Liste des produits et biographie de Bernard LAVILLIERS

Bernard LAVILLIERS

Bernard Ouillon, dit Bernard Lavilliers, est un auteur-compositeur-interprète français, né le 7 octobre 1946 à Saint-Étienne ou Firminy selon les sources.

Actif depuis 1965, Lavilliers est reconnu pour son mélange unique de chanson françaiserockreggaesalsa et bossa nova. Son parcours musical est marqué par des voyages à travers le monde, notamment en Amérique latine, qui ont influencé son style et ses textes.

Au-delà de sa carrière musicale, Lavilliers est également acteur et a été associé à divers mouvements politiques et sociaux tout au long de sa vie. Il a notamment soutenu les ouvriers en lutte, les sidérurgistes lorrains et s'est engagé contre le barrage de Belo Monte en faveur des Amérindiens.

Bernard Ouillon naît le 7 octobre 1946 à Saint-Étienne ou à Firminy selon les sources. Son père, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, et syndicaliste plus tard, est ouvrier dans la manufacture d'armes locale à la manufacture nationale d'armes (MAS) et sa mère est institutrice. Son éducation joue un grand rôle dans son approche de la musique. Il explique que ce sont ses parents qui lui ont donné la passion pour les rythmes tropicaux, le jazz portoricain, la musique classique et la poésie. Il écoute, dès ses quatre ans, beaucoup de musique grâce au tourne-disque qui lui est offert pour son anniversaire. Parmi les événements notables : il est frappé d'une pneumonie pendant son enfance et ses parents déménagent en banlieue pour l'éloigner de la pollution de Saint-Étienne ; il commence la pratique de la boxe à l'âge de 13 ans.

Selon l'historiographie officielle, à quatorze ou quinze ans, il fait un séjour en maison de correction. À sa sortie, il commence à travailler et devient, à la demande de son père, tourneur sur métaux à la MAS. Il écrit plus tard : « À cette époque de ma vie, je me cherchais : je ne savais pas si je serais gangsterboxeur ou poète… ».

En 1963, il adhère au parti communiste français.

À ses 18 ans, il participe à Saint-Étienne à Nocturne, un premier montage (textes-chansons) créé par la troupe Duk (dirigée par Pierre-René Massard), aux côtés d'un autre jeune Stéphanois, Alain Meilland, futur cofondateur du Printemps de Bourges auquel il participera à de nombreuses reprises.

À 19 ans, il part pour le Brésil, d'où il revient un an plus tard. Il serait alors considéré comme insoumis vis-à-vis du service national. Bernard Lavilliers déclare au journal Le Temps : « Un an de mitard parce que j'avais essayé d'échapper au service militaire. J'ai refusé de porter l'uniforme, on m'a jugé comme déserteur et j'ai passé mon temps dans une forteresse à Metz. J'étais à l'isolement. »

Toute cette période de sa vie, souvent racontée de différentes manières par les médias, fait l'objet d'interrogations, portant principalement sur la concordance des dates et la véracité des faits.

À partir de l'âge de 20 ans, Bernard Ouillon vit principalement en faisant la manche, jouant de la musique pour les passants. Il chante en parallèle dans des cabarets de la rive gauche à Paris, comme chez Jacky Scala, rue Lacépède. On le retrouve aussi à la Cour des miracles à Bordeaux, en compagnie de Gilles Elbaz, Germinal ou Gérard Ansaloni. Il touche sa première paie en jouant à la pizzeria du Marais à Paris. Il y partage la scène avec Jacques Higelin et Renaud. En 1967, il sort ses premiers 45 tours et obtient le prix de la Rose d'or de la chanson à Montreux avec La Frime.

Son premier album, Chanson pour ma mie, sort en 1968, avec en titre son prénom et un énigmatique « Lavilliers » (probablement lié au nom de la ville ouvrière d'Aubervilliers, selon ses propres déclarations), qui deviendra son nom de scène. Pendant les événements de mai 1968, il chante dans les usines occupées de la région lyonnaise. Sillonnant alors la France, il éprouve des difficultés à percer dans la musique, tout en jouant pendant quelques mois dans des cabarets de province ; au mois de juin 68, il fait la manche en Bretagne. Il exerce plusieurs petits boulots (restaurateur, gérant de boite de nuit à Marseille, etc.) et se marie en 1970 avec Évelyne.

En 1970, Bernard Lavilliers sort un 45 tours simple, sous le pseudonyme « Edgar de Lyon », avec les titres Camelia blues et Juliette 70.

Bernard Lavilliers sort son deuxième album en 1972, Les Poètes et commence à avoir une certaine notoriété, qui se confirme, en 1975, avec Le Stéphanois (et notamment les titres San Salvador et Saint-Étienne, album introduit par « (l)a très higelinesque/gainsbourgienne première chanson de l'album », Les aventures extraordinaires d'un billet de banque). C'est à partir de cette date que le métier de chanteur devient vraiment sérieux pour Lavilliers, et qu'il s'y investit vraiment.

