi des airs country, le rock reste sa principale référence.
Sa longévité au premier plan de la scène artistique et ses prestations vocales et scéniques lui attirent la reconnaissance de ses pairs et du public. Au total, il réalise 80 albums, dont 51 albums studio. Il totalise 6 disques de diamant, 40 disques d'or, 22 disques de platine et 10 Victoires de la musique. En dehors des pays francophones, s'il ne parvint pas à s'imposer durablement malgré plusieurs tournées à succès, notamment en Amérique du Sud, sa réputation d'homme de scène franchit en revanche les frontières. Il effectue ainsi 184 tournées et donne plus de 3 250 concerts, totalisant près de 30 millions de spectateurs, avec des prestations à gros budgets et effets scéniques.
Alors qu'il est atteint d'un cancer du poumon, il effectue sa dernière tournée en juin et juillet 2017, aux côtés de ses amis Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, avec qui il a formé le trio des Vieilles Canailles. Sa mort, survenue quelques mois plus tard des suites de sa maladie, donne lieu à un important hommage populaire. Au moment de sa mort, les ventes de ses disques se chiffrent à 110 millions d'exemplaires.
Biographie
Fils d'Huguette Clerc (1920-2007), alors employée de crèmerie, et de Léon Smet (1908-1989)a, artiste de cabaret belgeb,4, Jean-Philippe Léo Smet7 naît à la clinique Villa Marie-Louise située 3, cité Malesherbes dans le 9e arrondissement de Paris, le 15 juin 19438.
À sa naissance, Jean-Philippe porte le nom de sa mère, Clerc, car Léon Smet ne l'a pas reconnu et, début 1944, abandonne sa compagne et son fils, âgé de huit mois. À la demande d'Huguette, le couple se reforme le temps d'un contrat de mariage et d'une reconnaissance en paternité, le 7 septembre 19449 ; dès lors, l'enfant se nomme officiellement Jean-Philippe Smet. Avant le jour de son baptême, célébré le 10 septembre 1944 en l'église de la Sainte-Trinité à Paris, Léon et Huguette Smet demandent au second époux de Jacqueline Harpet (elle-même deuxième épouse de Léon Smet), l'homme de radio Alain Trutat, d'être le parrain de leur fils, et à une nièce de Léon Smet, Menen Mar, d'être sa marraine.
Peu après, Léon Smet part définitivement. Huguette Clerc reprend après la naissance de Jean-Philippe une activité professionnelle, devenant mannequin de cabine pour des couturiers. Son métier lui laissant peu de temps, elle confie son enfant à sa belle-sœur Hélène Mar. Cette dernière devient pour l'enfant une figure maternelle de substitutione, aidée de ses filles Desta et Menen.
Le 28 mars 1945, le mari d'Hélène, Jacob Mar, est arrêté pour faits de collaboration, ayant été speaker et éditorialiste à Radio-Paris, la radio de la propagande nazie, ce qui compromet la carrière de première danseuse-étoile de ses filles. Après-guerre, dans une France marquée par la guerre et avec un père absent, Jean-Philippe sera traité de « fils de boche », de « bâtard » ou de « fils de divorcé », « stigmates sociaux que la légende de Johnny va (plus tard) récupérer pour les convertir en signes positifs ».
À trois ans, Jean-Philippe entame une vie d'enfant de la balle au gré du travail de danseuses classiques de ses cousines. Fin 1946, Desta et Menen s'installent à Londres pour deux ans avec leur jeune cousin. Destaf épouse Lee Lemoine Ketcham, un danseur américain connu sous le nom de scène de Lee Hallidays. Le trio de danse acrobatique, Desta, Menen et Lee, se produit à travers l'Europe jusqu'en 1949. Le trio devient ensuite duo : Desta et Lee se font alors appeler « Les Halliday's ».
Lee Halliday est aux yeux de l'enfant une incarnation du rêve américain et devient son père de cœur et le surnomme Johnny. Plus tard, au moment de choisir un nom d'artiste, il optera ainsi pour le nom de scène « Johnny Halliday ». Inscrit à l'école des enfants du spectacle, il suit des cours par correspondance, apprend la danse classique et, à Paris, suit des cours de théâtre au Centre d'art dramatique de la rue Blanche et au Théâtre du Petit Monde. Selon ses propres déclarations effectuées à l'occasion d'un spectacle à l'opéra Garnier, Johnny Hallyday révèle « avoir été petit rat sur cette même scène de l'Opéra dans la troupe dirigée par Serge Lifar ».
Il apprend le violon qu'il déteste et finit par l'échanger, au grand dam de ses aînés, contre une guitare. Durant deux ans, où il vit à Genève, inscrit au conservatoire, il prend des cours de guitare avec le maître José de Azpiazu. Ce dernier, n'appréciant guère qu'il joue dans les rues des airs de cow-boy, finit par le renvoyer. Dès l'âge de neuf ans, il occupe la scène pendant les changements de costume du couple, en chantant des chants traditionnels français ou américains. Il monte officiellement sur scène, pour la première fois le 13 juin 1956, en première partie du spectacle des Halliday's, à l’Atlantic Palace de Copenhague, où il chante La Ballade de Davy Crockett, en s'accompagnant à la guitare, habillé en cow-boy.
Rentrée à Paris, la famille demeure dans le quartier de la Trinité au 13, rue de la Tour-des-Damesh.
Johnny obtient divers petits rôles : il est figurant dans Les Diaboliques, tourne une réclame pour une marque de vêtements, participe à la télévision à l'émission Martin et Martine, où il chante Dans les plaines du Far-West30. À 14 ans, en voyant au cinéma le film Amour frénétique, Johnny découvre Elvis Presley et le rock 'n' roll. C'est une révélation et, convaincu d'avoir trouvé sa voie, il décide de devenir rockeur.
Débuts musicaux (1957-1960)
Johnny commence sa carrière avec le soutien de ses proches, notamment de Lee Halliday, son premier mentor-pygmalion et agent artistique qui le produit. Convaincu que cette musique peut s'imposer en France, Lee Halliday fait envoyer d'Amérique, par sa famille, des disques de rock qui permettent à Johnny de faire son apprentissage. Il devient dans le même temps possesseur d'une collection de disques alors inconnus en France. Eddy Mitchell se souvient à ce propos : « Johnny avait beaucoup de disques américains qu'on ne pouvait pas acheter en Europe, ce qui me permettait d'écouter tout ce que je ne pouvais pas écouter autrement, si bien qu'on passait souvent des après-midi et des soirées à écouter Presley, Bill Haley et des tas d'autres trucs qui n'étaient pas encore disponibles chez nous ».
À partir de 1958, Johnny fréquente ce qui bientôt devient le lieu culte du rock français : le Golf-Drouot, d'Henri Leproux. C'est là qu'il retrouve d'autres copains, futurs confrères et concurrents : Long Chris, Dany Logan, Jacques Dutronc et Eddy Mitchell. Sur le tremplin, s'inspirant de ses idoles, il chante des reprises et adaptations françaises du répertoire américain en s'accompagnant à la guitare. À l'Orée du Bois, durant les changements de costumes de Desta et Lee, Johnny chante Elvis, sous les sifflets du public. Dès le second soir, il est renvoyé. Accompagné par Philippe Duval, son premier guitaristei, il cherche à se produire dans divers clubs mais, partout le scénario est identique : on le refuse ou il est remercié. Il obtient ses premiers succès publics en chantant pour les GIs dans les bases américaines.
Le 30 décembre 1959, il participe à l'émission radio Paris cocktail de Pierre Mendelssohn, avec en vedette Colette Renard. Il chante Viens faire une partie. Les auteurs-compositeurs Jil et Jan, enthousiasmés par sa prestation, le présentent à Jacques Wolfsohn de la maison de disques Vogue.
Années Vogue (1960-1961)
Le 16 janvier 1960, Johnny, encore et pour peu de temps « Halliday », signe un contrat avec Vogue. Sa première prestation pour la maison de disques a lieu à Namur, en Belgique, où, avec Jean-Jacques Debout (également chez Vogue), il participe à un show radiophonique.
