Liste des produits et biographie de Michel POLNAREFF

Michel POLNAREFF
Chanteur français

Michel Polnareff, surnommé L'Amiral, est un auteur-compositeur-interprète franco-américain, né le 3 juillet 1944 à Nérac (Lot-et-Garonne).

Pianiste et mélodiste pop, il cultive une apparence singulière. Il est le compositeur et l'interprète de plusieurs succès populaires, notamment : Love Me, Please Love MeLa Poupée qui fait nonLe Bal des LazeTout, tout pour ma chérieJe suis un hommeOn ira tous au paradisLettre à France ou encore Goodbye Marylou.

Michel Polnareff est le fils de Leib Polnareff (1899-1988), musicien juif russe, né à Odessa et réfugié à Paris en 1929, et de Simone Lane (née Jourdren 1912-1973), danseuse originaire de Saint-Hernin (Finistère) dont l'ascendance a des attaches à Port-Launay et à Loctudy.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, son père est résistant dans le Lot-et-Garonne. Les Polnareff obtiennent des faux papiers grâce à Raymond Pichon, commissaire de police, et Odile Perella, une employée de la mairie de Nérac5.

Michel Polnareff passe toute son enfance dans un univers musical. Son père est un compositeur russe qui a écrit des chansons pour Édith Piaf (La Java en mineurPartance...), Mouloudji ou Yves Montand (Léo Poll fait les arrangements français de la chanson Le Galérien d'après une mélodie populaire russe du début du xixe siècle). Sa mère Simone Lane est danseuse de jazz moderne et acrobatique et de claquettes. Dans l'appartement familial du 24 rue Oberkampf8, Léo Poll impose d'écouter uniquement de la musique classique et met son fils au piano dès l'âge de quatre ans.

Leib Polnareff inscrit très tôt son fils au Conservatoire de musique de Paris et parallèlement au cours Hattemer.

Michel Polnareff reçoit à douze ans le premier prix de solfège du Conservatoire mais garde un très mauvais souvenir de son parcours scolaire et de son apprentissage de la musique, témoignant dans son autobiographie et ses interviews que son père lui donne des gifles et des coups de ceinturon, lorsqu'il ne respecte pas les consignes ou fait des fausses notes. Le but du jeune garçon est d'être « tout le contraire de son père » : rêvant d'Amérique et du rock, il ne sera pas pianiste classique.

À vingt ans, il quitte le cocon familial, qu'il juge étouffant, multiplie les petits boulots. Après avoir été employé aux écritures dans une banque, vendeur de cartes postales pour les aveugles ou démarcheur à domicile pour des assurances, il s’installe sur les marches du Sacré-Cœur avec une guitare achetée avec ses économies.

Il devient beatnik, pacifiste et fait la manche à la terrasse des cafés, en reprenant les standards rock de l’époque. Le premier février 1966, repéré et invité par André Pousse, il remporte un concours de rock organisé par Disco Revue au club alors branché La Locomotive.

Le premier prix est un contrat avec Barclay, que Polnareff refuse, par peur d'être formaté.

Gérard Woog, un ami d’enfance, insiste pour le présenter à Lucien Morisse, patron d’Europe 1 et futur manager. Michel accepte de signer avec la maison Disc AZ de Morisse, à condition d’enregistrer à Londres avec Jimmy Page à la guitare et John Paul Jones à la basse (futurs Led Zeppelin).

À son grand étonnement, la maison de disques accepte, et La Poupée qui fait non sort le 26 mai 1966. Elle connaît un véritable triomphe et sera reprise par de nombreux artistes.

Les musiques de Polnareff s'inspirent de styles anglo-américains, suivent parfois une ligne néoclassique (telle Âme câline)]. L'artiste affiche un look androgyne qui ne cesse d’évoluer, et écrit certains textes prônant la liberté sexuelle. La presse ne le lâche pas et le considère comme un symbole de la décadence de la jeunesse, à cause de son apparence jugée efféminée (point commun avec David Bowie) et de ses textes qui choquent. L'Amour avec toi fait l'objet d'une plainte pour pornographie de la part de l'Évêché de Paris et est interdite d'antenne avant 22 heures.

