Liste des produits et biographie de Arnett COBB

Arnett COBB
Musicien de jazz américain, saxo-ténor
Arnett Cobb Arnett Cobb est né le 10 Août 1918 à Houston (Texas). Après avoir appris le piano avec sa grand-mère, il passe au violon, tâte de la trompette, puis choisit définitivement le saxo-ténor. Ses débuts professionnels ont lieu dans l'orchestre de Frank Davis à Houston, il est âgé de seulement 15 ans! De 1934 à 1936 il joue dans la formation de Chester Boone, puis de 1936 à 1942 il est membre régulier de l'orchestre de Milton Larkins. En 1939, Count Basie qui venait de perdre son célèbre saxo-ténor Herschel Evans propose à Arnett de rejoindre sa section de saxes, mais ne se jugeant pas prêt, il refuse, la place est alors prise par un autre grand soliste du ténor, Texan lui aussi, George "Buddy" Tate (cf. EPM/Jazz Archives 159322). Par contre, Arnett quitte en 1942 Milt Larkins pour répondre affirmativement à l'appel de Lionel Hampton qui lui propose de prendre la place d'Illinois Jacquet (cf. EPM/Jazz Archives 159392) dans son grand orchestre. Il restera avec Hampton jusqu'en 1947, devenant avec Milt Buckner, le soliste le plus important de cette formation, en dehors de Lionel lui-même bien sûr. Arnett Cobb est immédiatement célèbre pour ses chorus d'une incroyable puissance! Son volume sonore énorme, son punch, son attaque tranchante, le font surnommer "The Wild Man Of The Tenor Sax". Au cours des concerts de Lionel Hampton, c'est lui qui popularisera la tradition des multiples chorus joués en force sur des thèmes comme Flyin' Home, Loose Wig, pendant que Hamp et ses boys, tout en jouant à plein poumons de solides riffs, iront se balader dans la salle pour la plus grande joie du public. Si vous aimez Arnett Cobb, ne manquez pas d'acquérir, aussi, le CD EPM/Jazz Archives 158902 de Lionel Hampton qui contient de longs et admirables solos d'Arnett Cobb absolument déchaînés, au cours du concert historique du Carnegie Hall en 1945! Renversant! En 1947, il quitte Hampton pour fonder un petit orchestre comprenant certains collègues hamptoniens. Le succès est immédiat, une marque de disques l'enregistre aussitôt, mettant en évidence le côté sauvage de ses interventions : ce sont des boogies, des Flyin' Home ou des Air Mail Special sous divers titres. Mais les malheurs s'abattent sur lui : gravement malade en 1948, il cesse de jouer pendant deux ans, puis il reprend son saxo, fonde un nouvel orchestre et en 1956 est victime d'un accident d'auto qui faillit lui être fatal. Depuis il est obligé de marcher et même de jouer avec des béquilles. Les médecins lui conseillent de cesser de jouer, mais ce n'est pas connaître cet homme à la volonté farouche. Il surmonte tous ces coups du sort et continue son métier de musicien, principalement dans sa ville natale de Houston. Au début des années 70, le promoteur français Jean-Marie Monestier prend la décision de la faire venir en France pour une tournée. C'est le début de nombreux séjours dans notre pays, de participations à des festivals européens, soit à la tête de petites formations soit aux côtés de Lionel Hampton ou Milt Buckner. Arnett Cobb, comme son ami Illinois Jacquet, sont les héritiers de la tradition texane de saxo-ténor, incarnée par Herschel Evans qui eut une grande influence sur eux et à leur suite, sur toutes une génération de jeunes ténors au cours des années 40 et 50, musiciens donnant la primeur au volume sonore, à la puissance et aussi à l'émotion! Ce que l'on remarque immédiatement chez Arnett Cobb c'est l'extrême autorité de son jeu. Tout au long de sa carrière grâce à une attaque incisive, une sonorité ample, un dynamisme rare, il a toujours créé chez les auditeurs, que ce soit en disque ou en concert un impact exceptionnel que peu de musiciens ont égalé. Il possède une totale maîtrise, que ce soit dans les nuances sonores, dans l'utilisation judicieuse du growl ou dans les larges inflexions dont il fait un usage constant, se montrant toujours un parfait "orateur", donc un remarquable interprète de blues, qu'il joue avec émotion, recueillement, véhémence aussi! Ses phrases très courtes, fortement charpentées, très appuyées, s'enchaînent à la perfection. Grâce à son exécution musclée, sa musique respire et se déroule avec clarté. Il termine fréquemment une phrase courte par une inflexion ascendante à laquelle il donne tout le poids dont il est capable. Cette inflexion souvent interrompue abruptement est suivie d'un silence générateur de swing, avant que la phrase suivante donne à la suite de son solo, soit une conclusion, soit un prolongement nouveau souvent inattendu! C'est par ses disques avec Lionel Hampton qu'Arnett Cobb s'est fait connaître; nous en avons sélectionné quelques-uns représentatifs pour ouvrir ce recueil et l'on peut constater combien sa personnalité