Le 12 février, il est en studio et sous la direction de Léo Petit39, il enregistre en s'accompagnant à la guitare et en prise directe, quatre chansons.
Son premier super 45 tours, sort le 14 mars. Sur la pochette, son nom est, par erreur, orthographié avec deux « y », graphie qui est, alors, définitivement adoptée. T'aimer follement (titre également chanté par Dalida à la même période), est la chanson promue. L'accueil des radios est très défavorable, voire franchement hostile. Johnny provoque un choc de générations et seule l'émission Salut les copains, quotidiennement programmée sur Europe No 1, fait figure d'exception ; dès la parution du disque le chanteur est largement soutenu par les présentateurs Daniel Filipacchi et Frank Ténot.
En avril, le chanteur obtient son premier contrat professionnel de 500 nouveaux francs et se produit, les 16 et 17, au Cabaret l'Escale à Migennes, (Johnny Hallyday 1960 : À la Roche-Migennes). Le lendemain, parrainé par Line Renaud, il fait sa première télé dans L’École des vedettes d'Aimée Mortimer et chante Laisse les filles en jouant de la guitare tout en se roulant par terre, ce qui défraie la chronique mais aussi dope les ventes du disque qui, de trente mille exemplaires déjà atteints, passent en quelques jours à cent mille. Line Renaud le présente comme un chanteur d'origine franco-américaine ; déjà au verso de la pochette du 45 tours, un encadré l'annonce comme étant « un américain de culture française ». Une biographie américaine inventée par la maison de disques, dans laquelle Lee Halliday, véritable américain né en Oklahoma, n'est plus son cousin par alliance, mais son grand frère49. En juilletl, sur les conseils de Charles Aznavour, Johnny rétablit la vérité sur ce demi-mensonge.
Souvenirs, Souvenirs, son nouvel EP (sorti en juin), offre au chanteur son premier grand succès, tandis que son impresario Georges Leroux lui décroche de nombreux galas. Johnny est engagé en première partie de la tournée de Sacha Distel, avant de se produire durant l'été au casino de Juan-les-Pins. Au cours de la tournée, on assiste aux premiers mouvements de foule et ses prestations sont marquées par de nombreuses mini-émeutes, émaillées de multiples dégradations par ses admirateurs. La presse, unanimement hostile, parle d'hystérie collective pour dépeindre l'ambiance de ses galas. En septembre, durant trois semaines, à l'Alhambra, il est programmé en vedette américaine de Raymond Devos. Son jeu de scène divise une fois de plus le public. Au balcon, si les plus jeunes sont enthousiastes et le lui font savoir avec véhémence, en revanche, au parterre, les aînés indignés le huent. Le tollé est tel que la direction veut supprimer Johnny du programme. Raymond Devos s'y oppose et Hallyday va jusqu'au bout de son engagement.
Après le succès de Souvenirs, Souvenirs et la sortie en octobre d'un troisième 45 tours (Itsy bitsy, petit bikini), d'autres émissions de radio vont le programmer. Ce même mois, sort son premier 33 tours 25 cm Hello Johnny. Cette fois encore, avec la chanson Itsy bitsy petit bikini, Johnny Hallyday est en concurrence avec Dalida (sa propre version est sortie un mois plus tôt) et Lucien Morisse, directeur des programmes d'Europe no 1 et compagnon de Dalida, le 11 octobre, dans son émission Le Discobole, excédé, casse le disque de Johnny Hallyday en direct à l'antenne en déclarant : « C'est la dernière fois que vous l'entendez,m. »
En novembre, le chanteur se produit plusieurs jours à l'Alcazar de Marseille, où il confirme son succès naissant, avant de s'imposer à Monte-Carlo.
Première Triumph TR3 offerte à Johnny Hallyday par son manager Johnny Stark pour ses 18 ans, en 1961.
Autour de Johnny Hallyday, le 24 février 1961 est organisé le Premier festival international de rock au Palais des sports de Paris dans une ambiance survoltée et explosive où bagarres et arrestations sont nombreuses. L'événement, qui lance véritablement le rock en France, est gravé sur le disque Johnny Hallyday et ses fans au festival de rock 'n' roll. À cette époque le marché du disque est dominé par les vinyles 25 cm et les super 45 tours et la publication d'un 33 tours 30 cm témoigne de la notoriété d'un artiste et de sa reconnaissance63. C'est ainsi qu'Hallyday voit confirmé son récent statut de vedette, avec la sortie de son premier album Nous les gars, nous les filles. Pour autant un profond désaccord oppose Vogue et le chanteur. Désormais, Johnny n'est plus seul en France sur le marché du rock et la concurrence est rude, notamment celle du groupe d'Eddy Mitchell, Les Chaussettes noires. Aussi demande-il davantage de musiciens et des arrangements plus sophistiqués, avec saxophones et claviers. La réponse est « Tu fermes ta gueule et tu chantes », à quoi il réplique : « Je ne vois pas comment je peux chanter en fermant ma gueule » et part pour ne plus revenir.
Johnny Hallyday, âgé de 18 ans, professionnel depuis à peine plus d'un an, a déjà enregistré 36 chansons et vendu un total de 1 673 000 disques65. Sur fond de procès avec Vogue, il signe chez Philips le 19 juillet 1961. Johnny Stark devient son nouvel imprésario, tandis que Vogue sort (le 31 juillet), un troisième et dernier 33 tours 25 cm, Tête à tête avec Johnny Hallyday6.
« L'idole des jeunes » (1961-1964)
Johnny Hallyday en tenue militaire lors d'un gala au théâtre du Capitole, en conversation avec le général Kœnig.
Alors que de nombreux incidents parsèment toujours ses apparitions et que plusieurs villes (Biarritz, Bayonne, Strasbourg, Cannes...) lui ferment leurs portes, Johnny enregistre, aux studios Fontana à Londres, son premier disque Philips Viens danser le twist réalisé par Lee Hallyday (ce dernier a signé avec Philips un contrat le même jour que son cousin et devient officiellement réalisateur artistique - il réalise ainsi jusqu'en 1975 la quasi-totalité des enregistrements de Johnny Hallydayn - il adopte alors également la graphie de « son nom » avec deux y). Le disque sort le 20 septembre 1961; le jour même où Johnny Hallyday débute à l'Olympia de Paris, où il se produit jusqu'au 9 octobre70. Il est le premier artiste de sa génération à se produire en vedette dans la salle de Bruno Coquatrix, d'où il lance le twist en France. Pour Noël, sort l'album Salut les copains, titre qui se veut un clin d'œil reconnaissant à la célèbre émission radio. La chanson Retiens la nuit s'impose particulièrement et marque sa carrière. Si ce n'est pas la première chanson douce du rockeur, écrite par Charles Aznavour et Georges Garvarentz, elle fait date et lui vaut un regard des critiques plus clément. Son jeu de scène et les débordements que provoquent ses apparitions publiques sont toujours dénoncés, mais on souligne aussi, à présent, ses qualités vocaleso et son talent d'interprète. Désormais, il alterne chansons rythmées et chansons sentimentales, suivant en cela le conseil de Charles Aznavour, chanteur lui aussi contesté à ses débuts (25 cm Retiens la nuit).
Au printemps 1962, il enregistre à Nashville l'album Sings America's Rockin' Hits, chanté entièrement en anglais. Jamais encore un tel disque n'a été réalisé à l'attention du public français, alors peu enclin aux chansons en langue étrangère et, s'il ne bouleverse pas les ventes, l'opus obtient un réel succès d'estime et est distribué dans de nombreux pays75 (Japon, Royaume-Uni, États-Unis...). En avril, Johnny reçoit son premier disque d'or pour Let's Twist Again, avant de retourner aux États-Unis pour de nouveaux enregistrements et une tournée de promotion, durant laquelle il se produit dans plusieurs campus universitaires et participe à plusieurs émissions radiophoniques et télévisées, dont en juillet, le célèbre l'Ed Sullivan Show (les séquences avec Johnny Hallyday ont été tournées au Moulin-Rouge, en France).
