Liste des produits et biographie de Nat KING COLE

Nat KING COLE
Musicien, compositeur et pianiste de jazz américain
Il n'est pas inutile de rappeler l'impact qu'eut le King Cole Trio sur le jazz. Né en 1937, ce petit groupe (piano, basse, guitare) connut un tel succès à partir des années 40, que la revue Metronome considéra que cette formule instrumentale constituait l'influence majeure de l'année 1946. Citons seulement, au fil des ans, les trios d'Art Tatum (en 1943), de Lennie Tristano (milieu des années 40), d'Ahmad Jamal et d' Oscar Peterson (au début des années 50). Le fait d'avoir remplacé le batteur par un guitariste constituait évidemment la véritable nouveauté. En effet, outre son rôle rythmique à proprement parler, la guitare peut être jouée en accords ou en single notes (notes successives), alternant donc deux dimensions (horizontale et verticale) à l'instar du piano. En outre, l'absence du batteur apporte un cachet particulier à la musique, le volume sonore même en est affecté, ce qui permet aux musiciens de mieux gérer l'intensité de leur jeu. Si la présence d'un batteur de génie ne peut que constituer un ajout pour un groupe quel qu'il soit, beaucoup de bassistes et de pianistes se plaignent que les batteurs jouent souvent trop fort, encore qu'en général le sujet soit tabou et que l'on convient de n'en pas parler. Au plan de l'intensité rythmique, Nat Cole eut probablement le meilleur maître que l'on puisse trouver en matière de piano : Earl Hines, qu'il écouta dans sa jeunesse à Chicago, où commença sa carrière musicale. Hines fut toujours un génie du swing et l'extrême indépendance de son jeu, qu'il joua seul ou à la tête de son grand orchestre, inspira beaucoup le jeune Cole. L'apport du guitariste Oscar Moore dans le trio historique fut déterminant car ce musicien possédait à la fois l'invention mélodique, la puissance rythmique et l'intelligence harmonique, qu'il joue en accords, intervienne en solo ou en contrepoint. Moore utilisait avec une science consommée la guitare électrique et ne fut pas "seulement" un disciple de Charlie Christian, comme la plupart des guitaristes apparus au début des années 1940. En outre, il sut tirer très tôt la leçon de Django Reinhardt. Et il serait bien dommage d'oublier dans ce trio l'importance du bassiste Johnny Miller (que nous entendons ici dans la majorité des faces) qui remplaça Wesley Prince et possédait une puissance rythmique propre à propulser l'ensemble et à lui donner son assise ; une force dont on ne se rend peut-être pas vraiment compte à l'écoute des disques et dont témoignent ceux qui ont écouté le trio sur scène. D'aucuns s'étonneront que nous n'ayons pas encore parlé de Nat King Cole chanteur, la raison est simple. Peu de gens ignorent que Nat King Cole est considéré comme un des plus grands chanteurs de charme qu'ait connue l'Amérique après la guerre ; en revanche peu de gens savent qu'il fut aussi et d'abord un pianiste de jazz fort remarquable et que son trio fut un phénomène en soi dans le jazz. En fait, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un chanteur de telle stature doive tant au jazz dont il est directement issu. Faut-il rappeler que Frank Sinatra, Mel Tormé, Ray Charles (qui commença à chanter à la manière de King Cole !) et bien d'autres ont fait leurs classes dans le jazz ? Rappelons, enfin, que Nat King Cole devint chanteur presque par hasard, à la demande d'un client fortuné d'une boîte où il se produisait. Cole dut s'exécuter et s'en tira fort bien, interprétant Sweet Lorraine (le morceau, justement qui inaugure notre sélection), que l'on retrouverait sur son premier disque pour Decca. François Billard The impact of the King Cole Trio on jazz is undeniable. This small group (piano, bass, guitar), founded in 1937, was so successful in the 40s that Metronome magazine declared it to be the major influence in 1946. In much the same way as the trios of Art Tatum (in 1943), Lennie Tristano (in the mid-forties) and those of Ahmad Jamal and Oscar Peterson (in the early 50s). Clearly the main innovation lay in the fact that the trio replaced drums by a guitar which, apart from its basic rhythmic role could, like the piano, play either chords or single notes, thus alternating between a vertical and horizontal dimension. Furthermore, the absence of a drummer gave the music a completely different flavour, the change in volume affording the musicians more complete control over their individual playing. While it is true that a good drummer can contribute to the over-all excellence of any group, many bass players and pianists complain that drummers often play too loudly—but this is a somewhat taboo subject and is rarely discussed openly. The young Nat Cole, starting out in Chicago, was greatly influenced by the rhythmically vital playing of Earl Hines, probably the best mentor he could have had. Hines was a master of swing who, whether solo or fronting his big band, retained his individual style, some of which rubbed off on to Cole. Guitarist Oscar Moore played a decisive role in the legendary trio, his inventive melodies, powerful rhythm and sense of harmony always evident, either in his chord playing, solos or counterpoint. His electric guitar playing was something special, its Django Reinhardt overtones setting him apart from the numerous Charlie Christian disciples of the early 40s. Neither should we forget Wesley Price’s replacement Johnny Miller (heard on most of the present sides), whose compelling rhythmic bass propelled the trio along. This solid drive, while perhaps not quite so evident on recordings, can be vouched for by those fortunate enough to have heard him live. There is little need to mention Nat King Cole’s vocal talents for he is generally recognised as one of the most successful popular singers in post-war America but, on the other hand, few people know that he was an outstanding jazz pianist and that his trio deserves a place in jazz history. Yet it is hardly surprising that a singer of his renown owed so much to his jazz roots. Might not the same be said of Frank Sinatra, Mel Torme, Ray Charles (who started out by modelling himself on King Cole) and so many others whose earliest influences came from jazz? In fact, Nat King Cole became a singer almost by accident: a wealthy customer in a club where he was appearing paying him to interpret Sweet Lorraine, the title that opens our selection and was featured on his first record for Decca. Adapted from the French by Joyce Waterhouse Less
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