BRÉSIL / João GILBERTO / DESAFINADO
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HOMMAGE À UN IMMENSE MUSICIEN QUI A INVENTÉ LA BOSSA NOVA
Les premiers albums de Bossa Nova Chega de Saudade (1959) 1 Chega de Saudade (No More Blues) 2:03 Antonio Carlos Jobim / Vinicius de Moraes 2 Lobo Bobo (Foolish Wolf) 1:21 Carlos Lyra / Ronaldo Bôscoli 3 Brigas Nunca Mais (Fights, Never More) 2:06 Antonio Carlos Jobim / Vinicius de Moraes 4 Hó-Bá-Lá-Lá 2:17 João Gilberto 5 Saudade Fêz Um Samba (Saudade Made a Samba) 1:47Carlos Lyra / Ronaldo Bôscoli 6 Maria Ninguém (Maria Nobody) 2:23 Carlos Lyra 7 Desafinado (Off-Key) 1:58 Antonio Carlos Jobim / Newton Mendonça 8 Rosa Morena (Brunette Rose) 2:06 Dorival Caymmi 9 Morena Boca De Ouro (Brunette With a Mouth of Gold) 2:01Ary Barroso 10 Bim BomJoão Gilberto 11 Aos Pés da Cruz (At the Foot of the Cross) 1:35 Marino pinta / Ze da Zilda 12 E Luxo Só (It's Just a Luxury) 1:59 Ary Barroso Brazil’s brilliant (1961) 13 Samba de una Nota Só 1:38 Antonio Carlos Jobim 14 Doralice 1:27 Dorival Caymini 15 Só Em Teus Bracos 1:47 Antonio Carlos Jobim 16 Trêvo de 4 Folhas 1:24 Mort Dixon / Harry Woods 17 Se É Tarde Me Perdoa 1:47 Carlos Lyra / Ronaldo Boscoli 18 Um Abraço No Bonfá 1:37 João Gilberto 19 Meditacao 1:46 Antonio Carlos Jobim 20 O Pato 2:01 Jayme Sylva / Neuza Teixiera 21 Corcovado 1:59 Antonio Carlos Jobim 22 Discussao 1:50 Antonio Carlos Jobim 23 Amor Certinho 1:52 Roberto Guimarães 24 Outra Vez 1:51 Antonio Carlos Jobim
ALBUM : CHEGA DE SAUDADE (1959) La genèse de l'album débute en mai 1958 lors de la sortie de l'album Canção do amor demais, entièrement composé par Antônio Carlos Jobim et Vinícius de Moraes et chanté par Elizeth Cardoso. João Gilberto y fait deux apparitions très remarquées, sur les pistes Chega de saudade et Outra vez, dans lesquelles il utilise pour la première fois cette façon novatrice et si particulière de jouer de la guitare qu'on appellera la batida. Selon Walter Garcia, cette dernière se caractérise par une combinaison rythmique entre la régularité de la basse et l'irrégularité des accords.Quelques jours plus tard, João Gilberto est une seconde fois invité à assurer à la guitare l'enregistrement de la chanson Chega de saudade, cette fois-ci pour le groupe Os Cariocas. Éprouvant des difficultés avec la batida si inhabituelle de João Gilberto, le guitariste du groupe lui demande d'enregistrer à sa place ce titre sur l'album O melhor de...Os Cariocas. Selon Joël Leibovitz, cet enregistrement aurait fait prendre conscience à João Gilberto de la nécessité d'enregistrer lui-même cette chanson dont il s'était si bien approprié le rythme à la guitare. Bien qu'Aloysio de Oliveira, alors directeur artistique pour la maison de disques Odéon, n'était a priori pas très enthousiaste à l'idée de laisser carte blanche au jeune João Gilberto, il finit par lui accorder la faveur d'un enregistrement sous la forme d'un 78T en juin 1958.L'enregistrement de ce premier 78T pour Odéon ne sera pas sans difficultés : João Gilberto, qui avait ses propres idées, trouvait les arrangements musicaux d'Antônio Carlos Jobim trop simples et exigeait la présence en studio de deux microphones, pour la guitare et pour la voix. Après plusieurs semaines difficiles, le second album de João Gilberto (si l'on exclut les deux disques enregistrées avec le groupe Os Garotos da Lua) sort le 10 juillet 1958. Celui-ci contient Chega de saudade, composée par Antônio Carlos Jobim et Vinicius de Moraes, et Bim Bom, une composition toute personnelle de l'artiste