Les succès s'enchaînent : Laissez-nous twister, Pas cette chanson, Elle est terrible et surtout L'idole des jeunes, une appellation qui, désormais, va durablement lui coller à la peau. Nanti de ce nouveau titre , il investit l'Olympia du 25 octobre au 12 novembre 1962, où (après le twist), il lance le mashed potato. Sur la chanson La bagarre, il se met en scène dans une rixe avec des voyous et sur I Got a Woman, à genoux devant sa guitare, il mime la scène finale de La Fureur de vivre. Ce second Olympia est un nouveau succès public et les critiques soulignent d'évidentes qualités scéniques (Johnny à l'Olympia). Début 1963, il chante au Palladium de Londres, puis s'envole pour le Liban pour une série de galas. Arrivé à Beyrouth, on lui annonce que sa venue crée des troubles politiques et que les représentations sont annulées. Indésirable, il rentre en France, où l'incident fait débat à l'Assemblée nationale80.
Pour le premier anniversaire du magazine Salut les copains, Europe no 1 organise, le 22 juin 1963, un concert gratuit place de la Nation, réunissant (notamment), Sylvie Vartan, Richard Anthony, les Chats sauvages et Johnny Hallyday. Alors que quelque trente mille personnes sont attendues par les organisateurs82, la manifestation rassemble entre cent cinquante mille et deux cent mille jeunes. Le retentissement est considérable et, si le concert lui-même se déroule sans incidents, des heurts ont lieu en périphérie entre bandes rivales. Le lendemain et les jours suivants, dans la presse, le concert passe au second plan, on ne retient de l'événement que les dégradations (dévantures de magasin éclatées, automobiles retournées) et les interpellations de blousons noirs par la policep,. Le quotidien Le Monde, le 6 juillet, publie un long article du sociologue Edgar Morin dans lequel l'auteur invente et sacralise l'expression yéyé qui s'impose de facto pour qualifier cette génération et ses idoles90, en raison des nombreuses onomatopées qui parsèment leurs chansons.
D'onomatopées, il en est encore question avec le nouveau succès de Johnny Da dou ron ron, son premier à rester huit semaines no 1 dans les hit-parades91 (25 cm Da dou ron ron). La tournée d'été, toujours mouvementée, crée une nouvelle polémique après son passage à Trouville, où en ce 14 juillet il interprète La Marseillaise ; ce qui lui vaut les foudres des anciens combattants, qui l'accusent de l'avoir chantée en rock. L'initiative fait scandale et l'incident est commenté au journal télévisé du soir. Le chanteur est en vedette dans le film D'où viens-tu Johnny ?. Pour moi la vie va commencer et Ma guitare, extraits de la BOF éponyme, sont à l'automne deux énormes succès. En novembre, il enregistre de nouvelles chansons à Nashville et engage le guitariste Joey Gréco et le bassiste Ralph di Pietro rencontré à New York.
Début 1964, sort le 25 cm Les guitares jouent, enregistré avec son nouveau groupe Joey and the Showmen. Pour la première fois, avec Quand je l'ai vue devant moi, il chante une adaptation d'une chanson des Beatles (I Saw Her Standing There) et donne dans le country blues avec Excuse-moi partenaire. Le succès, tant public que critique, est au rendez-vous de son troisième Olympia, où il se produit du 6 février au 15 mars. (Johnny Hallyday Olympia 64) Il donne encore quelques galas en province, à l'issue desquels il est incorporé, le 8 mai, au 43e régiment d'infanterie de marine d'Offenbourg (le chanteur a bénéficié d'un report d'une année afin de pouvoir honorer tous ses engagements). Enregistré avant son incorporation, sort début juillet l'album Johnny, reviens ! Les Rocks les plus terribles. L'opus entièrement rock 'n' roll, propose des adaptations de standards américains. L'armée profite du passage dans ses rangs pour quinze mois de la célèbre recrue pour tourner des petits films de propagande à l'attention de la jeunesse, ainsi que quelques émissions de variétés réalisées en direct de la caserneq et, à la condition qu'il pose en tenue militaire sur les pochettes de disques, il obtient l'autorisation de poursuivre ses enregistrements. C'est durant cette période qu'il grave l'un de ses plus grands succès, Le Pénitencier, extrait du 25 cm éponyme.
Le soldat Smet obtient une permission spéciale afin de pouvoir épouser Sylvie Vartan. Le couple se marie le 12 avril 1965, à Loconville ; il souhaitait une cérémonie intime, mais envahie par le public et la presse, l'événement provoque une émeute. L'album Hallelujah sort le 9 juillet 1965. S'il est toujours militaire, c'en est fini des poses en tenue règlementaire et sur la pochette Hallyday apparaît guitare à la main, vêtu d'un blouson et d'un blue-jeans.
En août, Johnny Hallyday obtient des autorités militaires l'autorisation de chanter durant les dernières semaines de son service. Le 5, il débute à Colmar la tournée Johnny reviens. Le 28 août, le chanteur est libéré, et (ce jour là), il donne en matinée à Strasbourg, un gala d'« adieu aux copains de l'armée », puis (le soir même), chante au casino de Juan-les-Pins. Le chanteur se produit jusqu'au 6 septembre à travers la France, mais aussi en Belgique et en Suisse, où le 18 août à Genève, sa venue provoque une telle émeute, qu'il lui est interdit de s'y produire durant plusieurs années pour trouble à l'ordre public.
En novembre 1965, sort un second album Johnny chante Hallyday qu'il a entièrement composé et qui marque le début d'une longue collaboration artistique avec son ami Long Chris. Le chanteur se produit à partir du 25 octobre à l'Olympia, jusqu'au 26 décembre. Musicalement Hallyday évolue vers le rhythm and blues, son tour de chant est entièrement renouvelé et les anciennes chansons sont expédiées en un medley qui ouvre le récital. Seul la chanson Le Pénitencier parmi les anciens succès est présent et le public, quelque peu dérouté, ne retrouve pas le « copain teenager ». Son retour laisse une impression mitigée.
En ce début d'année 1966, plus rien ne semble aller pour lui : ses ventes de disques connaissent une forte baisse et multipliant les galas, il ne joue pas toujours à guichet fermé. En cette période difficile, Hallyday se produit dans plusieurs pays étrangers, notamment en Europe de l'Est. Arrive alors un nouveau chanteur nommé Antoine qui connait un succès fulgurant avec le titre Les Élucubrations d'Antoine, où au détour d'un couplet, il propose d'enfermer « Johnny Hallyday en cage à Medrano ». Peu après, Hallyday réplique avec le titre Cheveux longs et idées courtes qui connaît un succès égal.
Il figure à une place privilégiée sur la « photo du siècle » regroupant 46 vedettes françaises du yéyé en avril 1966.
Johnny, en août, enregistre un nouvel album à Londres. Il y fait la connaissance de Noel Redding et Jimi Hendrix, qu'il contribue à faire connaître en les engageant dans sa tournée. Une plaque commémorative au Novelty de la rue Chartraine à Évreux, évoque le premier concert de la toute première tournée d'Hendrix le 13 octobre 1966, en première partie de Johnny Hallyday. Si professionnellement cela va mieux, il n'en est pas de même côté vie privée. Alors que son fils, David, naît le 14 août, lui chante à Milan. Le lendemain, pour quelques heures il est au chevet de Sylvie, puis s'envole pour Venise, où il se produit le soir même. La presse se fait l'écho d'une séparation imminente alors que le fisc lui réclame un lourd arriéré d'impôts. Le 10 septembre, Johnny doit chanter à la Fête de l'Humanité ; épuisé par le rythme des galas et profondément déprimé, à quelques heures de la représentation, il tente de se suiciders puis est hospitalisé d'urgence. C'est dans ce contexte, que Philips sort le titre Noir c'est noir [...], qui devient sont plus important succès depuis Le Pénitencier).
Après quelques semaines de convalescence, à l'occasion d'un Musicorama Johnny chante à l'Olympia le 18 octobre, accompagné par une nouvelle formation, les Blackburds, que dirige le guitariste Mick Jones et le batteur Tommy Brown. C'est un Johnny nouveau qui apparaît, son récital, sur des sonorités pop et rhythm and blues, est totalement inéditt, son jeu de scène est renouvelé, son chant aussi. Désormais Hallyday « donne de la voix » et à force de débauches d'énergies, il emporte l'adhésion. Cette représentation à l'Olympia relance totalement sa carrière.