La consécration intervient en 1976 avec Les Barbares. Il rencontre Eddie Barclay qui prend en charge sa carrière. Il décrit cet album comme le tournant musical de sa carrière. On y découvre en effet un mélange musical allant du rock au funk en passant par les rythmes tropicaux. Cet album a été composé en collaboration avec le groupe de musique "Némo", avec qui il tourne en concert pendant quelques années9. Il passe pour la première fois à l'Olympia en octobre 1977. C'est à cette période qu'il rencontre Léo Ferré, un modèle pour lui.

À la faveur d'une tournée commune en 1977 (à laquelle participent aussi les groupes Magma et Gong), les deux hommes se lient d'amitié. Quelques années plus tard, Lavilliers invite d'ailleurs son aîné à chanter avec lui à la fête de l'Humanité en 1992 et fait un concert en hommage à l'œuvre de Ferré en 2006 à Lyon en compagnie de ses musiciens habituels et de l'orchestre national de Lyon. Un DVD de ce concert sortira en 2009 sous le nom de Lavilliers chante Ferré. La fin des années 1970 est une période prolifique pour Lavilliers puisqu'il sort 15e Round en 1977 et Pouvoirs en 1979. Ce dernier se présente comme un album-concept remarquable, presque entièrement consacré au thème du pouvoir. En 1978, son album en public, T'es vivant ?, marque toute une génération adepte de la chanson rock française.

En avril 1979, Lavilliers s'installe à Saint-Malo, achète un bateau et part pour la Jamaïque, puis vers New York et le Brésil. Il revient en France avec l'album O gringo, l'un de ses disques les plus célèbres. La légende de Bernard Lavilliers, musculeux voyageur des quartiers louches des Amériques, se forge sur cet album exotique et notamment sur la photo de la pochette où on le voit hilare dans une chambre, une carte de New York et un revolver posés dans une valise. Cet album est celui de la reconnaissance musicale et du succès. Les rythmes reggae, salsa et traditionnels brésiliens (Sertaõ dédié à Lampiãocangaceiro mythique de la libération au Brésil) font de ce disque un album éclectique. Suit une grande série de concerts et il joue notamment dans le cadre du premier Festival international de jazz de Montréal en 1980.

Les années 1980 sont des années de gloire pour Lavilliers. En 1981 sort l'album Nuit d'amour qui raconte notamment sa nouvelle vie à Los Angeles et sa rencontre avec Lisa Lyon qui deviendra sa femme. Cet album montre un certain renouveau et explore de nouvelles pistes musicales plus électroniques, notamment avec le titre Night Bird, mais certains titres comme Pigalle la Blanche semblent plus dans la continuité de son album précédent.

En 1983, sort État d'urgence. Cet album très noir n'est pas forcément le plus célèbre de sa discographie, bien qu'y figure le titre Idées noires pour lequel il forme avec succès un duo avec Nicoletta. Teinté de nostalgie (À suivre, qui raconte son retour à Saint-Malo pour y retrouver un amour perdu), mais surtout d’un profond cynisme sur notre monde (État d’urgence), il aborde aussi sa légende et le mystère qui tourne autour de sa personnalité dans Le Clan mongol et raconte ses passages en prison dans Q.H.S.. Lavilliers traîne son humeur triste sur une musique rock concoctée par ses musiciens fétiches de l'époque : Pascal Arroyo, Jean-Paul Hector Drand et François Bréant.

En 1984, il sort Tout est permis, rien n'est possible, disque semblant être plus dans la lignée de son travail des années 1970, notamment les albums 15e Round et Pouvoirs. Lavilliers reprend alors les voyages et publie en 1986 un de ses albums les plus célèbres, Voleur de feu. Cet album se présente comme un condensé des styles musicaux parcourus depuis le début de sa carrière. Parmi les titres se trouve le fameux « Noir et blanc », qui évoque l'apartheid et auquel N'Zongo Soul prête sa voix. En 1988, sort l'album If... sur lequel se trouve le titre « On the Road Again ».]

À l'orée des années 1990, Bernard Lavilliers raconte ses voyages en Asie dans l'album Solo (1991). Il est la vedette de la première de l'émission musicale Taratata en janvier 1993. L'album Champs du possible, sorti en 1994, est marqué par une ambiance fin de millénaire (Troisièmes CouteauxChamps du possible) et par son duo reggae avec Jimmy CliffMelody Tempo Harmony, qui reste l'un de ses plus grands succès. En 1997, tout juste quinquagénaire, Lavilliers sort Clair-obscur qui se compose de morceaux aux allures reggae (AuditLe Venin), de musiques tropicales (Romeo MachadoCapitaine des sables), mais aussi de rock (La Machine). Sur cet album, il reprend un texte engagé et cynique de Léo Ferré dans le titre d'ouverture Préface.

