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PORTUGAL / Amalia RODRIGUEZ / FADOS
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1 CD / PORTUGAL / AMALIA RODRIGUEZ LA PLUS GRANDE INTERPRÈTE DU FADO
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AMALIA RODRIGUEZ
1 Fado do Estoril
Armandinho
2 Los PiconerosMolleda Perollo / Mostazo
3 Fado em mi menorArmandinho
4 A TeninhaJ. Galhardo / R. Ferrao
5 Fado MagioliArmandinho
6 Maria da CruzA. Do Vale / Valério
7 Corria Atras das Cantigas (Mouraria)A. Rodriguez / F. Mouraria
8 Fado do Ciùme (instrumental)A Do Val / F. Valerio
9 Fado do CiùmeA Do Val / F. Valerio
10 SardinheirasL. Barbosa / F. Freitas
11 CarmencitaF. De Brito / A. Da Silva
12 Passei por VoceF. De Brito / A. Duarte
13 Troca de OlharesL. Barbosa / M. d’Assuncào
14 Sei FinalmenteL. Barbosa / A. Freire
15 So à Noitinha ( Saudades de ti)A. Do Vale –R. errao / F. Valerio
16 PerseguiçaoC .Da Maria / A. De Souza
17 As penasG. Junquerio / F. Baclhau
18 Duas LuzesJ. Da Mata / J.Marques Do Amaral
19 AL MourariaA. Do Vale / F. Valerio
20 Ojos VerdeValverde Leon / Quiroga
Amalia RODRIGUEZ Amalia Rodrigues, est sans aucun doute, la plus grande interprète du Fado. Elle incarne toute la tradition et la souffrance du coœur des portugais. Ils la vénèrent comme une reine. Chacune de ses apparitions dans les cafés ou les théâtres, provoquent un enthousiasme et des applaudissements sans fin...Le fado apparaît à la fin du 18 ème siècle. Il signifie la nostalgie, la fatalité, l'âme portugaise, cette fameuse "saudade" : mélange de nostalgie et d'insatisfaction, mais aussi d'exil puisque bon nombre de marins sont à l'origine des textes du fado. Rodney Gallop, un voyageur anglais, dit du Fado qu'il est une synthèse stylisée, au long des siècles, de lente évolution de toutes les influences qui ont affecté le peuple de Lisbonne... Et il y en a eut. Surtout la componante arabe.La voix qui chante le fado est réellement singulière. Elle possède ses propres modulations et inflexions toujours proches d'une forme de chant arabe pleine d'ornement. Elle exprime le tragique qui est la conséquence logique d'une vie auprès d'espaces mythiques et incléments : le désert dans le cas des arabes et la mer, particulièrement à l'époque des découvertes pour les gens de Lisbonne.Le chanteur de fado est souvent accompagné par deux guitaristes. Une guitare espagnole (que les portugais appellent violao) et la guitarra, guitare portugaise en forme de poire dont la sonorité cristalline produite par les douze cordes en acier contraste avec l'accent chaud des six cordes en Nylon de la violao.Amalia est née en 1921, dans une famille modeste. Elle commence à se produire dans de tous petits cafés mais très vite sa présence dramatique étonnante, sa voix vibrante et la sincérité de ses interprétions subjuguent le coeur des portugais. Amalia chante le fado de Lisbonne. Celui des gens de la rue, de la souffrance de la vie, celle qui s'échappe d'une ruelle du quartier de Bairro Alto. En 1945, elle signe ses premiers enregistrements (ceux que nous écoutons dans ce disque). Ils nous plongent dans l'atmosphère de ces bars populaires, petits restaurants et tavernes enfumées, où la grande dame du Fado se tenait bien droite, vêtue d'un long châle noir. Parfois, ses yeux s'embrasaient puis se fermaient instinctivement. Son visage ressentait chaque mot chanté. Des mots qui disaient l'amour, la jalousie, la tristesse, la rupture... La fatalité de l'amour... Et ses mains aussi, ne pouvaient s'empêcher de décrire toute la douleur ressentie. Une vision inoubliable.Celle qui a commencé dans un café de Lisbonne, avant de parcourir le monde et de se produire dans tous les cabarets et les théâtres à succès des capitales, a maintenant presque 80 ans, et il y a encore quelques années, elle aimait à dire : "J'ai pensé à ne plus faire de scène... mais je crois que je saurais quand il sera temps... Vous savez j'adore les applaudissements!"Philippe Zani
