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JACQUES BERTIN / LE CHANT D'UN HOMME - INTÉGRALE VOL 2 (COFFRET 5 CD)
5 CD / JACQUES BERTIN / LE CHANT D'UN HOMME INTÉGRALE VOL2
122 CHANSONS enregistrées entre 1988 et 2013
INCLUS :L’INTERNATIONALE (avec Uni Son) AMIS, SOYEZ TOUJOURS
ADIEU, AMIS DE MA JEUNESSE (La Bande des Cinq)
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Jacques Bertin
Le Chant d’un homme – Volume 2 (1988-2013)
Coffret 5 CD (122 titres)
Bertin poète? Bertin amoureux, non seulement de la chanson, mais du chant, y compris avec ses grandes envolées lyriques. Ce sont des constantes de l'auteur et interprète de Ma Vie, Mon Oeuvre, titre teinté d'autodérision pour son album 33-tours de 1984. Dans les années 1990, 2000 et suivantes, elles ne se démentiront pas. Bertin est homme de fidélités, dans l'amitié ("Je vais à l'amitié comme à des auberges", plus tard "Mario") comme dans la poésie (René-Guy Cadou, Luc Bérimont et l'école de Rochefort en figure de proue) et dans la musique (les cantiques, le chant choral et le jazz notamment).
Jacques Bertin l'a souvent répété : il a traversé les années 1980 en ayant, tant bien que mal, survécu au désenchantement, aux déceptions de la gauche au pouvoir. Lui qui, parmi bien d'autres artistes et militants de la chanson, a contribué à ce que ce changement advienne, a souffert comme tant de ses pairs d'être méprisé, ringardisé voire ignoré du métier et du public, dans cette décennie qui voit le triomphe de l'individualisme, la tyrannie du look et de la mode branchée, le plus souvent au détriment du contenu. Et, au passage, la disparition du tissu associatif qui avait tant fait pour l'éducation populaire. Au profit des "scènes nationales" et des "musiques actuelles" (le terme "chanson" est même banni au Ministère de la Culture). Bref, tout l'inverse de ce pour quoi Bertin et ses camarades se sont battus.
A un tournant de sa carrière, un moment difficile pour l'auteur de "Permanence du fleuve". Et pourtant, celui-ci coule toujours. L'inspiration est douloureuse, la veine aussi. Mais elle est féconde. Vers 1988, 89, conséquence de ce que l'on vient de rappeler, Jacques Bertin a vu décliner le nombre annuel de ses engagements scéniques. Or par bonheur, hors-chanson, il est aussi un prolifique homme d'écriture sous d'autres formes. Tantôt polémique (ainsi son livre sur le show-business "Chante toujours tu m'intéresses", Le Seuil, 1981); tantôt historique (sa biographie exemplaire "Félix Leclerc, le roi heureux", Arléa, 1987, où il montre en parallèle la vie et l'oeuvre de cet immense artiste et le destin du Québec); tantôt journalistique. Après tout, il a suivi l'école de journalisme de Lille de 1964 à 1967. Un de ses anciens copains d'études n'est autre que Bernard Langlois qui, après avoir été mis à la porte d'Antenne 2, a rejoint l'équipe fondatrice de Politis, un hebdomadaire de gauche hors de tout parti. Langlois confie à Bertin la direction du service "culture". Il y rédigera une chronique intitulée d'abord, on ne sait pourquoi, "Parallèles", puis plus judicieusement "Malin Plaisir", sans doute à cause de celui qu'il prend à fustiger les errements des politiques culturelles de l'état, ou les caprices de la mode en la matière. Par rigueur, il préfère demander à d'autres journalistes d'écrire des chroniques, surtout celles sur la chanson. Car Bertin reste, envers et contre tout, un auteur, compositeur et interprète de chansons. Bertin décide alors de créer son propre label indépendant, Velen, pour ses prochains albums en CD. A commencer par celui, magnifique, de 1991 : Le Poids Des Roses. A continuer par l'émouvant La Blessure Sous La Mer (1993), puis par l'étonnant Hôtel du Grand Retour (1996). Ces trois-là sont réalisés avec la collaboration musicale de son vieil ami contrebassiste et parfois orchestrateur Didier Levallet, puis de Laurent Desmurs et de Thibaud Couturier.
Quand paraît Le Poids Des Roses, Bertin, après le Café de la Danse, renoue avec une grande salle : pour deux soirs, il chante au Casino de Paris. Ce n'est pas rien. Alors, Le Poids Des Roses est-il celui du socialisme à présent aux commandes du pays ? Ou plutôt, celui des illusions perdues, de ce fichu temps qui passe trop vite ? Trois ans plus tard, avec Hôtel Du Grand Retour, la thématique perdure. A travers "C'est un amour ancien perdu" (les titres de Bertin, souvent, en disent long sur l'homme et sur sa vie), ou cet aveu poignant dans "L'or pur" :
Pardonnez-moi d'avoir parlé de moi/ Hier encore j'étais si malheureux...
D'autres audaces, dans cet album, attendent l'auditeur, telles cette "Pascaline" chantée a cappella, ou "La méchanceté", long récitatif halluciné sur plus de 8 minutes qui, par instants, ressemble à un rap déjanté...