Le lendemain, l'album La Génération perdue est commercialisé. Ce disque, qui regorge de hits et de titres pour la scène demeure l'un des plus importants de sa production. L'année s'achève sur un autre grand succès, Si j'étais un charpentier.
Johnny Hallyday et Henri Chemin avant le départ du rallye Monte-Carlo de 1967.
Enregistrée à Londres en décembre, avec la participation de Jimi Hendrixu, l'adaptation de Hey Joe est un nouveau tube pour Hallyday au printemps 1967.
La séparation entre Sylvie et Johnny n'est plus d'actualité et le couple se produit à l'Olympia du 15 mars au 16 avril. Johnny assure la seconde partie et commence son tour de chant avec Les coups, qu'il entame depuis les coulisses, le son allant crescendo à mesure qu'il avance vers la scène. Côté orchestration, priorité est donnée aux cuivres sur des tonalités très soul (Olympia 67). Fort de ce succès, le couple entame une tournée sud américaine de plusieurs semaines.
Amour d'été, adapté d'un classique d'Elvis Presleyv et Aussi dur que du bois sont les titres forts du nouvel album Johnny 67, qui confirme son orientation vers la musique soul. À l'automne, avec San Francisco et Fleur d'amour et d'amitié imposées par sa maison de disques, le rockeur cède à la mode hippie, alors que Mon fils et Psychedelic — titre sur lequel joue le guitariste Jimmy Pagew — complètent ce nouvel EP.
Europe no 1 lui consacre, le 14 novembre, un Musicorama exceptionnel organisé au Palais des sports de Paris. 450 projecteurs et 800 phares de voitures dressés tel un mur au fond de la scène servent de décors. Pour la première fois, il utilise des écrans sur lesquels sont projetés une multitude d'images disparates. Le récital très contrasté alterne séquences peace and love et rock psychédéliques et violents. Johnny quitte la scène après un Lucille déchaîné et s'effondre au bord de la syncope dans la voiture qui l'emporte. La presse française et internationale commente largement la prestation d'Hallyday qui acquiert véritablement ses galons de bête de scène.
À ce moment de sa carrière, un constat s'impose. Depuis deux ans, Johnny Hallyday est de toutes les influences musicales de l'époque : rhythm and blues, musique pop, musique soul, rock psychédélique et il n'a plus enregistré de rock 'n' roll depuis 1965 (année où il enregistre Rock and Roll Music) et, bien qu'il ait repris à la scène le classique de Little Richard Lucille, il faut attendre l'album Rêve et Amour et la chanson Cours plus vite Charlie pour qu'il y revienne furtivement.
En 1968, Johnny confirme ses errances musicales tous azimuts, avec plusieurs super 45 tours, qui précèdent la sortie, en juin, de son neuvième album studio Jeune Homme, avec lequel il poursuit sa période psychédélique qu'il parachève avec l'emblématique album Rêve et Amour qui paraît en octobre. La pochette du disque, mi-photo mi-dessin, est fortement influencée par celle de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles. Il y apparaît vêtu d'une tunique couverte de médaillons aux effigies de nombreuses personnalités de la chanson, du cinéma, de la politique... Les titres Entre mes mains, Fumée et Cours plus vite Charlie, s'imposent au public. Ce dernier est l'unique reprise d'un disque qui initialement devait être enregistré en anglais.
En concert à Johannesbourg, en octobre, ébloui par un projecteur, Johnny Hallyday tombe dans la fosse d'orchestre et se fracture un pied. Il termine malgré tout la représentation et c'est dans le plâtre qu'il honore chacun de ses engagements en Afrique du Sud. Contre l'avis des médecins, il fait de même en France, jusqu'à ce que, victime d'un malaise, il s'effondre sur la scène du Palais d'Hiver à Lyon. Cet incident l'oblige à plusieurs semaines de repos forcé, durant lesquelles il travaille avec Mick Jones et Tommy Brown à la formation d'un nouveau groupe.
En février 1969, Johnny Hallyday reprend la scène, d'abord au Canada, puis en France, où il rode son nouveau tour de chant, avant de se produire au Palais des sports de Paris du 26 avril au 4 mai. Un nouveau guitariste, Jean-Pierre Azoulay (remarqué en février au Golf-Drouot), a intégré la formation et va fortement marquer le « son Hallyday » au cours des années à venir,x. Au Palais des sports, l'artiste propose un spectacle totalement inédit. Évoluant sur plusieurs scènes reliées à la principale, sur l'une d'elles, il interprète Caché derrière mes poings chanson dédiée au « noble art », sur laquelle il se met en scène en boxeur. Écrite par Gilles Thibaut et Jean Renard, la chanson Que je t'aime alors inédite fait grosse impressiony et compte parmi les moments forts du tour de chant. 100 000 spectateurs assistent à ce qui est véritablement son premier « grand » spectacle qualifié par le magazine Rock & Folk de « show de l'an 2000 » (un live nommé Que je t'aime sort en novembre).
En cette période post-soixante-huitarde, Johnny Hallyday s'oriente vers un rock plus dur, plus violent, plus engagé. Communément appelé Rivière… ouvre ton lit, un nouvel album très blues rock mais aussi psychédélique, pour lequel il s'est entouré de nombreux musiciens anglais, notamment Peter Frampton et Steve Marriott et des paroliers Gilles Thibaut et Long Chris, sort en mai. Aux manettes Glyn Johns, producteur, ingénieur du son ayant collaboré avec la crème de la musique pop rock (The Beatles, The Rolling Stones, Led Zeppelin...) c'est à l'époque un disque très novateur dans le paysage rock français. Si le disque offre au chanteur nombre de chansons pour la scène, seul Je suis né dans la rue accède au rang de tube et devient un classique de son répertoire. La chanson Que je t'aime diffusée en 45 tours en juin, obtient un grand succès et demeure l'une des plus célèbres de l'interprète. Sa tournée d'été bat des records d'affluence et Que je t'aime déclenche d'authentiques scènes d'hystérie et nombre d'évanouissements. Le spectacle achevé, Hallyday est très souvent évacué en car de police pour échapper à l'enthousiasme des fans.
En 1970, sa collaboration avec le journaliste, écrivain et cinéaste Philippe Labro poursuit cette évolution et marque grandement sa carrière. Amis, ils partagent une passion commune pour l'Amérique, et les textes écrits par Labro donnent aux chansons d'Hallyday plus de profondeur, révélant un nouvel aspect du chanteur. La première chanson Labro-Hallyday à être diffusée leur attire bien des problèmes. Alors que la face B du 45 tours On me recherche (qui raconte le périple d'un truand et ose quelques insolences envers la police), passe sans encombre, il n'en est pas de même pour le titre Jésus Christ, sur lequel Johnny chante que « si le christ vivait encore aujourd'hui, il serait un hippie », ce qui déclenche polémiques et scandales. La chanson s'attire les foudres de l'église et le Vatican menace d'excommunier l'auteur et l'interprète. Interdit d'antenne, le disque est retiré des rayons dans plusieurs magasins. Cette censure dope les ventes. Cependant, s'il ne la clame pas, Johnny Hallyday n'a jamais caché sa foi catholique.
Un nouvel album, intitulé Vie, sort en novembre. Le disque diffère des productions précédentes, plus engagé plus contestataire, il évoque des problèmes contemporains comme l'écologie. Essentiellement écrit par Philippe Labro et Jacques Lanzmann, Vie est l'une des plus fortes ventes de cette fin d'année. L'année est également marquée par le cinéma, où pour la première fois le chanteur trouve deux véritables rôles : il incarne un justicier dans Le Spécialiste, western spaghetti de Sergio Corbucciz et un voyou repenti dans Point de chute, drame policier de Robert Hossein.