Amalia Rodrigues is undoubtedly the greatest singer of the Fado. She embodies the tradition and the sufferings of the Portuguese heart. In her country she is worshipped like a queen. Each of her appearances in cafés or theaters results in endless enthusiasm and applause...The fado appeared at the end of the 18th century. It is pervaded with nostalgia and fatality, the famous sausade, a mixture of yearning and resentment; of exile, too, as many sailors have inspired the lyrics of the fado. For Rodney Gallop, a English traveller, the fado is a stylised synthesis of all the influences to which the people of Lisbon have been submitted: God knows there are many of them, the Arabic influence not being the least.The voice which sings the fado is outlandish. It has its own modulations and inflexions, both very close to a full-bodied Arabic song. It expresses the despair bred by a life spent in a bleak, mythical environment: the desert for the Arabs, and, for Lisboans, the sea, especially at the time of the great discoveries.The fado singer is often accompanied by two guitarists. A Spanish guitar, called violao by the Portuguese, and a guitarra, a pearlike Portuguese guitar whose crystal clear tone, emitted by its twelve steel strings, contrasts with the warm sound given out by the six nylon strings of the violao.Amalia was born in 1921 from a humble family. She started to sing in very small cafés, but very shortly, her highly dramatic appeal, her vibrant voice and her heartfelt performance enthralled the Portuguese. Amalia sings Lisbon's fado, the fado of the man in the street, of a life of suffering so common in the back streets of the Bairro Alto district. Her first recordings, dating from 1945, are those carved on this CD. They plunge us into the atmosphere of the cheap bars, small restaurants and smoke-filled taverns in which the lady of the fado stood up straight, wrapped in a long black shawl. At times, her eyes lit up, then closed instinctively. Her face mirrored all the words she sung. Words expressing love, jealousy, gloom, the pang of breaking off, the fatality of love. Her hands, too, could not help underlining the ache felt. An unforgettable vision.She started in a Lisboan café before she performed in the leading night-clubs and theaters of every capital in the world. She is almost 80 now. A few years back, she would say: "I've thought of leaving the stage... but I believe I'm sure I'll know when to retire. I love applause, you know..."
1 Fado do Estoril
Armandinho
2 Los PiconerosMolleda Perollo / Mostazo
3 Fado em mi menorArmandinho
4 A TeninhaJ. Galhardo / R. Ferrao
5 Fado MagioliArmandinho
6 Maria da CruzA. Do Vale / Valério
7 Corria Atras das Cantigas (Mouraria)A. Rodriguez / F. Mouraria
8 Fado do Ciùme (instrumental)A Do Val / F. Valerio
9 Fado do CiùmeA Do Val / F. Valerio
10 SardinheirasL. Barbosa / F. Freitas
11 CarmencitaF. De Brito / A. Da Silva
12 Passei por VoceF. De Brito / A. Duarte
13 Troca de OlharesL. Barbosa / M. d’Assuncào
14 Sei FinalmenteL. Barbosa / A. Freire
15 So à Noitinha ( Saudades de ti)A. Do Vale –R. errao / F. Valerio
16 PerseguiçaoC .Da Maria / A. De Souza
17 As penasG. Junquerio / F. Baclhau
18 Duas LuzesJ. Da Mata / J.Marques Do Amaral
19 AL MourariaA. Do Vale / F. Valerio
20 Ojos VerdeValverde Leon / Quiroga
Amalia RODRIGUEZ Amalia Rodrigues, est sans aucun doute, la plus grande interprète du Fado. Elle incarne toute la tradition et la souffrance du coœur des portugais. Ils la vénèrent comme une reine. Chacune de ses apparitions dans les cafés ou les théâtres, provoquent un enthousiasme et des applaudissements sans fin...Le fado apparaît à la fin du 18 ème siècle. Il signifie la nostalgie, la fatalité, l'âme portugaise, cette fameuse "saudade" : mélange de nostalgie et d'insatisfaction, mais aussi d'exil puisque bon nombre de marins sont à l'origine des textes du fado. Rodney Gallop, un voyageur anglais, dit du Fado qu'il est une synthèse stylisée, au long des siècles, de lente évolution de toutes les influences qui ont affecté le peuple de Lisbonne... Et il y en a eut. Surtout la componante arabe.La voix qui chante le fado est réellement singulière. Elle possède ses propres modulations et inflexions toujours proches d'une forme de chant arabe pleine d'ornement. Elle exprime le tragique qui est la conséquence logique d'une vie auprès d'espaces mythiques et incléments : le désert dans le cas des arabes et la mer, particulièrement à l'époque des découvertes pour les gens de Lisbonne.Le chanteur de fado est souvent accompagné par deux guitaristes. Une guitare espagnole (que les portugais appellent violao) et la guitarra, guitare