Il enchaîne alors les tubes, de la complainte Love Me, Please Love Me (Rose d'or au festival d'Antibes, numéro 1 au Brésil) au romantique Bal des Laze en passant par l’existentiel Sous quelle étoile suis-je né ? ou encore l’électrique et revanchard Roi des fourmis..

Le 25 octobre 1966, il monte pour la première fois sur la scène de l'Olympia, ouvrant pour les Beach Boys dans le cadre de Musicorama. Il y chante cinq titres.

En 1970, il passe cette fois-ci en vedette à l'Olympia et entame une tournée. Sur scène, il innove : mi-concert, mi-spectacle, les musiciens sont installés sur une scène verticale et de nombreux automates envahissent la scène.

Toujours en 1970, il réplique à toutes les critiques sur son apparence et son mode de vie avec la chanson Je suis un homme. En mai, il se fait agresser sur scène lors d'un concert à Périgueux, il annule alors les autres dates de sa tournée dont un concert symphonique au Palais des Sports.

Cette agression, et la mort en septembre 1970 de Lucien Morisse, celui qui l'a lancé, ainsi qu'une crise sentimentale, le plongent dans la dépression.

En 1971, Michel Polnareff refait surface avec une nouvelle tournée et, à l'automne (du 24 septembre au 14 octobre), accompagne gracieusement aux claviers Johnny Hallyday durant le spectacle de ce dernier au Palais des Sports.

C'est lors de ces représentations qu'il arbore pour la première fois son nouveau look : il porte désormais de grandes lunettes à verres foncés aux larges montures blanches, créées par l'opticien Pierre Marly, qui cachent sa forte myopie et protègent ses yeux fragiles, ses longs cheveux sont blondis et ondulés. Il ne changera plus guère de style.

La même année, il compose la bande originale du film Ça n'arrive qu'aux autres de Nadine Trintignant, puis celle du film à succès La Folie des grandeurs de Gérard Oury, avec Louis de Funès et Yves Montand.

Cette année 1971 est aussi celle de Polnareff's, considéré par beaucoup comme son chef-d’œuvre. Dans ce disque enregistré à Abbey Road avec un système de quadriphonie, les orchestres sont dirigés par Anthony King, Bill Shepherd ou par Polnareff lui-même. On retrouve aussi le bassiste de Lou ReedHerbie Flowers (également présent sur l'autre grand disque français de ces années-là, Melody Nelson de Serge Gainsbourg). Polnareff expérimente un système quadriphonique pour le disque Polnareff's, ou encore fait tourner le micro tel un lasso pour enregistrer les chœurs de On ira tous au paradis.

À l'affût des nouveautés, Polnareff a utilisé des synthétiseurs comme le Minimoog sur l’instrumental Computer’s dream. L'album mêle jazz (Né dans un ice cream), pop (Le désert n’est plus en Afrique) et soul (Hey you woman). Mais il ne peut défendre cet album : victime d'une seconde dépression nerveuse en janvier 1971, il fait une cure de sommeil dans un hôpital de la région parisienne.

En 1972, paraissent La MoucheHolidays et On ira tous au paradis. C'est aussi l'année du concert Polnarévolution à l'Olympia. Les 6 000 affiches de ce concert font scandale lorsqu'elles sont placardées le 2 octobre 1972 dans toute la capitale : Polnareff, travesti, y montre ses fesses nues. Le tribunal correctionnel le condamne à 60 000 francs d'amende pour attentat à la pudeur.

Le concert Polnarévolution est une innovation : il est le premier concert français à bénéficier du son 5.1. Les costumes sont confectionnés par Paco Rabanne, les musiciens — les Dynastie Crisis — sont vêtus de collants noirs et d'un haut en plastique, Polnareff est recouvert de paillettes argentées. Les instruments de musique sont fabriqués en plexiglas26. Au début du concert, une fille du Crazy Horse déguisée en Polnareff arrive de dos et baisse son pantalon en référence à l’affiche.

