Liste des produits et biographie de Tristan CORBIÈRE

Tristan CORBIÈRE
Poète français
Tristan CORBIÈRE (1845-1875)Après des études peu brillantes à Saint-Brieuc et Nantes, interrompues en 1861 par un rhumatisme articulaire, Tristan Corbière s’installe à Roscoff dans la maison familiale et ses parents subviennent dès lors à ses besoins. Il écrit des poèmes, dessine et s’adonne à la navigation côtière sur un cotre offert par son père. Il se lie au peintre Hamon avec qui il visite l’Italie durant l’hiver 69-70. De retour, il rencontre au printemps 71 le comte de Battine et sa maîtresse Herminie dont il s’éprend. Il les suit à Paris et s’y installe. Mêlé à la bohème montmartroise, il pratique la gravure et la poésie. Corbière et le couple Battine ne se déplacent plus l’un sans l’autre : Capri au printemps 72, l’été à Roscoff, puis retour à Paris, et ainsi de suite jusqu’au 20 décembre 74 où Corbière est retrouvé inanimé dans son appartement. Ramené à Morlaix par sa mère, il y meurt le 1er mars 1875 dans un total anonymat. Entre temps, Corbière a tenté, en vain, de faire paraître ses caricatures dans la presse, puis en 73, il a publié Les Amours jaunes à compte d’auteur chez les frères Glady, éditeurs de publications licencieuses. Le recueil d’une centaine de poèmes tiré à 500 exemplaires ne rencontre aucun succès en 1884. Dix ans plus tard, les premiers signes d’intérêt apparaissent. Verlaine inclut Corbière dans ses Poètes maudits et Huysmans le cite dans À rebours. Jules Laforgue, après la parution de ses Complaintes en 1885, doit se défendre âprement d’avoir été influencé par Corbière : « J’ai voulu faire de la symphonie et de la mélodie, et Corbière joue de l’éternel crin-crin que vous savez ». C’est avec les surréalistes qu’intervient la véritable reconnaissance. Breton le cite comme l’un des premiers à pratiquer l’écriture automatique. Tzara parle du « caractère aigu d’invective à l’égard du monde, invective arrêtée au bord de l’inexprimable cri » de sa poésie. À l’étranger, il suscite très vite l’attention des poètes anglo-américains, comme en témoignent les éloges de T.S. Eliot et de Ezra Pound. Ainsi cette œuvre contemporaine des Chants de Maldoror (1869) et d’Une saison en enfer (1873) peut-elle être considérée comme le troisième brûlot qui met à mal le bastion des « Belles Lettres ». La perception aiguë, douloureuse, du décalage entre la vie et la littérature le mène à vouloir faire table rase des modèles antérieurs, à vouloir tordre le cou aux postures de « l’écrivain » qu’incarnent à ses yeux Chénier, Byron, Lamartine, Hugo, Musset… Les calembours, les contrepèteries, les coqs à l’âne, l’usage parodique des citations, deviennent ses outils de sape privilégiés. La « dignité » du verbe supporte mal son « style d’ébauche » et ses vers « d’allure brouillonne ». Et même s’il ouvre la voie à Nouveau, Jarry, Roussel, Apollinaire, Duchamp, Rigaud, Picabia, etc…, le monde des Lettres lui fera payer très cher ses irrespects. Cependant ses jongleries verbales ne manquent jamais d’affirmer son indéfectible attention aux misérables, aux dupes, aux malchanceux de la vie : « Prends pitié de la fille-mère / Du petit au bord du chemin./ Si quelqu’un leur jette la pierre, / Que la pierre se change en pain ». De même cette œuvre, en dépit de son caractère iconoclaste, trouve-t-elle dans son attachement à sa terre natale et aux gens de la mer, un souffle âpre qui semble venu des danses macabres du Moyen-Âge et place Corbière parmi les grands chantres de la geste marine.` Victime d’un mal-être exacerbé, Corbière n’a jamais pu s’affranchir d’une destructive autodérision : « Ses vers faux furent ses seuls vrais » « Poète, en dépit de ses vers ; Artiste sans art, - à l’envers. » Bernard Ascal Tristan CORBIÈRE Bibliographie originale 1873 Les Amours jaunes (Glady-frères) Avec une eau-forte de Tristan Corbière en frontispice. 1874 Casino des Trépassés et L’Américaine (La vie parisienne) Publications posthumes 1953 Les amours jaunes (Gallimard) Édition augmentée de poèmes et proses posthumes Introduction et notes par Yves-Gérard Le Dantec. 1970 Œuvres complètes (Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade) Sous la direction de Pierre-Olivier Walzer et Francis F. Burch Less
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