portugaise en forme de poire dont la sonorité cristalline produite par les douze cordes en acier contraste avec l'accent chaud des six cordes en Nylon de la violao.Amalia est née en 1921, dans une famille modeste. Elle commence à se produire dans de tous petits cafés mais très vite sa présence dramatique étonnante, sa voix vibrante et la sincérité de ses interprétions subjuguent le coeur des portugais. Amalia chante le fado de Lisbonne. Celui des gens de la rue, de la souffrance de la vie, celle qui s'échappe d'une ruelle du quartier de Bairro Alto. En 1945, elle signe ses premiers enregistrements (ceux que nous écoutons dans ce disque). Ils nous plongent dans l'atmosphère de ces bars populaires, petits restaurants et tavernes enfumées, où la grande dame du Fado se tenait bien droite, vêtue d'un long châle noir. Parfois, ses yeux s'embrasaient puis se fermaient instinctivement. Son visage ressentait chaque mot chanté. Des mots qui disaient l'amour, la jalousie, la tristesse, la rupture... La fatalité de l'amour... Et ses mains aussi, ne pouvaient s'empêcher de décrire toute la douleur ressentie. Une vision inoubliable.Celle qui a commencé dans un café de Lisbonne, avant de parcourir le monde et de se produire dans tous les cabarets et les théâtres à succès des capitales, a maintenant presque 80 ans, et il y a encore quelques années, elle aimait à dire : "J'ai pensé à ne plus faire de scène... mais je crois que je saurais quand il sera temps... Vous savez j'adore les applaudissements!"Philippe Zani
Amalia Rodrigues is undoubtedly the greatest singer of the Fado. She embodies the tradition and the sufferings of the Portuguese heart. In her country she is worshipped like a queen. Each of her appearances in cafés or theaters results in endless enthusiasm and applause...The fado appeared at the end of the 18th century. It is pervaded with nostalgia and fatality, the famous sausade, a mixture of yearning and resentment; of exile, too, as many sailors have inspired the lyrics of the fado. For Rodney Gallop, a English traveller, the fado is a stylised synthesis of all the influences to which the people of Lisbon have been submitted: God knows there are many of them, the Arabic influence not being the least.The voice which sings the fado is outlandish. It has its own modulations and inflexions, both very close to a full-bodied Arabic song. It expresses the despair bred by a life spent in a bleak, mythical environment: the desert for the Arabs, and, for Lisboans, the sea, especially at the time of the great discoveries.The fado singer is often accompanied by two guitarists. A Spanish guitar, called violao by the Portuguese, and a guitarra, a pearlike Portuguese guitar whose crystal clear tone, emitted by its twelve steel strings, contrasts with the warm sound given out by the six nylon strings of the violao.Amalia was born in 1921 from a humble family. She started to sing in very small cafés, but very shortly, her highly dramatic appeal, her vibrant voice and her heartfelt performance enthralled the Portuguese. Amalia sings Lisbon's fado, the fado of the man in the street, of a life of suffering so common in the back streets of the Bairro Alto district. Her first recordings, dating from 1945, are those carved on this CD. They plunge us into the atmosphere of the cheap bars, small restaurants and smoke-filled taverns in which the lady of the fado stood up straight, wrapped in a long black shawl. At times, her eyes lit up, then closed instinctively. Her face mirrored all the words she sung. Words expressing love, jealousy, gloom, the pang of breaking off, the fatality of love. Her hands, too, could not help underlining the ache felt. An unforgettable vision.She started in a Lisboan café before she performed in the leading night-clubs and theaters of every capital in the world. She is almost 80 now. A few years back, she would say: "I've thought of leaving the stage... but I believe I'm sure I'll know when to retire. I love applause, you know..."
Amália Rodrigues, de son nom complet Amália da Piedade Rebordão Rodrigues, née le 23 juillet 1920 dans la freguesia de la Pena, à Lisbonne, décédée à Lisbonne le 6 octobre 19994, est une chanteuse de fado et actrice portugaise. Sa sœur cadette, Celeste Rodrigues, est également une chanteuse de fado.