bahianais. Radicalement nouvelle, la façon de chanter de João Gilberto fait aussitôt bondir l'un des cadres de sa maison de disques qui, indigné après avoir entendu sa voix douce et frêle, brise le disque Chega de Saudade/Bim Bom. Mais, d'autres, largement majoritaires, sont conquis par cette voix reconnaissable entre mille et par cette batida qui deviendront les signatures de João Gilberto.Cette première collaboration Jobim/Gilberto étant un succès commercial, un second 78T est commandé au duo par la maison de disques. En dépit des précautions prises par Antônio Carlos Jobim pour éviter les complications apparues lors du premier enregistrement en studio, il faudra quelque treize prises pour arriver au produit final réunissant les titres Desafinado, composée par Antônio Carlos Jobim et Newton Mendonça et Hô-Bá-lá-lá, un boléro composée par João Gilberto. Finalement sorti le 10 novembre 1958, le disque devient très vite un succès, tout comme son prédécesseur. S'impose alors l'idée d'un album complet de douze titres, incluant les deux précédents 78T et qui s'intitulerait tout simplement Chega de saudade. Dès le 23 janvier 1959, João Gilberto entre en studio pour enregistrer Brigas, nunca mais, puis Morena bouca de ouro une semaine plus tard. Il enregistre enfin les six dernières pistes restantes (Lobo bobo, Saudade fez um samba, Maria ninguém, Rosa morena, Aos pés da Santa Cruz, É luxo só) le 4 février 1959. Le succès étant toujours au rendez-vous, un troisième 78T comprenant les titres Lobo bobo et Maria ninguém est édité dans la foulée par Odéon en mars 1959. Il a pour intérêt de présenter deux chansons composées par l'artiste carioca Carlos Lyra qui ne tardera à les enregistrer à son tour dans un album, Bossa Nova, qui deviendra un classique du nouveau mouvement musical. L'album mythique sera finalement commercialisé à partir du 8 mars 1959. ALBUM : BRAZIL'S BRILLIANT (1961)
La genèse du second album mythique de João Gilberto commence dès la fin de l'année 1959. Le succès conjugué de son premier 33T et de son premier 45T fait réfléchir Aloysio de Oliveira, alors directeur artistique pour la maison de disques Odeon, à un projet musical de même acabit que Chega de saudade sous la forme d'un 33T de douze titres. Antônio Carlos Jobim, qui craignait de revivre les difficultés éprouvées lors de l'enregistrement du premier 33T de João Gilberto, aura été positivement surpris cette fois-ci: l'enregistrement du disque s'échelonne seulement sur 11 jours et aucun incident technique notable n'est à déplorer.Outre les six titres d'Antônio Carlos Jobim (Samba de uma nota só, Meditação, Discussão, Só em teus braços, Corcovado et Outra Vez), João Gilberto enregistre le titre Um abraço no Bonfá, une composition personnelle écrite et composée en hommage à son ami Luiz Bonfá, parti vivre aux États-Unis. Le disque contient en outre une version originale de la samba Doralice, de Dorival Caymmi. Cette chanson deviendra elle aussi un classique de la bossa nova et du jazz, repris à travers le monde.La sortie de l'album en mai 1960 est un énorme succès commercial au Brésil, le mouvement musical de la bossa nova attirant la jeunesse de Rio de Janeiro et de São Paulo. La plupart des chansons de cet album sont aujourd'hui des standards musicaux du jazz. Aloysio de Oliveira prend acte de cette affection du public brésilien pour le jeune bahianais et lui demande de se préparer à enregistrer un troisième 33T, dont la sortie serait prévue en début d'année 1961 et qui s'intitulerait tout simplement João Gilberto.
