MARC ROBINE / L'EXIL
MARC ROBINE / L'EXIL

MARC ROBINE / L'EXIL

984342
10,00 €
TTC
1CD / L'EXIL ALBUM de 1997

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LES TITRES

1 l'exil
2 Un gamin du Nord
3 L'accordéon naufrageur
4 Si l'on gardait
5 L'homme en noir
6 Le destijn
7 Alerte
8 les demoiselles du temps passé
9 Lettre-Océan
10 Carré d'as
11 Je vous reviens
12 Je t'amais avant de t'aimer
13 Enfer les mines
14 Les immigés
15 Manchester
16 Le paradis des musiciens
Né en 1950 à Casablanca, auteur, compositeur, interprète, journaliste et historien de la chanson, Marc Robine était un collaborateur de la revue Chorus et auteur de nombreux ouvrages sur la chanson : Jacques Brel , l'Anthologie de la Chanson Française traditionnelle (récompensées par l'Académie Charles Cros). Il assurait également la direction de la collection Poètes & Chansons chez EPM. Marc Robine Plus de vingt ans d'étroite collaboration, aucune éclipse ni la moindre anicroche, m'empêchent aujourd'hui de parler de Marc Robine autrement qu'à la première personne. Mais c'est en professionnel, en témoin privilégié de la chanson francophone depuis 1980, que j'affirme le rôle essentiel joué par Marc dans celle-ci. Pour reprendre l'une de ses formules préférées (quand il voulait rendre justice aux plus grands auteurs, chanteurs, écrivains, musiciens ou poètes qu'il jugeait scandaleusement méconnus, avec cette formidable générosité qu'il dissimulait pudiquement sous des dehors bourrus), nul autre contemporain n'aura en effet donné de sa personne et apporté autant que Marc Robine à l'histoire et au patrimoine de la chanson française... « et il est temps que cela se sache ». Entre sa naissance à Casablanca, le 14 octobre 1950, et sa mort prématurée, le 26 août 2003 à Nîmes, sa vie aura été un formidable roman. Bourlingueur inlassable à l'image du héros de Hugo Pratt (dont il était l'ami), musicien et luthier, auteur-compositeur-interprète, directeur artistique, historien de la chanson, biographe, journaliste, vulgarisateur passionné..., ses casquettes (ses chapeaux plutôt !) ne se comptaient plus, mais présentaient un même dénominateur : l'enthousiasme qui, en toutes circonstances, accompagnait Marc Robine. « Il ne s'agit pas tant d'avoir telle ou telle casquette, nous avait-il confié 1, que de faire partager ses passions. » Ce bonheur de vivre, dont il savait si bien faire profiter ses lecteurs, auditeurs ou spectateurs, il l'a mis d'abord au service du mouvement folk, dans les années 70, en participant, souvent comme membre fondateur, à de nombreux groupes (dont Perlinpinpin Folc de 1971 à 1974), après avoir découvert Pete Seeger, Woody Guthrie, le banjo et le dulcimer. Mais Brassens, Brel, Piaf, Ferré ou Gaston Couté, la musique classique aussi, faisaient déjà partie de son panthéon. L'amour de la musique et de la chanson véritablement populaires, couplé à une culture générale phénoménale, lui vaudront bientôt de devenir l'un des plus fins connaisseurs de son temps, une encyclopédie vivante de la chanson à lui tout seul. Mais aussi – j'en témoigne personnellement – l'homme le plus ouvert, le plus curieux des autres, le plus à même d'aller dénicher (de façon désintéressée) le diamant dissimulé dans sa gangue la plus grossière, que le monde de la chanson – en cette époque épique où sectarisme, égocentrisme et opportunisme règnent en maîtres – ait connu depuis vingt ans. Après un premier album 30 cm en 1976, Ruelles, un autre où il chante (et met en musique) Gaston Couté en 1979, des participations à des disques collectifs et déjà ses premiers articles de journaliste, pour L'Escargot Folk, Marc Robine se lancera successivement dans l'aventure du mensuel Paroles et Musique (1980-1990) et la création de Chorus (Les Cahiers de la