Surnommée la « Reine du fado » (Rainha do Fado), c'est la chanteuse qui a le plus popularisé ce chant dans le monde. Elle a enregistré plus de 170 disques au cours de sa vie. Elle a aussi été une grande ambassadrice culturelle du Portugal et sa voix lui a valu une réputation internationale.
Elle a eu une carrière d'enregistrement et de représentations de quarante années. Sa notoriété devient internationale durant la période 1950-1970, mais ses liens assez troubles avec le régime du dictateur António de Oliveira Salazar lui valent un retrait de la scène pendant une dizaine d'années après la révolution des Œillets de 1974.
Au cours de sa carrière, elle chante majoritairement dans sa langue maternelle, en portugais, mais aussi en espagnol, en italien, en anglais et en français5, d'où le titre de son morceau Aïe Mourir pour toi. Elle a eu l'occasion de se produire dans les plus grandes salles du monde, dont l'Olympia à Paris.
Amália Rodrigues a eu une influence importante non seulement sur le fado, mais aussi sur toute la musique portugaise et la plupart des artistes de son pays.
Biographie
Famille, enfance et mariages
Amália Rodrigues est la cinquième d’une famille de neuf enfantsNote. Elle naît en 1920 dans la freguesia de Pena à Lisbonne. Sa mère et sa grand-mère la disent née le 14 juillet. Mais les documents officielsNote, indiquent qu’Amália da Piedade Rodrigues est née à cinq heures et zéro minute, le 23 juillet 1920, dans une maison de la Rua Martim Vaz, 86-4º, dans la Freguesia de la Pena, à Lisbonne. Elle aurait donc été déclarée plus d'une semaine après sa naissance. Elle-même affirmait que l'on célébrait son anniversaire le 1er juillet dans la famille, en supposant que c'était le seul moment du mois où il y avait de l'argent pour lui acheter des cadeaux[réf. nécessaire]. Fille d'Albertino de Jesus Rodrigues et de Lucinda da Piedade Rebordão, elle est issue d’une famille nombreuse et pauvre, originaire de l’ancienne province de Beira Baixa, près de Castelo Branco. Son père est cordonnier et joue de la trompette au sein de la fanfare de Fundão3, où la famille habite. Ses parents « montent » ensuite à la capitale pour y trouver du travail mais quelque temps après, alors qu’elle n’a que 14 mois, ils retournent à la campagne, faute de travail, et elle reste à Lisbonne avec ses grands-parents maternels.
Amália Rodrigues est une enfant assez timide ; elle commence à chanter pour son grand-père et les voisins. Sa grand-mère, nommée Ana do Rosário, qui est analphabète, l’élève d’une manière stricte et elle lui enseigne les rudiments de la religion13. Elle envoie Amália à l’école primaire (Escola Primária da Tapada da Ajuda) lorsque sa petite-fille atteint l’âge de 9 ans : c'est là qu'elle chante pour la première fois en public, lors de la fête de l'école. À 12 ans, elle interrompt sa scolarité, comme la plupart des jeunes Portugais pauvres d’alors ; elle trouve du travail dans une entreprise de broderie mais en change rapidement pour un autre, consistant à emballer des gâteaux. Alors qu'elle est encore enfant, elle tente de mettre fin à ses jours en buvant une décoction de têtes d'allumettes.
À 14 ans, elle décide de vivre avec ses parents, qui sont de retour dans la capitale portugaise. Sa vie y est très différente de celle qu’elle menait avec sa grand-mère. Elle doit aider sa mère et supporter un frère aîné plutôt autoritaire. À 15 ans, elle part, avec sa petite sœur Celeste, vendre des fruits dans la zone du port de Lisbonne ; elle s’y fait remarquer, ce qui lui permet de participer au défilé populaire d’Alcântara en 193611. L’entraîneur du défilé insiste pour qu’Amália s’inscrive à un concours de nouveaux talents appelé Concurso da Primavera (« Concours du Printemps »), au cours duquel est attribué le titre de Rainha do Fado dos Bairros (« Reine du fado des Quartiers »). C'est à cette époque que, à la suite d'une réflexion déplacée de sa mère qui aurait dit : « Elle est différente, on ne dirait pas ma fille », Amália part puis essaye de se suicider ; sa sœur Aninhas l’en empêche1.