Le 20 février 1970, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday se rendent à Belfort pour un gala et sont victimes d'un grave accident de la route. Si lui n'est que très légèrement touché, c'est beaucoup plus grave pour Sylvie, sérieusement blessée au visage. Des spécialistes américains en chirurgie esthétique parviennent, après plusieurs opérations, à lui rendre son visage. Début 1971, l'affiche d'une tournée aux Antilles et au Canada fait scandale : Hallyday y apparaît crucifié sur une guitare. À Pointe-à-Pitre, le spectacle se transforme en émeutes et durant les étapes canadiennes les incidents sont également nombreux. Le succès de la chanson Oh ! Ma jolie Sarah est fulgurant et s'inscrit parmi les plus gros succès de la décennie. Elle précède la sortie en juin de Flagrant délit, un album exclusivement rock dont Philippe Labro a entièrement écrit les textesaa. Johnny Hallyday a longtemps dit de Flagrant Délit qu'il était « de tous [s]es albums, celui qu['il] préfér[ait] » (et cela, jusqu'à ce que Rock'n'Roll Attitude ne prenne cette première place).
L'artiste chante au Palais des sports de Paris du 21 septembre au 14 octobre. Jamais encore il ne s'est produit dans la capitale sur une aussi longue période. Le son, volontairement poussé dans le rouge confirme une orientation musicale où la violence va crescendo. Chaque soir, il est accompagné au piano par Michel Polnareff qui s'est gracieusement proposé de jouer pour lui, pour le seul plaisir de la scène. Le tour de chant s'achève par un Medley rock'n'roll en anglais et lors de la dernière représentation, Johnny multipliant les standards américains, reste en scène plus de trois heures et demie. (Live at the Palais des sports).
Début 1973, la chanson La Musique que j'aime s'impose au public et devient l'un de ses grands classiques. Elle ouvre l'album Insolitudes, où blues, rocks et ballades font la part belle aux guitaresac. Le disque compte parmi les meilleures réussites du tandem Mallory-Hallyday.
En 1974, Je t'aime, je t'aime, je t'aime, un nouvel album essentiellement composé de ballades, offre à Johnny l'occasion de chanter avec emphase et lui révèle la recette de succès à venir tels que Requiem pour un fou ou Derrière l'amour. Michel Mallory est l'unique auteur d'un opus qui voit Mick Jones jouer une dernière fois pour Hallyday. Le 28 juin 1974, il chante au pénitencier de Bochuz en Suisse. Malgré plusieurs tentatives, le chanteur n'a jamais réussi à obtenir les autorisations nécessaires pour concrétiser un tel projet en France. Sa prestation est enregistrée et diffusée à la télévision suisse romande le 23 juillet, durant l'émission Pour vous Messieurs X : Johnny Hallyday et Raymond Devos à Bochuz. Lors de l'entretien avec les prisonniers, Johnny déclare : « J'ai été sauvé par mon métier, peut-être que je serais ici aujourd'hui si je n'avais pas eu cette chance ». Lorsqu'il quitte le pénitencier, les détenus le saluent en frappant avec leurs gobelets aux barreaux de leurs cellules139. Sa tournée croise celle de Michel Sardou, les 3 et 29 août, et les deux amis se produisent ensemble à Béziers et Genève. Comme durant la totalité des années 1960-1970, Johnny Hallyday enchaîne les tournées et donne quelque deux cents galas par an. Sur scène, il déploie tant d'énergie qu'il en sort souvent au bord du K.O.. Cet engagement sans retenue, doublé par une existence de noctambule qui l'entraîne dans bien des excès, n'est pas sans quelques « clashs », comme ce soir d'été, où il s'effondre d'épuisement sur scène à Alençon. Lors d'un entretien télévisé, Johnny Hallyday déclare : « Je suis un chanteur de rock revu et corrigé par la variété ». À peine a-t-il dit cela que, se faisant mentir, il enregistre coup sur coup trois albums de rock 'n' roll. Rock 'n' Slow est le premier volume de ce qu'il nomme sa « trilogie retour aux sources ». Hallyday chante Berry, Cochran, Presley, les Stones (c'est une première), sans négliger les créations originales comme (notamment), À propos de mon père et Rock'n'roll man. La sortie de l'album précède une tournée de promotion, qu'il débute par Souvenirs, souvenirs, marquant un peu plus encore ce retour aux origines.
Début 1975, le chanteur est en studio à Memphis et Nashville. Sur Rock à Memphis, il grave treize standards des « fifties ». L'album, publié en mai, est favorablement accueilli par la critique et le public. Dans la foulée, l'album La Terre promiseaf est enregistré à Nashville. Le disque, aux sonorités très country rock, mélant adaptations et créations originales, sort en septembre.
À la suite d'ennuis avec le fisc, qui lui réclame plusieurs centaines de millions de francs d'arriérés, Johnny fait part de son désir de tout arrêter, et s'installe aux États-Unis avec Sylvie et David. Mais l'envie de chanter et le démon de la scène reprennent vite le dessus et, à l'automne, il enregistre deux albums et annonce sa rentrée au Palais des sports de Paris en septembre 1976.
Ce retour est marqué par de nombreux changements artistiques. Jacques Revaux (avec qui Johnny a travaillé occasionnellement une dizaine d'années auparavant), assure désormais la réalisation des albums, et les chansons dites de variétés se font plus nombreuses : la popularité du chanteur se renforce, les succès présents renouant avec ceux de ses premières années. Sortie en février 1976, Requiem pour un fou se classe au sommet des hit-parades en deux jours et est très vite disque d'or. Johnny obtient un second hit avec la chanson Derrière l'amour annonciatrice de l'album éponyme. Le disque, qui alterne rock et variété, obtient un grand succès et devient la meilleure vente de la décennie de l'artiste149. À l'automne, la chanson Gabrielle (unique titre rock du chanteur à accéder, en cette période, au rang de tube), devient un nouveau no 1.
En mai, en Italie, sort son second album enregistré dans une langue étrangère, In italiano. Il se produit au Palais des sports de Paris du 28 septembre au 31 octobre. À la scène aussi les changements sont notoires et, si le tour de chant conserve la fougue dont est coutumier le chanteur, il est aussi nettement moins agressif que les précédents show parisiens de 1971 et 1969. La mise en scène gagne en standing ce qu'elle perd en violence. Ce one-man-show consacre sa première partie aux succès des années soixante, tandis que la seconde fait la part belle aux albums Derrière l'amour et Rock à Memphis. Le spectacle attire deux cent mille personnes et Johnny établit un nouveau record du plus grand nombre de spectateurs pour un spectacle musical152,77. Désormais, effets spéciaux et innovations techniques agrémenteront ses prestations à venir, dans un gigantisme et une mise en œuvre de moyens exceptionnels pour un chanteur français. (Johnny Hallyday Story - Palais des sports)
Hamlet, premier double album studio du chanteur et l'un des tout premiers opéra-rock en France, paraît en novembre. Gilles Thibaut signe le livret de l'adaptation en vers de la pièce de Shakespeare, sur une musique composée par Pierre Groscolas, fortement influencée par le rock progressif. L'album, sort sans aucune promotionag et ne trouve pas son public (d'autant que l'actualité du moment, c'est le show Johnny Hallyday Story, avec lequel le chanteur tourne en province durant plusieurs mois). Hamlet est un échec commercial et l'idée de le monter sur scène, sur une mise en scène confiée à Robert Hossein, est abandonnée. En cette période, les disques d'or se succèdent. La réussite de Derrière l'amour fait florès et les albums à venir s'inspirent grandement du même concept. Bien qu'Hallyday ne délaisse nullement le rock, ses productions du moment sont estampillées variétés et si, jusqu'alors, il s'est souvent entouré de pointures parmi les musiciens pour ses enregistrements, le chanteur se contente désormais d'orchestres sans autre forme distinctive.
En octobre 1977, sort l'album C'est la vie. Le titre phare, J'ai oublié de vivre, est l'unique tube d'un disque qui obtient pourtant les faveurs du public. Jacques Revaux cède la place de directeur artistique à Eddie Vartan en 1978. La chanson Elle m'oublie (premier extrait de l'album Solitudes à deux), obtient un grand succès, comptant parmi les plus importants de la décennie et remporte le grand prix du Midem à Cannes.