chanson) en 1992, où il publiera (jusqu'au numéro de l'automne 2003 inclus) l'essentiel de sa production journalistique, dont la plupart des dossiers « spéciaux » de la revue. Dans l'intervalle, il ajoutera une nouvelle corde à son arc en écrivant des ouvrages de référence sur certains des artistes qu'il aime ou apprécie (Brassens, Cabrel, Julien Clerc, mais surtout Brel) : autant d'ouvrages que j'eus le bonheur (et l'honneur) d'éditer : son Grand Jacques en particulier, somme impressionnante de dix années de travail, d'enquête et de va-et-vient (jusqu'aux Marquises), qui restera la plus sensible, complète et authentique biographie consacrée à l'auteur de « Vivre debout ». Et puis, de sa rencontre (vers la fin des années 80) avec François Dacla, fondateur du label EPM avec Léo Ferré, naîtra son « grand œuvre » : l'Anthologie de la chanson française. Ou l'histoire de notre création chansonnière, des origines à nos jours. Une entreprise à l'image de Marc, hors du commun : éditoriale (un gros livre pour La Tradition, des trouvères aux grands auteurs du XIXe siècle) et phonographique (90 CD !). Au bout du compte, une réalisation colossale, fabuleux héritage pour les générations à venir. Tout cela sans jamais s'arrêter de créer, d'enregistrer (dont L'Errance en 1990 et L'Exil en 1997) et de chanter, à Paris, Tananarive, Saint-Pierre et Miquelon, Bruxelles ou Bamako, sillonnant sans cesse l'Hexagone ou tournant régulièrement aux Pays-Bas ou en Allemagne où Marc était considéré comme LE folk singer (ou song writer) français par excellence. Il nous reste d'ailleurs avec son live de 1999, Du « Temps des chevaux » au « Temps des cerises », un beau témoignage d'un spectacle où Richepin/Brassens, Couté, Lluís Llach, McNeil, Romann et Jean-Baptise Clément croisaient la route et la ligne de coeur de Robine. Autant de poètes qui lui donneront l'envie de lancer en 2002 une nouvelle collection, « Poètes & Chansons ». Comme son nom l'indique, celle-ci se proposait de devenir la Pléiade enregistrée des plus grands poètes francophones mis en musique. Là encore une oeuvre remarquable, couronnée (une fois de plus, après son Anthologie et son Grand Jacques...) du Prix de l'Académie Charles-Cros. Quelque vingt-cinq albums à ce jour dans lesquels Marc avait puisé au début de l'été 2003 pour sortir son propre florilège, ce disque-ci, avec ces chansons (auxquelles l'éditeur a voulu ajouter « Le Temps des cerises » en conclusion) et ce titre qu'il avait choisi comme un clin d'oeil qui l'amusait : Poétique attitude. Huit jours exactement avant de rejoindre « Le Paradis des musiciens » qu'il a si bien chanté, il me disait encore qu'il comptait réenregistrer en septembre trois de ces chansons (« Océan », « Si l'on gardait », « Les oiseaux de passage ») et y ajouter « J'entends, j'entends » (Aragon/Ferrat) et, surtout, un texte de Jean Cocteau qu'il affectionnait particulièrement, mis en musique (comme six ou sept autres de ce disque) par Hélène Triomphe, guitariste délicate et amour de sa vie... Mais le 26 août, alors qu'il lui restait tant à faire et à dire (quel conteur magnifique il était ! quel savoureux raconteur d'histoires !), qu'il avait tant à écrire et à chanter, Marc s'en est allé pour son dernier voyage, son ultime aventure, sans avoir eu le temps de mettre en boîte « La mort n'agit pas d'elle-même » : « Elle a partout ses spadassins / Des bourreaux et des assassins / Pour s'approprier ceux qu'elle aime... » Fred HIDALGO Directeur-rédacteur en chef de Chorus, Les Cahiers de la chanson 1. A Serge Dillaz, pour le n° 22 (hiver 97/98) de Chorus (www.chorus-chanson.fr).laboration éditoriale et journalistique, vingt ans de profonde amitié, le tout sans Marc Robine

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