Lors de ce concours, Amália rencontre Francisco da Cruz, un guitariste alors âgé de 23 ans, avec qui elle se marie deux ans plus tard, en 194014,3. L'union houleuse ne dure pas plus de deux ans. Francisco da Cruz demande le divorce et Amália décide de se donner la mort devant la fenêtre de celui-ci en avalant de la mort aux rats ; c’est sa troisième tentative de suicide depuis sa naissance. C’est également durant cette épreuve, Concurso da Primavera, qu’Amália est remarquée par un spectateur qui la recommande à Jorge Soriano, directeur de la Casa do Fado (« Maison du fado »). L’audition est un succès mais, devant l’opposition de sa famille, Amália décline l’invitation. C’est une femme d’assez petite taille, qui ne mesure que 1,58 mètre18. Elle se marie une seconde fois, en 1961, avec un ingénieur brésilien, César Seabra, dans la ville de Rio de Janeiro. Ils n’ont aucun enfant. Malgré une bonne entente avec Salazar, dans les années 1960, celui-ci fait interdire la vente de son titre Abandono Fado de Peniche, considéré comme un hymne aux prisonniers politiques de la forteresse du même nom. Le régime de Salazar fait emprisonner des personnalités politiques et force beaucoup d’artistes à l’exil.
Après la Révolution
Quelques jours après l’abolition de la dictature de Salazar et le rétablissement de la démocratie, Amália Rodrigues donne un concert de fado à Lisbonne mais, à plusieurs reprises, elle se voit traitée de fasciste, accusée d’alliance avec Salazar et doit faire face à des accusations de collaboration avec le régime. Même si elle se voit aussi rendre de nombreux hommages, ces accusations provoquent une éclipse provisoire de sa carrière. Elle est décorée de l’ordre de l'Infant Dom Henrique par le président de la République de l’époque, Mário Soares. Durant cette période, elle traverse des problèmes financiers qui l’obligent à se défaire d’une partie de son patrimoine. En 1989, elle est reçue au Vatican par le pape Jean-Paul II.
En 1990, elle est décorée de la Légion d’honneur de l’ordre des Arts et des Lettres par la France, distinction reçue des mains du président François Mitterrand. Au fil des années, elle voit mourir Alain Oulman, son poète David Mourão-Ferreira et son mari, César Seabra, avec qui elle était restée mariée trente-six années.
En 2007 est édité, par la maison de disques Valentim de Carvalho, son dernier album, avec des vidéos inédites tournées entre 1965 et 1975 (Segredo). Amália Rodrigues publie aussi en 1997 un livre de poèmes, Versos. En avril 1999, Amália se rend pour la dernière fois à Paris, afin d’être honorée par la Cinémathèque française, pour avoir tourné plusieurs films dans la ville. Elle remercie les Français de l’avoir fait connaître dans le monde, car c’est à partir de la France que ses disques ont commencé à être diffusés.
Amália Rodrigues se voit reprocher par certains d’avoir participé au Triple F de Salazar (fado, Fátima et futebol), tandis que d’autres pensent qu’elle a collaboré économiquement avec le parti communiste portugais quand celui-ci était encore clandestin ; mais elle a aussi aidé financièrement les prisonniers politiques et les exilés. Elle sort un fado, le Fado de Peniche, en rapport avec la grande prison située dans le fort de la ville. À travers ce fado elle transmet un message qui est censuré par Salazar. Amália Rodrigues représente le Portugal dans le monde entier, de Lisbonne à Rio de Janeiro, de New York à Rome, de Tokyo à l’Union soviétique, de Mexico à Londres, de Madrid à Paris, où elle chante plusieurs fois à l’Olympia.
Elle véhicule dans le monde entier la culture du Portugal, la langue portugaise et le fado et représente aujourd’hui un véritable mythe dans son pays. Le 10 février 1999, Amália apprend le décès de sa grande amie le peintre Maluda, ce qui l'affecte beaucoup.