Diffusé en juin 1980, l'album À partir de maintenant, essentiellement composé de ballades, ne contient aucun tube et n'est jamais parvenu à s'imposer comme marquant dans la discographie du chanteur. Il se distingue par la reprise de La Poupée qui fait non de Michel Polnareff et par la création de Je ne suis pas un héros, chanson écrite par Daniel Balavoine pour Johnny Hallydayai. Ce même mois, Sylvie et Johnny chantent à la Fête de la Liberté devant plus de 200 000 spectateurs159. Après un concert à Orange, le couple se produit encore aux Arènes de Béziers le 13 août ; le public ignore alors qu'il assiste à ce qui est leur dernière représentation commune. Sylvie Vartan et Johnny Hallyday ont officiellement divorcé le 5 novembre.
Début 1981, sort l'album En pièces détachées, qui marque un net retour au rock dur et violent : avec le titre Guerre, Hallyday s'offre une incursion dans l'univers du hard rock et la chanson Lady Divine, qui se veut une mise en garde contre la consommation de substances illicites et dangereuses, est censurée par sa maison de disques, qui impose son titre (la chanson devait à l'origine s'appeler Lady Cocaïne), ainsi que quelques modifications du texte.
Depuis Ma gueule, le chanteur ne connaît plus de grand « tube » et malgré un répertoire largement renouvelé ces dernières années, il manque de titres marquants. Pour autant, cette période où Johnny Hallyday collabore essentiellement avec Pierre Billon est fructueuse en créations. Au cours de ces quatre années, il enregistre huit albums studio (dont un en espagnol Black es noir et Version 82 où il réenregistre la totalité des chansons de sa période Vogue). Sorti au début de l'année 1982, l'album Quelque part un aigle, faisant fi des contraintes commerciales, s'essaye à d'autres thèmes, explore d'autres pistes musicales et déroute quelque peu le public. Il s'accompagne, en février-mars, d'une tournée avec un nouveau groupe, Énergy, ou cours de laquelle, le 19 février, le chanteur donne deux représentations pour les détenus à la Maison d'arrêt de Fleury-Mérogisal.
À la ville, au printemps 1982, Johnny Hallyday entame avec Nathalie Baye une relation dont naît, en novembre 1983, Laura Smet. Commercialisé quelques jours avant la première du spectacle, l'album La peur n'existe que par et pour le show Fantasmhallyday, que Johnny donne au Palais des sports de Paris à l'automne. En 1983, Entre violence et violon est l'album du renouveau artistique, avec lui s'amorcent les changements à venir, qui trouvent leurs apogées avec les albums Rock'n'Roll Attitude et Gang. Avant cela, il se régénère à Nashville, « berceau du rock 'n' roll », où il enregistre trois albums : Entre violence et violon, En V.O. et Drôle de métier (plus un Spécial Enfants du rock, issu de l'émission Go, Johnny, Go diffusé sur Antenne 2 le 10 mars 1984). Entre violence et violon et Drôle de métier s'inscrivent parmi les meilleures réussites rock de l'artiste et lui fournissent nombre de titres taillés sur mesure pour la scène, à l'instar de la chanson Mon p'tit loup (ça va faire mal) qui est un succès. Si l'accueil de ces disques est mitigé, la popularité du chanteur n'en demeure pas moins intacte et, à la scène, il mobilise toujours autant les foules. Durant cette période avec peu ou pas de hits, Johnny Hallyday monte deux de ses plus grands spectacles
À partir du 25 octobre 1984 et jusqu'au 2 février 1985, Johnny Hallyday s'installe pour trois mois au Zénith de Paris, (une durée de programmation jamais vue en Europe). Le chanteur apparaît dans un poing géant et articulé venu du fond de la scène pour s'ouvrir au-dessus du public. Hallyday interprète plusieurs inédits durant ce tour de chant aux accents très rock, mais où ballades et émotions sont néanmoins présentes, notamment avec la reprise de Ne me quitte pas de Jacques Brel. Johnny achève la première session de son Zénith le 23 décembre ; les représentations reprennent le 4 janvier. Le 8 janvier, à quelques minutes de la fin du show, Hallyday s'écroule sur scène, victime d'une syncope. Hospitalisé jusqu'au 12, il est contraint d'annuler toutes ses dates jusqu'au 29 janvier169. Le lendemain, Johnny Hallyday remonte sur scène pour les trois dernières dates. Ce spectacle demeure l'une des plus importantes productions et la plus « grosse machinerie » jamais mise en œuvre par l'artiste. (Johnny Hallyday au Zénith)
La période Hallyday-Billon s'achève ici, malgré et peut-être grâce à une absence de « tube », elle est musicalement l'une des plus novatrices du chanteur. Elle n'est pas sans rappeler la période Mick Jones-Tommy Brown, tout autant déroutante pour le public, qui marque la seconde moitié des années soixante, où le chanteur, tout en se cherchant un « second souffle », a livré quelques-uns de ses albums les plus emblématiques. Pierre Billon est la « clé de voûte » de cette volonté de renouvellement chez Hallyday, en ce début de décennie. Une période souvent négligée, parfois décriée. Ainsi Jean-Claude Camus n'a guère de complaisance pour elle, lorsqu'il déclare : « Je considère qu'entre Jacques Revaux et Michel Berger il n'y a rien. […] Il faut reconnaître que depuis le disque avec Berger, il est reparti très fort, n'ayant jamais vendu autant de disques. ». Jean-François Brieu a un tout autre jugement : « Ce qui est caractéristique des productions Billon, c'est que l'on aime aller chercher loin dans les références littéraires, on adore déstructurer les mélodies […], on s'éclate à casser les lignes de basse, les soli trop proprets […]. Bref, on produit, c'est-à-dire qu'on prend des risques
Depuis 1961, le chanteur est tenu par contrat de fournir chaque année « un nombre assez imposant d'albums et de 45 tours ». Alain Lévy (en), nouveau patron de Philips, pense que ses enregistrements devraient être moins nombreux afin de lui permettre de les peaufiner davantage. Dans cette optique, il est fait appel à des auteurs et compositeurs de renom chargés d'écrire du sur mesure pour Johnny Hallyday et lui permettre d'amorcer ce changement.
C'est ainsi qu'au printemps 1985, il enregistre l'album Rock'n'Roll Attitude, écrit composé et réalisé par Michel Berger. Le disque obtient un grand succès public et critique. De nombreux titres sont des hits et deviennent des standards de son répertoire, notamment Quelque chose de Tennessee, qui s'impose comme l'un de ses plus grands succès. L'album fait date dans la carrière de l'artiste, réactualisant les thèmes « hallydayens », il renouvelle quelque peu son public désormais élargi, son image en est profondément modifiée. Cette métamorphose, amorcée par Michel Berger, prend une autre dimension encore grâce au cinéaste Jean-Luc Godard, sous la direction duquel Hallyday tourne le film Détective et avec qui il monte les marches du palais du Festival de Cannes, pour y présenter le film en compétition officielle. Après quinze années d'absence au cinéma dans un vrai rôle, Hallyday déclare : « Ce qui m'intéressait avec Godard, c'était de casser mon image de chanteur, d'éloigner le personnage Hallyday». L'année suivante, le réalisateur Costa-Gavras enfonce le clou avec Conseil de famille, une comédie policière où il confirme un réel talent de comédien. En revanche, le film Terminus de Pierre-William Glenn, en 1987, est un échec retentissant, à l'échelle des espoirs qu'Hallyday a fondés sur lui pour pérenniser son récent statut d'acteur.
Le 13 septembre 1985, après une seconde opération de la hanche début juin, Johnny Hallyday est de retour sur scène. Sa participation à la Fête de l'Humanité deux jours plus tard est l'objet d'une polémique dans les médias et, s'adressant au public, le chanteur déclare : « Pour remettre les choses à leur place, j'aimerai vous dire que je suis très heureux d'être ici avec vous à la Fête de l'Humanité, car avant tout, c'est une fête… des Français ». Cette année-là voit la naissance des Victoires de la musique. L'album Rock'n'Roll Attitude, plusieurs fois nommé (meilleur album rock, meilleure pochette, meilleur clip (réalisé par Bernard Schmitt, pour Quelque chose de Tennessee), n'en remporte aucune.