João Gilberto,
de son nom complet João Gilberto Prado Pereira de Oliveira, est un musicien brésilien né le 10 juin 1931 à Juazeiro dans l’État de Bahia et mort le 6 juillet 20191 à Rio de Janeiro2.Il est considéré comme le principal créateur de la bossa nova. En 1958, il remporte un vif succès au Brésil avec la chanson Chega de saudade mais ce n'est qu'en 1964 que son succès devient international avec son interprétation de A Garota de Ipanema (The Girl From Ipanema), accompagné de Stan Getz. Depuis, cette chanson a été reprise en diverses langues par de nombreux artistes prestigieux tels que Frank Sinatra, Nat King Cole ou encore Ella Fitzgerald.João Gilberto naît dans l'État de Bahia. Son éducation musicale se fait à l'oreille, un de ses voisins diffuse par haut parleur placé dans la rue principale de Juazeiro des musiques variées dont il profite2. À l'âge de 14 ans, son grand-père lui offre sa première guitare. À 18 ans, il quitte son village natal pour se rendre dans la grande ville de Salvador de Bahia. Guitariste autodidacte, il monte enfin à Rio de Janeiro en 1950, devient « chanteur à la radio »2 et obtient quelque succès en tant que vedette principale d’une formation de l’époque, Os Garotos da Lua (dans un registre vocal très différent de celui qui lancera finalement la bossa nova en 1958) ; il en est congédié au bout d'un an après deux enregistrements. Insatisfait et perfectionniste il s'isole pendant plusieurs années d’errance et de marginalité, pendant lesquelles il n’a de cesse de se chercher ce mode d’expression à la guitare qui fera sa légende;
La bossa nova
Ses efforts sont récompensés à partir de 1957, notamment par la rencontre du compositeur Tom Jobim avec qui il enregistre les premiers et les plus grands succès de la bossa nova, d'abord comme guitariste sur un disque de Elizeth Cardoso, Canção do Amor Demais, essentiellement co-composé par Jobim et le poète Vinícius de Moraes. Muni d'un contrat de débutant, sous le label Odéon, il enregistre en 1958 trois 78T. André Midani chargé de marketing du label distribue gratuitement aux jeunes collégiens et étudiants 3 000 78 tours2, ce qui propulsera le succès du 33T Chega de Saudade. Ces disques lancent au Brésil à la fois la carrière du chanteur-guitariste et tout le mouvement musical « bossa nova ». Joao Gilberto parle modestement de son invention comme « une petite samba faite d'une seule note »2. Ce premier album de João Gilberto obtient un énorme succès dans le pays. Il est considéré généralement comme le premier album bossa nova véritable. Outre l'inoubliable Chega de saudade, il contient Desafinado, Rosa morena et Brigas nunca mais.
Deux autres 33T, O amor, o sorriso e a flor et João Gilberto, suivent respectivement en 1960 puis en 1961. On y trouve des compositions de Jobim/Moraes (Corcovado, Insensatez, O amor em paz), des chansons de leur aîné Dorival Caymmi (Samba da minha terra, Saudade da Bahia, Rosa Morena), des sambas des années 1930 (A primeira vez), des compositions nouvelles de Carlos Lyra (Você e eu, Coisa mais linda) et Roberto Menescal (O barquinho), toutes exécutées dans ce style novateur mis au point par João. Ce style peut se résumer en une adaptation à la guitare solo de la rythmique syncopée du samba traditionnel.Lors d'une tournée en Italie, en 1961, il découvre la chanson de Bruno Martino, Estate, qu'il adaptera plus tard en bossa nova et qui deviendra un standard international interprété par les plus grands musiciens de jazz, de Chet Baker à Michel Petrucciani en passant par Toots Thielemans.À partir de 1962, la bossa intéressant certains jazzmen aux États-Unis, dont Stan Getz, Gilberto et Jobim se rendent à New York afin de travailler sur ce qui devait devenir le best-seller du jazz, le 33T Getz/Gilberto, sur lequel la femme de João, Astrud, débute aussi sa carrière de chanteuse, notamment avec la chanson A Garota de Ipanema/The Girl from Ipanema. Le disque est un triomphe et un concert historique a lieu au Carnegie Hall le 9 octobre 1964. Ce dernier sera enregistré et un second album Getz/Gilberto vol. 2 paraîtra en 1966.João Gilberto continue à jouer dans les années 1960, mais attend 1970 pour produire un nouvel album studio, Ela é Carioca, réalisé au Mexique où il vit alors.Le disque João Gilberto, parfois surnommé l’« Album blanc de la bossa », sort en 1973. Interprété presque uniquement au chant-guitare, d’une sensibilité cool et quasi mystique, ce disque marque un certain éloignement du son de João connu jusqu’alors. Cet album comprend notamment le succès Águas de Março de Antônio Carlos Jobim et regroupe entre autres les chansons Falsa bahiana et E preciso perdoarJoão Gilberto Prado Pereira de Oliveira, plus connu sous le nom de João Gilberto, est un musicien brésilien né le 10 juin 1931 à Juazeiro dans l’État de Bahia et mort le 6 juillet 20191 à Rio de Janeiro2.
Il est considéré comme le principal créateur de la bossa nova. En 1958, il remporte un vif succès au Brésil avec la chanson Chega de saudade3, mais ce n'est qu'en 1964 que son succès devient international avec son interprétation de A Garota de Ipanema (The Girl From Ipanema), accompagné de Stan Getz. Depuis, cette chanson a été reprise en diverses langues par de nombreux artistes prestigieux tels que Frank Sinatra, Nat King Cole ou encore Ella Fitzgerald.
