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JEAN VASCA / L'AUBERGE DU TEMPS PERDU
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L'AUBERGE DU TEMPS PERDU
Album 2013
1CD
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L’AUBERGE DU TEMPS PERDU
25e Round et toujours debout grâce à vous tous, les fidèles et 14 chansons nouvelles…
Mauvais poil.
Mes folles années.
La Barque s’éloigne.
Sans fin s’en vont les souvenirs.
Rage dedans.
Les fleurs de l’insomnie.
Rêver sa vie vivre ses rêves.
Les lointains.
Les temps qui courent
Vous pouvez écouter des extraits en cliquant sur le titre désiré au centre du player, vous avez aussi la possibilité de télécharger des titres ou l’album entier en cliquant sur les liens en-dessous de la pochette : par exemple sur iTunes ou amazon
25e Round et toujours debout grâce à vous tous, les fidèles et 14 chansons nouvelles…
Mauvais poil.
Mes folles années.
La Barque s’éloigne.
Sans fin s’en vont les souvenirs.
Rage dedans.
Les fleurs de l’insomnie.
Rêver sa vie vivre ses rêves.
Les lointains.
Les temps qui courent
Vous pouvez écouter des extraits en cliquant sur le titre désiré au centre du player, vous avez aussi la possibilité de télécharger des titres ou l’album entier en cliquant sur les liens en-dessous de la pochette : par exemple sur iTunes ou amazon
Jean Vasca est Vivant ! Vivant comme peu de poètes savent l’être aujourd’hui. Voilà qui confortera la poignée des fidèles qui montent la garde autour de ses mots depuis plus de quarante années maintenant, et rassurera sans doute ceux qui, moins assidus ou emportés par le tourbillon de la vie, prennent néanmoins régulièrement le bulletin de santé de la « bonne chanson française ». Puisqu’il est malheureusement admis que toutes sortes de peuplades squattent désormais le giron de la dame et qu’un tri sélectif s’impose.
Vasca a ses clés. Ses qualités d’écriture. Ses millésimes de lumière. Sa poésie est en perpétuel état d’ébriété, écrivais-je en avant-lire de sa biographie en 1994. Se situant à la croisée des chemins de Trenet, de Leclerc, de Ferré et de Nougaro (ces deux derniers pour l’entière liberté d’expression et la musicalité brute d’un verbe électrocuté), il a fait ses classes dans les cabarets de la rive gauche, sous la férule de René-Louis Lafforgue, en compagnie de Magny, Sèvres, Lapointe, Fanon, Gougaud ou d’Hélène Martin.
Deux rencontres, assez jeune, le marqueront. Celle de Luc Bérimont, poète et homme de radio, comme lui originaire du nord, qui affirme déjà, catégorique que la moindre notation de Vasca, par sa vigueur et sa vitesse, dépasse de cent coudées ce que les patentés de la poésie professionnelle osent en volume. Puis celle d’André Almuro, compositeur contemporain proche de Pierre Schaeffer, l’un des pionniers de la musique concrète, avec lequel il va s’essayer à des créations collectives et aux Poèmes électroniques qui constituent les premiers maillons de son œuvre, en 1963.
S’en suit une carrière jalonnée de nombreux et prestigieux prix du disque, de plusieurs passages à l’Olympia et au Théâtre de la Ville, et dont l’ossature est constituée de 21 albums « studio » où alternent, selon les époques, chansons, poèmes dits et parlé-chanté qui lui vaudront un temps une réputation d’imprécateur, que seul, à part lui, Léo Ferré pu revendiquer. Tout cela orchestré par trois arrangeurs remarquables : « Mimi » Rosso (guitariste de Brassens), Michel Devy, puis Robert Suhas. Seront également publiés 7 recueils regroupant tous ses textes, de 1969 à 2002, qu’une quinzaine d’interprètes dont Lafforgue lui-même, Jacques Douai, Benin, Bertin, Vinci, Montaner, Isabelle Aubret, Francesca Solleville ou Marc Ogeret ont mis à leur répertoire.
La poésie de Jean Vasca me conforte dans l’idée qu’aux plus simples choses reste attaché une énigme qu’on n’en finit pas de dénouer, comme on lève le voile des apparences sur l’aura solaire qui transmue et disperse les cendres de chaque aubier de vie.