En 1986, il se sépare d'avec Nathalie Baye. C'est aussi la première année d'une carrière, commencée 26 ans plus tôt, où Johnny Hallyday ne se produit pas sur scène. À l'automne, il enregistre Gang, un album écrit et réalisé par Jean-Jacques Goldman. L'album, sorti le 6 décembre, est certifié disque de platine en deux semaines.
Fille de son ami Long Chris, Adeline épouse Johnny en juillet à Ramatuelle. Dans cette même ville, il entreprend la construction de la villa Lorada. Devant plus de deux-cent-cinquante-mille spectateurs, du 15 septembre au 4 octobre, Johnny présente, à guichets fermés son nouveau spectacle Dans la chaleur de Bercy. Il reprend Honky Tonk Women des Rolling Stones, Diego libre dans sa tête de Michel Berger, et pour la première fois, inscrit à son répertoire Je ne suis pas un héros. Les chansons Je te promets et L'envie, pour lesquelles il est accompagné par l'Orchestre Symphonique d'Europe, clôturent le récital. (Dans la chaleur de Bercy). Par deux fois au cours de l'année, le chanteur est censuré. En janvier, le clip Les vautours, considéré trop violent, est interdit de télévision. Durant l'automne, son single Je ne suis pas un héros est interdit d'antenne pour cause de guerre du Golfe, certains y voyant une provocation.
En septembre 1991, sort l'album Ça ne change pas un homme, enregistré à New York et réalisé par Mick Lanaro. A contrario des précédents, l'opus propose un florilège d'auteurs compositeurs : Art Mengo, Jon Bon Jovi, Patrick Bruel, Tony Joe White, Philippe Labro... Johnny interprète plusieurs chansons d'une étudiante coréenne de 19 ans, Ysa Shandy, dont Tien a men et Dans un an un jour (dernière composition de Mort Shuman décédé quelques mois plus tôt). À l'automne 1992, pour la troisième fois, il est à Bercy.
Du Parc des Princes au Stade de France (1993-1998)
Pour le spectacle « Retiens ta nuit » qu'il joue les 18, 19 et 20 juin 1993, au Parc des Princes, Johnny gagne la scène par la pelouse en fendant la foule. Les images de cette entrée font le tour de l'Europe189, suscitent nombre de commentaires dans la presse190 et ceux d'artistes internationaux, tels que Tina Turner ou Mick Jagger. Le récital compte cinquante-deux chansons (une vingtaine réparties sur quatre medleys) et plusieurs duos ; David Hallyday, Michel Sardou, Eddy Mitchell chantent avec lui, tandis que Joey Greco et Paul Personne l'accompagnent à la guitare sur quelques titres. Sylvie Vartan traverse le pont en acier — reproduction du Golden Gate Bridge de San Francisco — qui orne la scène, au volant d'une MG avant de rejoindre Johnny et de chanter Tes tendres années a cappella, puis en duo Le feu et Je veux te graver dans ma vie. Hallyday livre un show de plus de trois heures et attire un total de 150 000 spectateurs. (Parc des Princes 1993).
Cette année-là, sa maison de disques annonce qu'il a déjà vendu plus de 100 millions de disques193. Johnny Hallyday enregistre en 1994, à Los Angeles Rough Town. Fait de Blues et de Rock, ce 38e album studio enregistré en anglais est son troisième du genre et son cinquième dans une langue étrangère. Afin de promouvoir l'album, il est décidé d'effectuer une tournée française et européenne et de se produire exclusivement dans des petites salles. Le tour de chant est pour l'essentiel en anglais. Il termine ses récitals dans « l'Hexagone » à la Cigale de Paris, puis en novembre chante dans plusieurs villes d'Europe du Nord : Zurich, Munich, Amsterdam, Francfort-sur-le-Main, Bruxelles, Düsseldorf, Hambourg. Comme l'album, cette tournée sans réelle promotion, connaît un succès très confidentiel et certaines dates sont annulées194,195. (À La Cigale).
Enregistré dans sa villa à Ramatuelle, l'album Lorada sort au printemps 1995. Jean-Jacques Goldman signe deux titres, dont un nouveau succès : J'la croise tous les matins. À l'automne, le chanteur se produit, pour la quatrième fois, à Bercy. Le récital composé de plusieurs extraits de Rough Town, de reprises de standards rock 'n' roll et d'un titre de Rod Stewart est bilingue et les titres anglo-saxons s'alternent avec ses succès. Johnny donne une longue séquence acoustique sur une mini scène au milieu du public et conclut son tour de chant avec L'Hymne à l'amour d'Édith Piaf. (Lorada Tour). Au moment même où Johnny Hallyday investit Bercy, est lancé le projet d'un concert à Las Vegas en 1996. Le 25 mars 1996, un an jour pour jour après leur rencontre, Laeticia Boudou devient officiellement madame Hallyday. Le 24 novembre, Johnny Hallyday joue, devant sept mille spectateurs qui ont fait spécialement le voyage pour assister à son show américain, à L'Aladdin de Las Vegas. L'album Destination Vegas est spécialement enregistré pour l'occasion (l'album Live at the Aladdin Theatre196,197 reste inédit jusqu'en 2003). Le show Vegas sitôt achevé, le chanteur annonce un prochain spectacle prévu à Bercy en janvier 1998198. (Ce sera finalement au Stade de France, en septembre 1998). Absent de la scène en 1997, exception faite de sa participation à la soirée des Restos du cœur en janvier, Johnny s'offre une année quasi sabbatique ne chantant que pour et avec les autres : il participe à l'album Friends for Life de Montserrat Caballé ; chante dans la nouvelle version du conte Émilie Jolie de Philippe Chatel ; est en duo avec Zucchero sur un titre de The Best of: Greatest Hits et fait les chœurs, avec Eddy Mitchell, pour Michel Sardou, sur la chanson Mon dernier rêve, (Salut).
Le Monde publie, le 7 janvier 1998, un entretien avec Daniel Rondeau intitulé Les confessions de Johnny, où il confie : « La cocaïne, oui, j'en ai pris longtemps, […]. Maintenant, […], j'en prends pour travailler, pour relancer la machine, pour tenir le coup. Je ne suis pas le seul d'ailleurs. La poudre et le hasch circulent à mort chez les musiciens. Il n'y a pas à s'en vanter, je n'en suis pas fier, […]. Il faut bien savoir que nos chansons, on ne les sort pas forcément d'une pochette-surprise. ». Composé et réalisé par Pascal Obispo Ce que je sais, son 41e album studio sort ce même mois. La pochette présente un Johnny « relooké », les cheveux courts, lèvres et visage « retravaillés » où moustache et bouc, (définitivement adoptés)ar, sont de rigueur. Le 26 janvier 1998 au Zénith, Hallyday est de la distribution du traditionnel concert des Enfoirés. Le 18 juin, La Marche du siècle sur France 3, diffuse La nuit des hommes libres réalisé par Daniel Rondeau. Sur le générique de fin, Johnny chante Le Chant des partisans, avant que la chanson ne soit diffusée à l'automne de façon plus pérenne sur le single Seul202.
En 1999, l'album Sang pour sang, composé et réalisé par David Hallyday, obtient un franc succès. Au terme de l'année 2000, il atteint les deux millions d'exemplaires et devient la plus grosse vente d'Hallyday à ce jour. De nombreux extraits proposés en singles, constituent aussi quelques records de ventes qui confirment l'accueil du public fait à l'album205.