musicale forte, son autorité, son style très direct s'accordent bien avec la musique, pour le moins musclée, du big band de Mister Hamp. Pas étonnant que cette entente, cette complicité aient été à l'origine de tant de réussites! Lionel et Illinois Jacquet avaient obtenu, tous deux, un immenses succès avec Flyin'Home enregistré en mai 1942. Ce morceau fût , dès lors, indissociable de la carrière du vibraphoniste, et le solo de Jacquet eut un tel retentissement qu'il fût l'un des plus copiés et par là ouvrit à son auteur les portes de la renommée. Lionel voulut enfoncer le clou, c'est ainsi qu'il fît enregistrer en 1944 à Arnett Cobb un Flyin'Home n°2 dont le solo de ténor est devenu presque aussi célèbre que celui de Jacquet! La voie des Flyin' Home dévastateurs était ouverte et depuis, chaque concert de Lionel Hampton se termine en apothéose avec ce thème-fétiche réclamé par tous! Autre classique du répertoire Hamtonien, Air Mail Special; dans la 2ème partie, après un brillant solo de vibraphone du chef, Arnett exécute à la perfection un magistral break en "coup de frein" suivi de deux chorus impétueux. C'est ce genre de solo qui fascina de multiples jeunes saxophonistes jouant, à l'époque, aussi bien en grandes formations que dans des petits orchestre de rhythm and blues. Du reste, dans son Top Flight (qui n'est autre que Air Mail Special), il reprend son solo qu'il prolonge et complète par de nouvelles et dynamiques variations. Nous trouvons également Arnett Cobb avec des musiciens hamptoniens des années 40. Il sait prêcher le blues avec l'intensité souhaitable dans Good Morning Corrine où son solo emporté au growl rageur fait écho au chant arraché de Wynonie Harris. Par contre avec Dinah Washington, ses deux chorus de Salty Papa Blues sont plus retenus et chargés d'une profonde sensibilité! Shebna est un disques peu connu, enregistré pour l'éphémère marque Hamp-Tone, lancée par Lionel lui-même en 1946. Le solo de ténor, magistralement conçu et exécuté est un heureux mélange de sérénité et de tension extrême. Soliste original, très admiré et imité, Arnett Cobb est également un excellent compositeur. Son Smooth Sailling est devenu un classique de même que le beau Dutch Kitchen Bounce dont nous donnons ici la version originale de 1947, thème qui prouve ses dons pour les développements mélodiques les plus subtils. Dans un climat analogue, toutes aussi détendues, ses variations sur la rengaine When I Grow To Old To Dream prise dans un tempo médium idéal, et jouées avec une nonchalance musclée réjouissante! Les amateurs de solos joués en force presque avec sauvagerie, ne manqueront pas Still Flyin', Go Red Go, Arnett Blows For 1300 ou même Cobb's Boogie. Depuis ses débuts et durant toute sa carrière Arnett Cobb a ignoré les modes, les tics au goût du jour, allant toujours à l'essentiel : l'émotion et le swing, et bien heureusement ses conceptions firent école! Jacques Morgantini Arnett Cobb was born on 10 August 1918 in Houston, Texas. His grandmother taught him to play piano, then he moved on to the violin and tried out the trumpet before finally opting for tenor sax. He made his professional debut when he was only fifteen with the orchestra of Frank Davis in Houston. From 1934 to 1936 he played with Chester Boone’s formation then, from 1936 to 1942, he was a regular member of Milton Larkins’ orchestra. In 1939 Count Basie, who had just lost his celebrated tenor saxophonist Herschel Evans, offered Cobb a place in his sax section but the latter, feeling he was not yet ready, refused and the job went to that other great Texan tenor soloist, George “Buddy” Tate (EPM/Jazz Archives 159322). However, Cobb did leave Milt Larkins in 1942 when Lionel Hampton suggested that he replace Illinois Jacquet (EPM/Jazz Archives 159392) in his big band. He stayed with Hampton until 1947 and, with Milt Buckner, became the most important soloist in the formation, apart from Hampton himself of course. Arnett Cobb’s incredibly powerful choruses made him an immediate success! His huge tone, punch and forceful attack soon earned him the nickname of “The Wild Man of the Tenor Sax”. During Hampton’s concerts, it was he who popularised the tradition of ongoing rousing choruses played on such themes as Flyin’ Home and Loose Wig, while Hamp and his boys, playing solid riffs at the top of their lungs, wandered through the hall to the immense delight of the audience. If you are an Arnett Cobb fan, don’t miss the Lionel Hampton CD (EPM/Jazz Archives 158902) which contains several long and brilliant solos by a totally unbridled Cobb during the historic Carnegie Hall concert in 1945! Overwhelming! Cobb left Hampton in 1947 to set up a small band that included certain of his Hamptonian colleagues. They were an immediate hit, soon recording boogies like