En mars 1973, Michel Polnareff crée Polnarêve, un spectacle de nouvelles chansons. La sortie du prochain disque est prévue pour les mois suivants. Mais pourtant rien ne se passera comme prévu en raison de sombres évènements qui marqueront sa carrière...

En 1973, de retour d'une tournée internationale, Polnareff découvre durant l'été, que son déficit bancaire se calcule en millions de francs, son homme de confiance Bernard Seneau (revenu en Anjou par la suite, et mort début 2015) l'a escroqué : avec l'argent de Polnareff, il a loué un logement et une voiture à celui-ci, sans les lui acheter (alors que Polnareff se croyait propriétaire), puis est parti avec son argent, sans avoir payé les impôts du chanteur. Polnareff se retrouve non seulement ruiné, mais débiteur d'une énorme dette fiscale, il faudra des années pour que ses avocats prouvent sa non-complicité dans cet impayé fiscal d'un million de francs. Sa mère meurt la même année.

À la suite de ces événements Polnareff tombe une nouvelle fois en dépression et doit faire une nouvelle cure de sommeil avant de s'exiler le 12 octobre 1973 aux États-Unis à bord du paquebot France, dont c'est un des derniers trajets (avant d'être désarmé en 1974 puis revendu). D'après l'émission Un jour, un destin — Polnareff, les secrets d'un exil, il aurait pris le bateau par peur de l'avion. Plus tard, il tentera de s'acheter une camionnette blindée et une arme auprès de Christophe Rocancourt, célèbre usurpateur qui extorqua quelque deux cent cinquante mille dollars à la vedette et qui, dans l'émission en question, émet l'hypothèse que : « Michel Polnareff est un parano, un peu obsédé par les armes. ».

Avant de partir, Polnareff a commencé à travailler sur son nouvel album, mais qui sera finalement distribué après le départ de l'artiste pour les États-Unis. Il est sobrement intitulé Michel Polnareff sans indication sur la pochette, et contenant entre autres le très mélancolique L’Homme qui pleurait des larmes de verre écrit avec son nouveau parolier Pierre Grosz, qui, à part un morceau signé Jean-Loup Dabadie, est le coauteur de toutes les paroles de l'album. L’arrangeur fétiche de Serge GainsbourgJean-Claude Vannier, est de la partie et semble s'être chargé des mixages, alors que Polnareff n'était déjà plus en France.

À son arrivée aux États-Unis, Polnareff passe trois mois à New York, il s'installe ensuite à Los Angeles et signe sur le label Atlantic qui sortira son dernier disque français.

En 1975, le cinquième album du chanteur Fame à la mode sort entièrement en anglais. Sur ce disque jouent Lee RitenourLeland Sklar et Jim Gordon, prestigieux musiciens de Clapton et des ex-Beatles. Le morceau Jesus for tonight est le premier titre de Polnareff, compositeur français, à entrer dans le classement du Billboard Magazine. Polnareff part ensuite pour une très grande tournée au Japon, puis un grand concert au Forest National à Bruxelles, ne pouvant remettre les pieds sur le sol français à cause de ses ennuis avec le fisc.

En 1976, il signe la bande originale du film Lipstick qui se classe en très bonne position dans les charts internationaux. Il restera également sept semaines dans le top 100 aux États-Unis.

En 1977, il compose Lettre à France sur un texte de Jean-Loup Dabadie, qui exprime sa nostalgie de la France, néanmoins il s'est attaché au confort de la vie californienne, fait du sport et se passionne pour l'informatique.

En 1978, après cinq ans d'absence, Michel Polnareff revient en France pour son procès à l'issue duquel il reste redevable de plus d'un million de francs au fisc. Il en profite pour sortir Coucou me revoilou, mais le succès est mitigé, malgré des morceaux marquants. Un « album crasse » selon l’intéressé, enregistré entre Londres et Los Angeles. Après cette sortie, il rompt son contrat avec Atlantic, afin de signer de nouveau chez Disc'AZ.

En 1980, il réalise un album méconnu, en collaboration avec Michel Colombier, avec lequel il a travaillé sur son précédent 33 tours. Les deux artistes utilisent des pseudonymes : Max Flash pour Polnareff, Michael Dove pour Colombier. C'est un disque funk, intitulé Ménage à trois, sans nom de groupe sur la pochette.

