Liste des produits et biographie de Benny GOODMAN

Benny GOODMAN
Musicien, chef d'Orchestre américain
Benny Goodman L'histoire du grand orchestre de Benny Goodman est relativement longue, un des épisodes les plus cruciaux mérite d'être rapporté, puisque le clarinettiste reste associé dans toutes les mémoires à la "Swing Music", lui-même étant le "King of Swing". La tournée qui conduisit Goodman et ses hommes jusqu'à Los Angeles avait été désastreuse et comme le chef n'avait pas envie de s'adonner au sirop musical, à la variété gentiment rythmée qui semblait plaire à tous, l'avenir de l'ensemble était fort compromis. Mais le 21 août 1937, l'orchestre connut un triomphe inattendu au Palomar Ballroom de Los Angeles, devant une foule de jeunes qui réagit avec enthousiasme au swing trépidant. Assurément, la swing music était dans l'air et la date avancée plus haut doit être surtout considérée comme symbolique. Néanmoins, et c'est ce qui nous importe, il faut retenir que Benny Goodman, "lançant" la swing music avait tenté d'incorporer un maximum d'éléments noirs au jazz de son ensemble et qu'il avait toujours proclamé son amour pour le vrai jazz. Sa dette envers les Noirs, quant au grand orchestre est tellement manifeste que, non content d'appliquer un maximum de recettes du chef d'orchestre noir Fletcher Henderson, il finit par l'employer en tant qu'arrangeur. "Fletcher, dit Goodman, était très en avance sur son temps. Sans lui, j'aurais sans doute eu un très bon orchestre mais bien différent de ce qu'il est devenu." L'année 1940 correspondit à un important changement pour l'ensemble de Goodman. Le clarinettiste qui venait d'être opéré d'une sciatique et était resté trois mois éloigné de la scène monta une toute nouvelle formation et selon certains ce fut la meilleure qu'il eut jamais, pas la plus célèbre, mais tellement fascinante. Elle comportait une pléiade de merveilleux solistes, qui se cotoyèrent ou se succédèrent : le trompettiste Cootie Williams, qu'il avait ravi à l'orchestre de Duke Ellington en y mettant le prix ; Billie Butterfield, autre trompettiste, avait auparavant fait le bonheur d'Artie Shaw. Quant à Charlie Christian le guitariste avait révolutionné l'art de la guitare dans le jazz, et sa guitare amplifiée libéra toute une génération de guitaristes, celle qui s'illustrerait dans le bebop. Mel Powell au piano (également remarquable arrangeur), constitua aussi une recrue de choix (ici nous trouvons parmi ses plus beaux travaux d'écriture pour Goodman : The Earl, Clarinade et Darktown Strutter's Ball). Big Sid Catlett fut un des plus grands batteurs noirs des années 30; quant à Dave Tough, il n'avait guère de rivaux à l'époque chez les Blancs. Il choisit pour principal arrangeur Eddie Sauter, musicien blanc, qui apporta de nouvelles couleurs à la palette de l'ensemble, sans lui faire perdre un iota de swing. Goodman fut un des moins touchés par la période de guerre (les restrictions matérielles, l'appel sous les drapeaux de nombreux musiciens), qui porta un coup sévère aux grandes formations. Et même à partir de 1945, lorsque la plupart d'entre elles accusèrent le poids des changements des goûts du public, ("ils jouaient bien trop fort, quand on est bon, on n'a pas besoin de se soucier des modes", tel fut le verdict de Goodman, peu charitable à l'égard de ses collègues), le clarinettiste continua à tourner, imperturbable. On vit bientôt débarquer dans son orchestre des jeunes et parmi les plus doués, dont Stan Getz. Si Goodman maintint sa grande formation c'est simplement parce qu'elle lui procurait un plaisir qu'il ne trouvait pas ailleurs; même les petites formations avec lesquelles il se produisait ne pouvaient remplacer le big band. Il avait toutes les qualités du chef, il savait imposer une grande discipline à son ensemble et ne laissait rien passer. Mais comme tout cela ne visait que la perfection… François Billard. Less
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