Amália Rodrigues meurt le 6 octobre 1999 à l’âge de soixante-dix-neuf ans, des suites d’une maladie du cœur, quelque temps après son retour de sa maison de vacances dans l’Alentejo. Son décès plonge les Portugais dans une grande tristesse. Le président de la République portugaise de l’époque, Jorge Sampaio, décrète un deuil national de trois jours. À ses funérailles, des centaines de milliers de Lisboètes descendent dans les rues pour lui offrir un ultime hommage3. Lors de ses funérailles, elle avait voulu que sa musique Grito soit chantée. Elle est enterrée au cimetière de Prazeres, à Lisbonne. Quelques heures après le décès de la chanteuse, un journaliste portugais décrit ainsi l'ambiance générale : « C’est trop de douleur pour un si petit pays ». À la suite de son décès, les partis politiques décident de suspendre le dernier jour de campagne électorale pour les législatives qui se déroulent cette année-là
Une carrière internationale
Amália Rodrigues chante pour la première fois en public en 1929, lors de la fête de son école primaire Tapada da Ajuda. Elle commence dès 1939 à interpréter des textes du compositeur Joaquim José de Lima dans les maisons de fado de Lisbonne, et notamment au club Retiro da Severa, accompagnée par Armandinho, Jaime Santos, José Marques, Santos Moreira, Abel Negrão et Alberto Correia interprétant trois fados, sous le nom d’Amalia Rebordão. Grâce à cela, elle est reconnue comme une fadiste professionnelle et passe immédiatement en tête d’affiche. Sa popularité à Lisbonne s'est considérablement développée pendant la Seconde Guerre mondiale. Peu de mois après, Amália Rodrigues chante dans d'autres grands clubs de la capitale comme le Solar da Alegria et le Café Luso. Elle est propulsée parmi les grands du fado.
Son succès lui a ouvert des portes au théâtre. C'est en 1940 qu'elle obtient son premier rôle dans Ora Vai Tu …, au Teatro Maria Vitória. Les premiers salaires de la chanteuse étaient maigres, elle gagnait au Retiro de Severa cinq cents escudos par mois, puis huit cents au Solar da Alegria34.
Mais la jeune femme est attirée depuis toujours par le fado, ce chant populaire portugais nostalgique et sensuel qui s'est développé au xixe siècle à Lisbonne. Elle reprend la gestuelle d’Alfredo Duarte Marceneiro, autre pionnier du fado. C’est donc figée, les yeux fermés et l’expression comme suppliciée que la jeune femme interprète ses chants.
Amália Rodrigues commence à se produire à l'étranger, et notamment pour la première fois, elle se rend en Espagne, plus exactement à Madrid, sous l'invitation de l'ambassadeur Pedro Teotónio Pereira en 1942. C'est à l'issue de ce voyage qu'elle découvre son goût pour la musique espagnole et le flamenco. Deux ans plus tard, elle débarque à Rio de Janeiro, au Brésil, accompagnée du maître guitariste Fernando Freitas, pour chanter dans le plus grand casino d'Amérique du Sud : Casino Copacabana. Son contrat ne prévoyait que quatre semaines mais à la suite du succès il est prolongé à quatre mois. Elle enregistre alors une série de disques 78 tours pour la maison de disques Continental Records.
En 1946, elle retourne à Lisbonne. Elle y reçoit une invitation de la 20th Century Fox pour tourner des films à Hollywood. Elle décline la proposition et reste dans le cinéma portugais.
À Paris, elle chante pour la première fois en 1949, chez Carrère, et la même année, elle se fait également connaître à Londres au Ritz et deux ans plus tard, en 1951, elle chante en Angola, au Mozambique ainsi qu’au Congo.
Amália et Celeste commencent à chanter ensemble pendant qu’elles vendent au marché mais, à la suite de leur retour du Brésil, après avoir intégré Copacabana Casino un spectacle en 1945, elles suivent un chemin différent, Amália partant à Paris et Celeste à Casablanca, au Maroc. Elles ont l’occasion de chanter encore ensemble dans un café club de Lisbonne, le fado Gaivota.
Elle arrive aux États-Unis, à New York, pour la première fois et elle se produit pendant quatre mois dans le club La Vie en Rose à New York, elle chante aussi au Mexique, en 195221 et à Mocambo à Hollywood en 1954, année où elle sort un disque. L’année suivante, en 1955, en jouant dans Les Amants du Tage d’Henri Verneuil, Amália Rodrigues accède au rang de vedette internationale. Elle se rend une deuxième fois au Mexique, en 1955, pour un film Musica de Siempre avec la grande chanteuse française Édith Piaf38. En 1956, pour la première fois elle se rend à l’Olympia ; on la voit sur scène, soufflant la vedette aux Compagnons de la Chanson, à la veille de la vague d’immigration portugaise. En moins de trois ans, elle atteint en France une grande popularité.
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