João Gilberto naît dans l'
État de Bahia. Son éducation musicale se fait à l'oreille, un de ses voisins diffuse par haut parleur placé dans la rue principale de Juazeiro des musiques variées dont il profite2. À l'âge de 14 ans, son grand-père lui offre sa première guitare. À 18 ans, il quitte son village natal pour se rendre dans la grande ville de Salvador de Bahia. Guitariste autodidacte, il monte enfin à Rio de Janeiro en 1950, devient « chanteur à la radio »2 et obtient quelque succès en tant que vedette principale d’une formation de l’époque, Os Garotos da Lua (dans un registre vocal très différent de celui qui lancera finalement la bossa nova en 1958) ; il en est congédié au bout d'un an après deux enregistrements. Insatisfait et perfectionniste il s'isole pendant plusieurs années d’errance et de marginalité, pendant lesquelles il n’a de cesse de chercher ce mode d’expression à la guitare qui fera sa légende2.La bossa nova
Ses efforts sont récompensés à partir de 1957, notamment par la rencontre du compositeur Tom Jobim avec qui il enregistre les premiers et les plus grands succès de la bossa nova, d'abord comme guitariste sur un disque de Elizeth Cardoso, Canção do Amor Demais, essentiellement co-composé par Jobim et le poète Vinícius de Moraes. Muni d'un contrat de débutant, sous le label Odéon, il enregistre en 1958 trois 78T. André Midani chargé de marketing du label distribue gratuitement aux jeunes collégiens et étudiants 3 000 78 tours2, ce qui propulsera le succès du 33T Chega de saudade3. Ces disques lancent au Brésil à la fois la carrière du chanteur-guitariste et tout le mouvement musical « bossa nova ». Joao Gilberto parle modestement de son invention comme « une petite samba faite d'une seule note »2. Ce premier album de João Gilberto obtient un énorme succès dans le pays. Il est considéré généralement comme le premier album bossa nova véritable. Outre l'inoubliable Chega de saudade, il contient Desafinado, Rosa morena et Brigas nunca mais.
Deux autres 33T, O amor, o sorriso e a flor et João Gilberto, suivent respectivement en 1960 puis en 1961. On y trouve des compositions de Jobim/Moraes (Corcovado, Insensatez, O amor em paz), des chansons de leur aîné Dorival Caymmi (Samba da minha terra, Saudade da Bahia, Rosa Morena), des sambas des années 1930 (A primeira vez), des compositions nouvelles de Carlos Lyra (Você e eu, Coisa mais linda) et Roberto Menescal (O barquinho), toutes exécutées dans ce style novateur mis au point par João. Ce style peut se résumer en une adaptation à la guitare solo de la rythmique syncopée du samba traditionnel.
Lors d'une tournée en Italie, en 1961, il découvre la chanson de Bruno Martino, Estate, qu'il adaptera plus tard en bossa nova et qui deviendra un standard international interprété par les plus grands musiciens de jazz, de Chet Baker à Michel Petrucciani en passant par Toots Thielemans.
Les États-UnisÀ partir de 1962, la bossa intéressant certains jazzmen aux États-Unis, dont Stan Getz, Gilberto et Jobim se rendent à New York afin de travailler sur ce qui devait devenir le best-seller du jazz, le 33T Getz/Gilberto, sur lequel la femme de João, Astrud, débute aussi sa carrière de chanteuse, notamment avec la chanson A Garota de Ipanema/The Girl from Ipanema. Le disque est un triomphe et un concert historique a lieu au Carnegie Hall le 9 octobre 1964. Ce dernier sera enregistré et un second album Getz/Gilberto vol. 2 paraîtra en 19664,5.
Un retrait
João Gilberto continue à jouer dans les années 1960, mais attend 1970 pour produire un nouvel album studio, Ela é Carioca, réalisé au Mexique où il vit alors.
Le disque João Gilberto, parfois surnommé « L'Album blanc de la bossa »6, sort en 1973. Interprété presque uniquement au chant-guitare, d’une sensibilité cool et quasi mystique, ce disque marque un certain éloignement du son de João connu jusqu’alors. Cet album comprend notamment le succès Águas de Março de Antônio Carlos Jobim et regroupe entre autres les chansons Falsa bahiana et E preciso perdoar. Il est souvent considéré au Brésil comme son meilleur disque.
Retrouvailles avec Stan Getz
En 1976 paraît The Best of Two Worlds, nouvelle collaboration avec Stan Getz regroupant la plupart des chansons précédemment interprétées sur l’Album blanc. Y chante également Miúcha, sa seconde femme depuis 1965.
