Liste des produits et biographie de Cootie WILLIAMS

Cootie WILLIAMS
Compositeur et trompettiste américain
COOTIE WILLIAMS BIOGRAPHIE Charles Melvin Williams naît dans l'Alabama — le Sud profond — en 1910. Dès son plus jeune âge il tâte du trombone, du tuba, de la batterie dans la fanfare de l'école avant de se décider pour la trompette dont il apprend les rudiments sur le tas Puis il se perfectionne au sein de diverses formations dont le Young Family Band, où l'un des membres n'est autre que Lester Young, son aîné d'un an. Charles en a alors 14 et il tourne déjà beaucoup, si bien qu'il se retrouve à New York en 1928, Il rencontre le batteur Chick Webb qui le fait souvent jouer dans son orchestre au Savoy Ballroom. La même année, il grave ses premières faces avec le pianiste James P. Johnson puis entre dans l'orchestre de Fletcher Henderson, Promis, peut-être, à un rôle important de soliste au sein de la formation noire la plus cotée du moment, il préfère répondre à l’invitation de Duke Ellington qui lui propose de remplacer Bubber Miley. Mais il n'a encore jamais pratiqué le plunger lorsqu'il doit reprendre au pied levé les solos de ce génie météorique. Avec l'aide du tromboniste Joe Nanton, l'autre champion du "débouche-WC", il devient en très peu de temps le grand spécialiste de la sourdine wah wah, en créant son propre style sans avoir jamais copié Miley. De 1929 à 1940, celui qu'on surnomme Cootie sera l'un des principaux solistes du plus bel orchestre qui soit; il enregistre également avec ses Rug Cutters (le Duke et quelques Ellingtoniens) de nombreuses faces en moyenne formation entre 1937 et 1940. Il crée ainsi Echoes Of Harlem en 1938 tandis qu'Ellington lui offre, à la fin de son séjour dans l'orchestre, un inoubliable Concerto For Cootie Musicien désormais reconnu, Cootie Williams est débauché par le "Roi du Swing", Benny Goodman, qui l'engage dans son grand orchestre en novembre 1940 et le met particulièrement en valeur dans son sextette/septette; il y joue notamment, avec Charlie Christian, Air Mail Spécial qu'il reprendra plus tard à son compte. C'est d'ailleurs en compagnie de "goodmaniens" (plus le grand batteur Jo Jones) que le trompettiste grave, en mai 1941, les quatre faces rares qui ouvrent notre recueil. Après un an passé chez Goodman où il a renforcé sa notoriété, Cootie. avec l'aide et les conseils de Duke Ellington, met sur pieds son propre big band avec lequel il débute au Grand Terrace de Chicago en février 1942, La firme Okeh l'enregistre mais ne sort pas les disques — il faudra attendre plus de vingt-cinq ans pour que When My Baby Left Me (réenregistré avec succès pour Capitol en 1945) et la toute première version de Epistrophy (!) soient publiées alors que, à notre connaissance, Sleepy Valley et Marcheta restent inédits à ce jour. L'absence de relais discographique (d'autant que survient la grève des enregistrements) n'empêche pas l'orchestre d'assoir sa popularité : fréquents passages au Savoy et à ÎApoilo de Harlem, apparitions cinématographiques en 1943/44. Enfin, pour le petit label Hit, Williams grave douze titres en big band et en sextette (suivant l'exemple de Goodman) au cours de deux séances en janvier 1944. Quelques extraits d'émissions radiophoniques et les dernières faces Hit/Majestic réalisées la même année complètent notre présent disque compact. En 1945, Cootie Williams obtient un contrat avec Capitol mais, la vogue des grandes machines passant et leur entretien économique devenant difficile, il dissout son big band en 1947 et reprend la tête d'une petite formation de jazz simple, direct, fait pour la danse et orienté vers le rhythm and blues. Il grave des disques pour différents labels et installe son combo à demeure au Savoy. Cette activité débouche enfin sur un contrat avec Victor et le Cootie Williams' Savoy Ballroom Orchestra enregistre à nouveau en 1957 tandis qu'un big band de studio est offert au trompettiste l'année suivante. En 1959, Cootie effectue une tournée en Europe et un disque de son quintette est enregistré à l'Olympia de Paris en janvier. Enfin, après de nouvelles séances à New York, il réintègre, o surprise après plus de vingt ans, les rangs de la formation ellingtonienne en 1962. En 1974, lorsque Mercer Ellington reprend l'orchestre après le décès de son père, le trompettiste à l'aura légendaire en devient la guest star. Cootie allumera encore quelques belles étincelles avant de quitter ce bas-monde en 1985.. Lorsque Cootie Williams forme son grand orchestre en 1942, nous sommes en pleine période charnière avec la grève (le Petrillo Ban), la guerre et les nouveaux comportements musicaux. Déjà des musiciens, jeunes ou plus expérimentés, jamment en toute liberté au cabaret Minton's. Cootie met immédiatement à son répertoire Epistrophy, composition écrite pour lui par Thelonious Monk. C'est peut-être ce dernier qui lui recommande son jeune ami Bud Powell, 19 ans, pour succéder au pianiste Kenny Kersey. Bud grave ainsi ses tout premiers solos avec Williams et il est passionnant de suivre ses interventions déjà très matures et chargées de promesses dans les pièces en sextette où il s'exprime abondamment (Floogie Boo, I Dont Know, My Old Flame, Honeysuckle Rose, The Boppers...) mais aussi, plus rarement, en big band (Rot! 'Em, Blue Garden Blues). En fait, l’orchestre montre bien cette dualité qui existe alors entre les recherches harmonico-rythmiques (certaines plages, presque bebop, anticipent Dizzy Gillespie) et la poursuite d'un jazz accessible restant en prise auprès du public noir ainsi que l'atteste la présence permanente de l'orchestre au Savoy. Il est difficile de considérer Cootie Williams, disciple éloigné de Louis Armstrong (voir West End Blues) dont il possède !e [ volume et l'attaque à la trompette "ouverte", comme un ' "conservateur"; ainsi il enregistre pour la première fois en [ 1944 Round Midnight, autre composition inoubliable de Thelonious Monk, lequel fera un bref passage dans - l'orchestre. Il sait parfaitement amalgamer les différentes tendances pour ie meilleur du jazz comme l'illustre à merveille son principal soliste Eddie "Cleanhead" Vinson, fameux blues shouter qui signe ici ses premiers "tubes" Cherry Red et Somebody's Gotta Go et qui, au saxophone alto, dispense un jeu à la fois direct et charpenté, fluide et sinueux, opérant ainsi une sorte de trait d'union entre Louis Jordan et Charlie Parker. Parker qui le remplacera d'ailleurs dans l'orchestre durant deux périodes (vers mai 1944 et février 1945) mais à qui il est difficile d'attribuer les courtes interventions solistes dans Air Mail Spécial et The Boppers. Cootie Williams sut donner sa chance à des musiciens qui, par la suite, ont tenu leurs promesses comme les ténors Eddie "Lockjaw" Davis, que l'on entend en solo à plusieurs reprises, puis Sam "The Man" Taylor, sans oublier ia chanteuse Pearl Bailey, à l'aube d'une brillante carrière. Et si parfois une autre trompette émerge, par exemple Joe Guy dans Epslrophy, c'est bien Cootie qui taille la route aux musiciens, décide des chemins à suivre, donne à l'orchestre sa construction, sa couleur, et à la musique sa dimension et son esprit. Jean Buzelin Merci à Claude Carrière et Daniel Nevers E Less
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