Flyin’ Home or Air Mail Special under various titles that reveal the saxophonist at his torrid best. However, his luck deserted him. After a serious illness in 1948, he had to stop playing for two years before taking up his instrument again and forming a new band. Then, in 1956, he was involved in an almost fatal road accident that resulted in his having to walk and even play on crutches. His doctors advised him to give up playing but they had not reckoned with his implacable will-power. In spite of everything he continued his musical career, principally in his home-town Houston. In the early 70s, French promoter Jean-Marie Monestier decided to arrange a tour for him in France that turned out to be the first of many. He took part in numerous European festivals, either fronting small bands or alongside Lionel Hampton or Milt Buckner. Like his friend Illinois Jacquet, Arnett Cobb is an offspring of the Texan tenor sax tradition represented by Herschel Evans who had a great influence not only on them but also on an entire generation of young tenors during the 40s and 50s, musicians who based their style on the same use of big sound, power and feeling. Arnett Cobb himself plays with incredible authority. Throughout his career his incisive attack, fully-rounded tone and punch, whether on record or in concert, had an exceptional impact on his listeners, an impact that few musicians have equalled. His total mastery of nuance, his skilful use of growl and frequent introduction of wide inflections make him a remarkable interpreter of the blues that are particularly suited to his emotionally charged style. His short, densely structured phrases fuse into a perfect whole, producing music of an exceptional clarity. He often ends a short phrase on a rising inflection, giving it all the weight he is capable of, before suddenly breaking off, leaving a pregnant silence before taking up his solo again—either to conclude it or, in some cases, surprising his audience with further variations! This CD opens with several of Arnett Cobb’s recordings with Lionel Hampton that first made him famous and reveal to what extent his pungent, direct, self-assured style fitted in with the muscular music produced by Hamp’s big band. A combination that not surprisingly turned out to be extremely successful! Both Hampton and Illinois Jacquet had made a hit with their Flyin’ Home recorded in May 1942, a title that was to become forever linked with the vibes player. Jacquet’s solo became one of the most-copied ever and firmly established his reputation. Wishing to take advantage of this earlier success, in 1944 Hampton got Cobb to record a Flyin’ Home N° 2 on which the tenor solo became almost as famous as that of Jacquet! Henceforth, the climax of every Hampton concert was to be a devastating rendition of this theme tuneenthusiastically acclaimed by audiences world-wide. Air Mail Special is another Hampton classic: in the second part, after a brilliant vibraphone solo from the leader, Cobb treats us to a masterly break followed by two driving choruses. It is this type of solo that fascinated so many young saxophonists playing at the time either in big bands or in small Rhythm & Blues formations. He takes up this solo again on Top Flight (a version of Air Mail Special), extending it by adding new, intriguing variations. Again with Hampton musicians from the 40s he preaches the blues with appropriate intensity on Good Morning Corinne, his soaring solo with its ferocious growl echoing the earthiness of Wynonie Harris’ vocal. In contrast, his two choruses on Salty Papa Blues with Dinah Washington are more restrained and sensitive. Shebna is a little-known title, recorded for the short-lived Hamp-Tone label, founded by Lionel himself in 1946. The solo, brilliantly constructed and executed, is a subtle blend of serenity and extreme tension. In addition to his outstanding gifts as a soloist, Arnett Cobb is also an excellent composer. His Smooth Sailing has become a classic, as has the beautiful Dutch Kitchen Bounce, the original 1947 version of which is included here, a theme that clearly demonstrates his ability to develop the most subtle melodies. His variations on the oldie When I Grow Too Old To Dream, taken at an ideal medium tempo, are equally relaxed and laid-back. And for those who prefer powerful solos, verging on the ferocious, there is Still Flyin’, Go Red Go, Arnett Blows For 1300 or Cobb’s Boogie. Throughout his entire career, Arnett Cobb ignored fashion and transitory popular taste, always concentrating on what he regarded as essential: feeling and swing. Fortunately for us his influence has been such that there were many eager to follow in his footsteps! Adapted from the French by Joyce Waterhouse Less
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