A chacun de dévider cet écheveau infini tressé de signes, de paroles ouvertes, de choisir dans le panier de l’été les fruits offerts de la clémence et du partage, chants de révolte et d’amour, qui sont encore, pour certains, fruits du silence, cris cloués, portes muettes battants sur l’intolérance et le désespoir. Sur l’espoir, aussi.
Sa famille de cœur et d’écriture, Vasca l’épicurien qui célébra un temps Villon, Marot, Corneille ou d’Orléans, ne l’a pourtant pas choisie parmi les chantres du soleil. Loin s’en faut. En lui transhument les mange-brume. Rimbaud, Michaux, Bérimont, tous gens d’Ardennes ou du septentrion, comme une poussée lente et ténue à travers l’humus des origines. Un tellurisme, une animalité inquiète, Sabots dans les gadoues / La hure dans les étoiles, dont Vasca est tout pétri, toujours à l’affût d’une comète ou d’un masque de foudre, d’une messagère ailée, flèche de braise jadis épelée par René Char, décochée vers l’invisible, lointaine, extatique, incantatoire. Le cri, le chant ? La poésie.
Et d’autres, Kenneth White ou Guillevic, se tenant tête-bêche avec le sud aux immédiates incandescences d’un Delteil, d’un Le Clézio ou d’un Octavio Paz, dans un cataclysme froid ; présences rayonnantes de la galaxie du voyage, avec leurs chants montés de la vague déchirée aux aspérités de la langue.
Entre le rire qui s’efforce et l’ivresse qui tue, il y a ça, ce sifflement des vents mauvais et une voix contre, la sienne écrit de lui Marcel Moreau. Voix de sauvage ambiguïté, s’arrachant à l’ordre et saignant au désordre, brûlée de vouloir tout, tout ou rien. Voix d’affamé, d’assoiffé, insatiable diction, rumeur souterraine, de clameur dans l’espace, chant d’un bout à l’autre du chant.
Je soutiens que Vasca n’a toujours pas d’égal dans le pourtant vaste panorama de la chanson d’expression, que son écriture est au-delà même des exigences voulues et des libertés permises par ses aînés, ses pairs, tous ses frères de chant.
Les vrais poètes-ce pourrait être une gageure, et pourtant…-font vivre la poésie. À l’écart des chapelles et du haut mandarinat.
C’est-à-dire qu’ils la nourrissent de leurs fièvres, de leur chair, de leurs émotions vraies. De leur nouveauté aussi et de leur fraîcheur, ce qui n’intercède pas forcément en faveur de leur « modernité ». Rimbaud proclamait : Soyez modernes ! Il n’avait pas dit jusqu’à quel point…
La poésie-passion, comme une surenchère de la sensibilité sur l’intelligence, prend aujourd’hui pleine valeur de symbole.
En cela, Jean Vasca, passeur d’images solaires, est un de ceux qui l’ont, depuis bientôt un demi-siècle, le mieux incarné.
Écoutez donc cette voix qui parle d’abondance et prolifère avec un vieux réflexe convivial et libertaire. Cette voix qui exagère forcément jusqu’à la démesure pour tous les fous de vivre. Après tout, Rêve ou meurs !
Jean-Pierre Nicol
Biographie
Jean Vasca passe son adolescence à Paris. Il étudie au Lycée Louis Buffon. C'est au début des années 1960 qu'il commence à chanter dans des cabarets ses propres textes ou ceux de chanteurs dont il est l'admirateur, tels que Jean Ferrat, Léo Ferré ou Georges Brassens.
En 1962 et en 1963, Jean Vasca produit une émission de poésie intitulée Présence du verbe. À la même époque, il présente Poème électronique no 3 à la Biennale de Paris, où il chante et lit ses textes sur une musique électronique d'André Almuro.
En 1964, paraît son premier album : intitulé Les Routes, il est arrangé par Jacques Malbet et Barthélémy Rosso (guitariste de Léo Ferré et Georges Brassens). En 1967, Jean Vasca devient rédacteur en chef de la revue Guitare et Musique pour quelques numéros. En 1968, il est récompensé par le Prix de l'Académie de la Chanson pour son troisième album L'Ange exterminateur.