En 1981, Polnareff revient avec l'album Bulles, qui se vend à plus de 800 000 exemplaires, avec les tubes Tam Tam et Radio. Ce disque, avec synthétiseurs et boites à rythmes, au son très californien, a été enregistré de nuit avec Hans Zimmer à Londres. En novembre 1981, il enregistre le spectacle Télé show 82, uniquement pour la télévision, diffusé le soir du 31 décembre, où il interprète les titres de Bulles et quelques incontournables de son répertoire. Le disque sera pressé sur un vinyle LP transparent.

Le chanteur repart ensuite aux États-Unis et fait différents voyages, notamment au Gabon.

En 1984, il signe la bande originale de La Vengeance du serpent à plumes de Gérard Oury. L’année suivante, il revient avec Incognito, qui ne connaît pas le succès du précédent malgré les titres Viens te faire chahuter (et son clip qui, pour la première fois en France, coûte un million de francs) et La Belle veut sa revanche (à noter que le disque fut boycotté par la Fnac comme toutes les autres références de chez RCA, en raison de la politique de distribution de son président de l'époque). Le son est encore une fois très électronique, utilisant samplers et séquenceurs.

De 1985 à 1987, il s'installe à l'hôtel Le Manoir de Chaubuisson à Fontenay-Trésigny en région parisienne, et compose Goodbye Marylou qui devient immédiatement un tube à sa sortie. Lorsque le manoir ferme, il s'installe pendant vingt mois dans l'appartement des propriétaires du Café des Trois-Valets, à Fontenay-Trésigny, nourri, logé, blanchi. Néanmoins, ce que Polnareff écrit dans son autobiographie sur cette expérience est ressenti négativement par la famille propriétaire du café. C'est à cette époque qu'Epic (Sony Music aujourd'hui) lui propose un contrat.

À partir de septembre 1989, il réside (durant huit cents jours) à l'hôtel Royal Monceau, où il commence l'enregistrement de l'album Kâmâ Sutrâ avec l'aide de Ben Rogan à la production et Mike Oldfield à la guitare.

Michel Polnareff va mal, atteint d'une cataracte aux deux yeux, il devient presque aveugle, ne voyant plus qu'un peu de lumière. Il fait part de sa quasi-cécité à son entourage, noie sa peur dans la vodka et ne sort plus du Royal Monceau ; on finit par comprendre qu'il peut s'y déplacer plus facilement, connaissant l'endroit par cœur. Méconnaissable, grossi, il porte une longue barbe brune, sa couleur naturelle.

Le bar du Royal Monceau devient chaque nuit un studio pour les prises de voix. Les ingénieurs du son, dans un studio mobile, se garent chaque soir devant l'hôtel, les musiciens enregistrent simultanément dans trois autres studios. Les cordes sont enregistrées à Abbey Road et dirigées via le téléphone par Polnareff depuis l’hôtel. Kâmâ Sutrâ renoue un peu avec le Polnareff d’antan, le son est très acoustique, avec les cordes de Goodbye Marylou et de Kâmâ Sutrâ.

Le disque sort en février 1990 et reçoit un double disque d'or (plus de 200 000 ventes) grâce aux singles Goodbye Marylou, Kâmâ Sutrâ, LNA HOToi et moi. L’image de Michel Polnareff devient symbolique, dans ses clips et sur les pochettes, on ne voit que sa silhouette ou ses lunettes. « Période bleue » confie laconiquement l’intéressé, à l’image du clip Kâmâ Sutrâ où l’on aperçoit son ombre hanter les couloirs du Royal Monceau.

De 1992 à 1994, Polnareff réside discrètement en France, à différents endroits, sans apparition publique et avec des périodes de studio dont les enregistrements restent inédits.

Après de longs mois d'hésitation, il est opéré d'une double cataracte brune par le docteur Alain Hagège (l'œil gauche le 17 octobre 1994 et l'œil droit, le 20 décembre) et suit une hypnothérapie pour accompagner la convalescence. Il recouvre enfin la vue.

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