En 2001, sort l'album Arrêt sur image dans lequel figure l'hymne ouvrier Les Mains d'or. Toujours inspiré et en constante évolution, Bernard Lavilliers sort en 2004 Carnets de bord, nouvel hymne au voyage. L'une de ses chansons, L'Été, est une adaptation d'un tube brésilien (Morango do Noreste), repris en Afrique, Amour en or. Dans Voyageur, il se définit lui-même comme un « trafiquant de métaphores, insurgé de l'univers, passager du Maldoror, entre la mort et la mer ». Sur cet album figurent aussi un duo reggae avec Tiken Jah Fakoly intitulé Question de peau, et une diatribe écologique, État des lieux.

En 2008, il sort Samedi soir à Beyrouth, un album reggae-soul réalisé à Kingston en Jamaïque et à Memphis (États-Unis), avec des musiciens locaux.

Fin 2010, Lavilliers sort Causes perdues et musiques tropicales. Le titre de cet album vient d'une discussion avec François Mitterrand dans les années 1980. Alors invité au ministère de la Culture en compagnie d'autres artistes, il se voit demander par le président de l'époque ce qu'il fait de ses journées. Il répond à cela « comme toujours, je chante des causes perdues sur des musiques tropicales ». Cet album est une ode à la musique tropicale du monde entier, de la salsa (CafardCauses perdues) à la musique traditionnelle sud-américaine (Coupeurs de cannesLa nuit nous appartient) et comme une invitation au voyage, du Brésil à New York en passant par l'Angola et par ParisAngola est d'ailleurs le titre d'ouverture du disque ; cette chanson est aussi celle de Bonga Kuenda qui l'accompagne en duo dans cette nouvelle version. Il remporte, avec cet album, la victoire de la musique de l'album de chansons en 2011.[réf. nécessaire]

En novembre 2013 sort un nouvel album intitulé Baron Samedi. Ce 20e opus est au format d'un double album. Le premier CD comporte dix titres au travers desquels il évoque son récent voyage en Haïti (il y a tourné un documentaire et écrit trois chansons), ou encore la disparition récente de sa mère à qui il rend hommage avec le titre Sans fleur ni couronne. Sur le second CD, il se fait narrateur d'un poème de Blaise Cendrars écrit en 1913, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Cet album marque le début d'une collaboration avec Romain Humeau, qui participera dès lors à la réalisation de tous les albums de l'artiste.

Fin septembre 2017, il sort son 22e album studio, intitulé 5 minutes au paradis. Pour construire cet album « à dominante pop-rock », il s'entoure d'artistes avec qui il a déjà collaboré sur des projets précédents comme Romain Humeau (Eiffel) ou Fred Pallem, et sollicite aussi Benjamin BiolayFlorent Marchet ou encore le groupe Feu! Chatterton, qui représentent selon L'Humanité « la nouvelle génération de la chanson française ». C'est le titre Charleroi, créé avec Feu! Chatterton, qui sera le premier single de l'album. Jeanne Cherhal est aussi présente pour chanter L'Espoir, titre qui clôture l'album.

Le 12 novembre 2021, il sort l'album Sous un soleil énorme, d'où est extrait le single Le Cœur du monde le 9 septembre.

Le 17 novembre 2023, il publie l'album Métamorphose qui propose 13 titres de son répertoire et un inédit, "La Bandiera Rossa", revisités en version symphonique. Il y est accompagné par le compositeur et arrangeur Cyrille Aufort, un orchestre symphonique de plus de cinquante musiciens et quatre compagnons de route (Xavier Tribolet aux claviers et arrangeur de 3 chansons, Antoine Reininger à la basse, Michaël Lapie à la batterie et Vincent Faucher à la guitare). L'édition limitée en Livre-Disque 2CD est agrémentée d'un CD bonus de 9 titres issus du concert hommage à Léo Ferré qu'il a donné au Théâtre du Chatelet en 2006 avec l'orchestre symphonique Pasdeloup.

Durant les années 1970, il partage sa vie de façon intermittente avec Évelyne Rossel avec laquelle il a deux enfants. Il est marié de 1982 à 1983 à la bodybuildeuse Lisa Lyon, puis avec Melle Li (de son vrai nom : Jocelyne Gourdet) de 1984 à 1989.

Il est le père de quatre enfants : Anne-Laure, née en 1967 d'une première union ; Virginie, née en 1972 d'Évelyne Rossel ; Guillaume en 1975, musicien qui accompagne parfois son père sur scène ; Salomé, née en 1987 d'une rencontre avec Françoise. Il lui consacre la chanson Salomé et elle apparaît parfois avec lui sur scène, notamment en 1995 au Palais des sports de Paris.

Au tournant des années 1970 et 1980, sa compagne Lisa Lyon, championne du monde de culturisme, l'encourage à travailler son corps, contribuant à son image de chanteur physique. Lisa, également lectrice de scénarios à la MGM, était amie d'Andy Warhol et de Robert Mapplethorpe qui les a photographiés le jour de leur mariage.

Depuis 2003, il vit avec Sophie Chevallier, une graphiste et sculptrice.

Less
Product added to wishlist