Au début des années 1970, il est remarqué par le poète et animateur de radio Luc Bérimont, qui produit et anime en public et sur France Inter l'émission « La Fine Fleur de la Chanson Française ». Il est apprécié par les auditeurs et, suite à ses différents passages dans cette émission, sort un 33 tours chez la Boîte A Musique (Editions Alvarez). C'est aussi grâce à Luc Bérimont qu'il rencontrera des auteurs-compositeurs-interprètes qui deviendront les amis chers de « la bande des cinq » : Jacques Bertin, Jean-Max Brua, Gilles Elbaz, Jean-Luc Juvin.
En 1974 sort Un chant, cinquième album qui marque les débuts de sa collaboration avec l'arrangeur Michel Devy. Vasca, très influencé par Léo Ferré, s'oriente là vers le parlé-chanté et un son plus rock.
Célébrations, son huitième album paru en 1978, est récompensé par le Grand prix de l'Académie du Disque. L'année suivante, c'est l'album De doute et d'envol qui reçoit le Grand prix de l'Académie Charles Cros.
Parallèlement à son activité discographique soutenue, il publie aussi plusieurs recueils de poésies, tels que L'Écarlate et l'Outremer en 1973 et Chansons, Succursales du soleil en 1978.
Son dernier disque, intitulé Salut !, date de 2016.
Vasca a été interprété par des chanteuses telles que Francesca Solleville, Isabelle Aubret, Christine Sèvres, Micheline Ramette, ou les chanteurs Morice Benin et Marc Ogeret.
Ignoré des grands médias mais entouré d'un petit public fidèle, Vasca est un représentant de la chanson poétique libertaire.
Engagements
Le 18 juin 1976, il est l'un des signataires de l'Appel du 18 joint, manifeste appelant à la légalisation du cannabis en France, publié initialement dans le quotidien Libération4.
En 1984, il participe au gala de soutien à Radio libertaire5.Poète
Discographie
Albums studio
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1964 : Les Routes
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1965 : Chanson 4 étoiles
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1968 : L'Ange exterminateur
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1970 : Vivre en flèche
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1974 : Un chant
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1975 : Midi
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1976 : Rêve ou meurs
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1977 : Célébrations
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1978 : Un chant... (nouvel enregistrement)
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1979 : De doute et d'envol
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1981 : Matinale
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1984 : Désespérément la vie
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1986 : Le Grand Sortir
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1988 : L’Ogre
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1990 : Ouvert la nuit
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1993 : De révolte et d’amour
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1994 : L’Atelier de l’été
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1996 : En attendant les orages
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1997 : La Machine imprévisible
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1999 : Le Fou sacré
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2001 : Serviteur
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2003 : Le Meilleur du pire
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2007 : Un aller simple pour Mars
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2010 : L'Incertitude, l'Insoumission... et les Étoiles
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2013 : L'Auberge du temps perdu
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2015 : Saluts !
Divers
2001 : Un plateau de fruits de mer (CD maxi)
Compilations
1986 : Entre autres et pour mémoire
1989 : Jean Vasca, compilation 1975-1980 (53 chansons)
1990 : Marc Ogeret chante Vasca
1992 : Jean Vasca, compilation 1967-1974 & 1981-1987 (54 chansons)
2005 : Poètes & chansons, Jean Vasca chanté par Jean Vasca et Marc Ogeret
2018 : Chansons 1967-1986
Bibliographie
Jaillir, PJO, 1969
L'Écarlate et l'Outremer, PJO, 1973
Chansons, suivi de Succursales du Soleil, Ipomée (dessins de Jacques OUDOT), 1978
Je vis j'écris je chante, Ipomée,1981
Le Cri, le Chant, Le Cherche-Midi, 1986
Solos solaires, Le Cherche-Midi, 1992
L'Été d'être, Le Cherche-Midi, 2002
La Concordance des chants, intégrale poèmes et chansons 1964-2014, Éditions Jean Vasca, 2014
Ouvrages sur Jean Vasca
Jean-Pierre Nicol, Jean Vasca ou les métamorphoses du soleil. Rétro-Viseur, 1994
Notices
Gilles Schlesser, Le cabaret « rive gauche », Archipel, 2006, page 318 [archive].
Bruno Ruiz, Gil Pressnitzer, « Jean Vasca, un chant dans l’épaisseur des mots, un chant de révolte et d’amour » [archive], sur espritsnomades.com, 1er septembre 2011.