La maturité
Amoroso, édité en 1977, vient ajouter à cette voix-guitare les orchestrations de cordes de Claus Ogerman, lequel avait collaboré à de précédents albums de Tom Jobim. Cet album reprend entre autres Retrato em branco e preto et Triste ainsi que des succès étrangers chantés en version originale (’S Wonderful, Estate, Besame mucho). Une constante de ces albums et des suivants : leur répertoire consiste pour presque moitié de compositions de Jobim, le reste étant des reprises d’anciens sambas ou alors de succès populaires d’autres pays.
En 1980 paraît Brasil, collaboration avec Gilberto Gil, Caetano Veloso et Maria Bethânia, soit la nouvelle génération de la musique populaire brésilienne d’alors (le mouvement tropicaliste). D'anciens succès populaires brésiliens, tels que Aquarela do Brasil, No tabuleiro da Bahiana et Bahia com H, font de cet album un véritable manifeste de l'âme brésilienne.
En 1991, l'album João a la particularité de ne contenir aucune chanson de Tom Jobim. Mais il y revient en 1999 sur Voz e Violão, produit par Caetano Veloso, en réenregistrant ses premiers succès Chega de saudade et Desafinado.
C'est une personnalité excentrique que celle de João Gilberto, réputée pour sa réclusion et son perfectionnisme quasi névrotiques, capable de vivre dans un hôtel de luxe de Rio de Janeiro pendant des années, refusant toute interview, ne sortant presque jamais – capable aussi d’abréger son spectacle pour cause de public bruyant et irrespectueux, ou de sonorisation inadéquate. Cependant il continue à donner des concerts tant au Brésil que dans les principales villes du monde, concerts dépassant généralement deux heures, et dont plusieurs enregistrements sont disponibles sur disques compacts : Prado Pereira de Oliveira (1980), Live in Montreux (1986), Eu Sei Que Vou Te Amar (1994), Live at Umbria Jazz (2002) et In Tokyo (2004).
En 2009, la mise en ligne gratuite d'un enregistrement légendaire et très convoité de l'artiste sur un blog musical brésilien a remporté un vif succès auprès des amateurs et des collectionneurs. Enregistrée chez le photographe Chico Pereira à Rio de Janeiro en 1958, soit quelques semaines avant le lancement de son premier succès Chega de saudade3, cette archive sonore mêle dialogues et chansons, dont certaines étaient encore inédites dans la voix de João.
Depuis le début des années 2010 de nombreuses compilations de ses premiers albums sont rééditées sous format CD et vinyle du fait de leur entrée dans le domaine public. Elles offrent notamment en bonus des versions rarissimes de ses chansons par des interprètes brésiliens de renom dont Elizeth Cardoso, João Donato, Sergio Mendes, Sylvia Telles ou encore Carlos Lyra.
En 2015, deux concerts inédits de l'artiste — enregistrés respectivement en 1962 et en 1976 — sont édités en vinyles. Le premier, lancé en février, a pour intérêt de proposer le tout premier enregistrement sonore de la chanson A Garota de Ipanema, interprétée ici à l'unisson aux côtés d'Antônio Carlos Jobim et de Vinícius de Moraes.
Paru en avril à l'occasion du Record Store Day, le second réunit quatre titres tirés d'un concert enregistré avec Stan Getz à San Francisco en 1976 et fait replonger dans l'univers musical du duo Getz/Gilberto. L'archive complète de ce concert est finalement éditée en vinyle et en format CD en février 2016.
Outre le portugais, l'artiste a chanté en espagnol, en anglais, en italien et en français.
Famille et vie privée
João Gilberto s'est marié à deux reprises, d'abord avec Astrud Gilberto (1959-1963), puis avec Miúcha (1965-1971). Après avoir vécu près de vingt ans en concubinage avec Maria do Céu Harris (1984-2003), il finit par fréquenter la productrice Cláudia Faissol (2003-2017). À la suite de déboires notamment financiers avec cette dernière, il vit à nouveau avec Maria do Ceu Harris de juin 2017 jusqu'à son décès. Son comportement atypique et secret participent à sa notoriété, même s'il est à l'origine de plusieurs procès pour des concerts non effectués qui ont rendu le chanteur perclus de dettes7.
Après avoir quitté le Brésil en 1962, il vit à New York (1962-1969), à Mexico (1969-1972), puis de nouveau à New York (1972-1979) avant de s'établir définitivement dans son appartement du quartier de Leblon, à Rio de Janeiro en 1979.
João Gilberto est le père de trois enfants : João Marcelo Gilberto (né en 1960, fils d'Astrud), Bebel Gilberto (née en 1966, fille de Miúcha) et Luisa Carolina Gilberto (née en 2004, fille de Cláudia).
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