Johnny Hallyday fête ses quarante ans de carrière en 2000. Pour l'occasion, Universal réédite, en CD digipack, les 40 albums studio Philips, avec un succès impressionnant : ainsi, le nombre d'exemplaires écoulés de l'album Hamlet au cours de la semaine de sa (re)sortie dépassent ceux de l'album Sang pour sang et la semaine du 10 juin, le chanteur place au Top albums et singles, douze singles et vingt-deux albums, tandis que son dernier opus revient à la seconde place. Le 10 juin 2000, dans le cadre des festivités prévues pour le changement de millénaire, l'artiste donne un spectacle gratuit au pied de la tour Eiffel, devant plus de cinq cent mille spectateurs. Retransmis en direct sur TF1, le spectacle établit un record d'audience avec huit millions de spectateurs208 (100 % Johnny : Live à la tour Eiffel). Le 15, il chante devant soixante mille spectateurs au Parc de Sceaux (un album live posthume est publié vingt ans plus tard).
En 2003, Johnny Hallyday se produit pour la seconde fois au Parc des Princes, les 10, 11, 14 et 15 juin. Le tour de chant est l'occasion de nombreux duos, notamment avec Isabelle Boulay avec qui il interprète une nouvelle version de J'oublierai ton nom, où les couplets en anglais disparaissent au profit de paroles exclusivement en français. (Parc des Princes 2003) Il tourne ensuite dans les stades en France, en Suisse et en Belgique et termine sa tournée d'été au festival International de Baalbek au Liban. À l'automne, il se produit encore dans une trentaine de villes en province et conclut son Tour 2003 par quatre représentations au palais omnisports de Paris-Bercy (album live Hallyday Bercy 2003).
Le disque Ma vérité marque la fin d'une collaboration de quarante-quatre années avec sa maison de disques, durant lesquelles l'artiste a enregistré 44 albums studio, 22 albums live et quelque mille chansons.
Le chanteur signe en décembre 2005 chez Warner. En 2006, la nouvelle tournée de l'artiste, « Flashback Tour », ambitionne de le voir chanter dans toutes les salles parisiennes qui ont jalonné sa carrière avec, en point d'orgue, le Palais des sports de Paris, où il ne s'est plus produit depuis vingt-quatre ans et qu'il investit du 2 juin au 4 juillet (Flashback Tour : Palais des sports 2006). Durant l'été et jusqu'à la fin de l'année, il tourne dans plusieurs stades et festivals, alternant les représentations à Paris et en province. Il chante tour à tour à Bercy, au Zénith de Paris, à l'Olympia et à La Cigale, où il présente un récital différent, plus rock 'n' roll, alternant les reprises de standards américains. (La Cigale : 12-17 décembre 2006). Au terme de 111 représentations pour un total de plus d'un million de spectateurs, le « Flashback Tour » s'achève en mars 2007.
Le Cœur d'un homme, aux sonorités country blues, est dans les bacs en novembre. Réalisé par Yvan Cassar, ce premier album studio produit par Warner s'écoule à 500 000 exemplaires. Invité au Journal de 20 heures de TF1 du 2 décembre, Johnny annonce que sa prochaine tournée, Tour 66, prévue en 2009, sera la dernière. Pour autant, il déclare ne pas vouloir renoncer à chanter, ni même à la scène, mais plus sur une longue période. Le chanteur confirme son intérêt toujours croissant pour les duos. En 2008, il participe aux albums Balmoral de Loquilloat, Peace Maker de Doc Gynéco et Duos de Charles Aznavour. En octobre sort son 46e album studio Ça ne finira jamais.
Le 24 juillet, à la demande des assureurs de la tournée, il est hospitalisé pendant une dizaine de jours, pour une série d'examens. Début août, le magazine américain New York Post révèle qu'il a subi une opération du côlon. En septembre, dans un entretien au magazine Télé Star, Johnny confirme l'information, révélant qu'il a été opéré d'un cancer. En septembre, sur la scène de l'Olympia, où la chanteuse se produit, Johnny chante avec Sylvie Vartan (Sylvie live), avant de reprendre la route, avec le Tour 66, dont il achève le second acte, le 24 novembre à Orléans.
Le 26 novembre, Johnny Hallyday est opéré, à Paris, d'une hernie discale par le docteur Stéphane Delajoux. Le 1er décembre, le chanteur se rend à Los Angeles. Le 7 décembre, il est hospitalisé d'urgence au Centre médical Cedars-Sinai, pour y être réopéré le 10. Johnny sort de l'hôpital le 23 décembre. Quelques jours plus tôt, son producteur, Jean-Claude Camus, a annoncé l'annulation de la troisième et dernière partie du Tour 66 (prévue à partir du 8 janvier à Amiens, la tournée devait s'achever vingt-deux représentations plus tard, par quatre concerts à Bercy, en février 2010)233. Ces événements marquent le début d'une chronique médiatico-judiciaire qui oppose les deux personnalités. Tour 66 est, avec plus d'un million de spectateurs, l'une des plus grandes tournées jamais réalisée en France.
Le 3 décembre 2010 marque son retour sur une scène depuis ses ennuis de santé. Sur la scène de l'Arena de Montpellier, il rejoint M pour un duo. Ils chantent à nouveau Tanagra à Bercy, où le fils de Louis Chedid achève sa tournée les 15, 16 et 17 décembre. Cette année-là, Johnny participe aux albums L'Instinct masculin de Patrick Fiori et Rue Washington de Line Renaud. En mars 2011, sort son 47e album studio Jamais seul, réalisé par Matthieu Chedid. L'opus s'écoule à 185 000 exemplaires et se classe 14e des meilleures ventes235, au terme d'une année qui a vu les ventes physiques de CD chuter de 8 % en France236. Côté live, l'artiste donne quelques concerts privés, dont un le 30 mai au studio RTLav. Le 3 décembre, c'est au second étage de la tour Eiffel qu'il présente à la presse sa prochaine tournée et chante, devant trois-cents invités, une dizaine de titres, dont l'inédit Autoportrait, offert gratuitement en téléchargement le jour même. Mais le plus étonnant de ces « mini » récitals est celui qu'il donne, le 20 juin, à Los Angeles, à l'école française de sa fille Jade, où, s'accompagnant seul à la guitare, il chante quelques chansons pour les enfants.
2011, est aussi l'année de ses débuts sur les planches, où, du 6 septembre au 19 novembre, au théâtre Édouard-VII, il joue une pièce de Tennessee Williams, Le Paradis sur terre. La première d'une nouvelle tournée a lieu le 24 avril 2012 à Los Angeles. En France, il débute, en mai, au Park&Suites Arena de Montpellier, où il donne quatre représentations. Cette 181e tournée le conduit, pour la troisième fois, au Stade de France pour trois concerts, au terme desquels il devient l'unique artiste à avoir donné neuf concerts dans cette enceinte. La tournée se termine provisoirement le 3 août à Colmar. Quelques jours plus tard, à Los Angeles, il commence l'enregistrement d'un nouvel album, avant d'être hospitalisé le 27 août, dans le service de réanimation du CHU de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, où il prenait quelques jours de repos, à la suite d'une crise de tachycardie240. Après une nouvelle hospitalisation à Los Angeles, pour des examens plus approfondis, il en sort le 7 septembre et reprend peu après le chemin des studios.)
Le 24 avril 2014, le chanteur débute, au Fonda Theatre (en) de Los Angeles, une tournée aux États-Unis et au Canada. Reprenant le Born Rocker Tour, il se produit, jusqu'au 15 mai, dans une douzaine de villes de l'Amérique du Nordax. Du 5 au 10 novembre, en trio sous le nom Les Vieilles Canailles, Eddy Mitchell, Jacques Dutronc et Johnny Hallyday donnent six représentations à Bercy.
La tournée reprend le 2 octobre à Nice, pour deux représentations. Le 9, en concert à Lille, Johnny Hallyday annonce au public son 50e album studio. Enregistré en août, à Los Angeles, en dix jours, dans une totale discrétion261, le disque De l'amour sort le 13 novembre. Réalisé et composé par Yodelice (à l'exception d'un titre écrit par Hallyday), l'opus, plus engagé qu'à l'accoutumée, évoque des faits d'actualité tragiques survenus ces derniers mois : l'affaire Michael Brown (Dans la peau de Mike Brown), le drame des migrants fuyant la guerre civile syrienne (Valise ou cercueil), l'immigration clandestine (Voyageur clandestin), les marches républicaines après les attentats de janvier 2015 en France (Un dimanche de janvier), le terrorisme islam