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LÉO FERRÉ 1916 – 1993
Symbole de la chanson contestataire et de la poésie chantée, Léo Ferré a enregistré plus d’une quarantaine d’albums originaux. Sa notoriété fut lente à s’établir mais, à partir des années soixante, son public va sans cesse s’élargir et se renouveler de telle sorte que son œuvre a été épargnée, après son décès en 1993, d’un long purgatoire.
C’est à Monaco, sa ville de naissance, que Léo Ferré s’initie à la musique. Il intègre, à 7 ans, la chorale de la cathédrale et assiste, grâce à son oncle, aux répétitions et spectacles de l’Opéra – il y entend Chaliapine, découvre Beethoven, suit les répétitions de L’Enfant et les sortilèges en la présence de Maurice Ravel. Interne, de 9 à 17 ans chez les frères des Écoles chrétiennes en Italie, il développe ses connaissances en solfège. Après un baccalauréat de philosophie passé à Monaco, il est à Paris, de 1935 à 1939, où il suit des études de droit, perfectionne sa technique pianistique et étudie, en autodidacte, la composition musicale. 1940 : appel sous les drapeaux dans l’infanterie puis démobilisation. Comme pour beaucoup, les années 1941-1945 constituent une période de transition avec, pour Léo Ferré, un premier mariage, quelques chansons écrites avec René Baer, les encouragements mesurés de Charles Trenet et ceux, plus positifs, d’Édith Piaf.
En 1946, Léo Ferré s’installe à Paris. Il est engagé pour trois mois au Bœuf sur le toit mais il lui faut patienter une quinzaine d’années pour devenir, en 1961, avec les énormes succès populaires de Jolie môme et Paname, une des très grandes vedettes de la chanson. Auparavant, Léo Ferré était devenu un auteur compositeur d’importance. Il est notamment interprété par Yvette Giraud (La chambre, 1947), Édith Piaf (Les amants de Paris, 1948), Renée Lebas (Elle tourne la terre, 1948), Henri Salvador (À Saint-Germain-des-Prés, 1950), Yves Montand (Flamenco de Paris, 1953), Les Frères Jacques (Monsieur William, 1953) et par Catherine Sauvage dont les succès de Paris canaille, en 1953, et de C’est l’homme, en 1954, préparent sa reconnaissance par le grand public de Léo Ferré.
À l’orée des années soixante, Léo Ferré, occupe le haut de l’affiche et, dès lors, l’occupera toujours. À partir de 1970, qu’on l’admire ou qu’on le conspue, Ferré bouscule les codes, transgresse les genres, prend à rebrousse-poil le « métier » et la critique, secoue son public mais ce dernier, même décontenancé, l’accompagne. Celui qui se permet d’être plusieurs fois en tête du consensuel hit-parade (C’est extra en 1969, Avec le temps en 1970) radicalise ses expériences : avec le groupe de rock Zoo (Le chien, La solitude) ; avec la direction, sur scène et sur disque, d’orchestres symphoniques ; avec d’expressionnistes déclamations, rimées ou non, charriant Amour et Révolte : « Yes, I am un immense provocateur. »
Dans ce présent coffret EPM, nous n’abordons que la première partie de la vie d’artiste de Léo Ferré, celle durant laquelle il passe de l’état d’anonyme à celui de « star de la chanson ». Nous n’abordons aussi, dans la foisonnante création de Léo Ferré, que la partie « chanson » de sa production puisque, dans le même temps, il mettait en musique des poètes et les enregistrait : Guillaume Apollinaire et sa Chanson du mal-aimé en 1954/1957, Charles Baudelaire et ses Fleurs du mal en 1957, Louis Aragon en 1961... Cet autre volet essentiel de son œuvre fait l’objet d’un second coffret EPM.
Bernard Ascal, 21 septembre 2015.