"Rester fidèle" est un leitmotiv bertinien que l'on retrouve dès la première chanson de l'album de 1999 Le Grand Bras, Les Iles. Avec son incipit, "Avoir la foi". Pas seulement la foi chrétienne, dans laquelle le chanteur a été élevé; ou celle du scoutisme, dont il garde un souvenir reconnaissant, entre autres pour avoir contribué à forger son goût du chant ET du collectif. Mais la foi, quoi qu'il en soit de celle en Dieu, en l'homme et en un monde fraternel. Un idéal "chrétien de gauche", en somme, le même qui lui a fait embrasser la cause de la Résistance, celle de la seconde guerre mondiale, avec un R majuscule et, plus généralement, à l'oppression, à toutes les censures, trahisons et conformismes. En témoigne ici encore "Les traces des combats" :
A quoi bon la bonté même / Si le monde est ce qu'il est / Si l'on humilie qui aime / S'il est si cruel, si laid ?
Et puis la fidélité à Chalonnes-sur-Loire, que ce natif de Rennes découvrit au temps de ses vacances d'enfance. Il lui consacre ici encore une chanson, après "Gens de Chalonnes" (dans Permanence du Fleuve, 1975) et le plus récent "Retour à Chalonnes". On croise ici aussi la nostalgie, à propos des discussions interminables de sa jeunesse ("Les étudiants au Café Rihour à Lille, en 1967"), et de la rencontre avec Anne-Marie, l'amour de sa vie et future mère de son fils. Et pourtant, "Comme il est dur de vieillir". C'est rappelé sur fond de vielle à roue, comme une musique rurale d'autrefois.
Quand, en 2002, paraît La Jeune Fille Blonde, Bertin a déjà 35 ans de carrière à son actif et une oeuvre conséquente. Il vient de quitter la rédaction de Politis et, n'ayant plus besoin d'habiter Paris, il va s'installer pour de bon à Chalonnes. C'est le moment-charnière que choisit le trimestriel Chorus dirigé par Fred Hidalgo, pour lui consacrer un dossier de 23 pages, sous la plume du regretté Marc Robine (n° 42, hiver 2002-2003). Après la biographie et l'analyse de l'oeuvre, celui-ci s'entretient à Chalonnes avec Bertin. Parmi bien des thèmes, dont la famille, l'éducation catholique, l'écriture, la révolte, le parisianisme, les médias et la chanson, notre artiste résume et définit son travail. Extrait :
"Je pense d'ailleurs que je fais de la poésie chantée plutôt que de la chanson; en ce sens que j'écris des vers réguliers, alors que, pour moi, la chanson est caractérisée par la musicalité des vers irréguliers. Le côté chantant vient très souvent du vers irrégulier et, de toute façon, la régularité du vers n'apporte rien de plus question musicalité. Sauf que, moi, j'essaie de faire des poèmes en vers réguliers qui, à mes yeux, chantent déjà sur le papier. Après, je les mets en chanson..."
No Surrender, en 2005, viendra réaffirmer l'amour de la poésie, le feu de la révolte, la peur de la mort, ajoutant le respect pour ces soldats, la plupart anglais et américains, qui débarquèrent en Normandie le "6 juin 1944" (peut-être en lien avec le titre de l'album, qui peut se traduire par "On ne se rend pas" ?). De Comme Un Pays (2010) à L'Etat des Routes (2013), Bertin poursuit la sienne. Avec sur la pochette une Simca Aronde au 1/43e, miniature en plastique Norev (en vrai ce fut sa première voiture), Bertin renoue avec "La lampe du tableau de bord" et visite "Les grands châteaux abandonnés" en traversant "L'hiver en France". Un horizon, mine de rien, vaste comme le monde.
Jacques Vassal (avril 2025)
CD 1
1. Passer l’hiver
2. L’Etoile du matin
3. Mario
4. Cette année s’envole ma jeunesse
5. La Leçon de piano
6. Berceuse
7. Nuit d’été
8. Cheval perdu
9. La Pionne du lycée des filles
10. Qui tire les ficelles du vent ?
11. Cimetière des théâtres morts
12. Trois bouquets
13. Elise
14. Décembre
15. Retour à Chalonnes
16. Paysage
17. Merci pour les jours heureux
18. J’allais vers toi du fond de ma souffrance
19. J’allais vers toi comme dans l’eau la paille
20. Parc Borelly, un dimanche
21. Marseille, quand tu dors
22. Je veillerai sur toi surtout sans que jamais tu saches
23. La Tristesse
24. Une grange
25. L’Ephémère et la durée
26. Le Blé, le moût
27. L’Eternité à Denfer
28. Je vous écris pour vous dire que si l’on souffre
CD 2
1. La Bonté des faibles
2. Tableau
3. Hôtel du Grand retour
4. La Femme triste
5. L’Or pur
6. Vieil avare
7. C’est un amour ancien perdu
8. L’Espérance
9. Bar de la Jetée à 20 heures
10. L’Europe
11. Chambre 16
12. Pascaline
13. Je t’attendais
14. Tous les amours se ressemblent (Chambre 27)
15. La Méchanceté (Chambre 402, deux heures du matin)
16. L’Aube à Cassis
18. La Foi
19. Le Soir
20. Je voudrais être à la fois cet enfant qui passe…
21. Petite chanson française
22. Rivière
23. Les Traces des combats
24. Lorsque la mère meurt, on va…
25. Paroisse
26. A la messe du soir, en 1955
27. Les Etudiants au Café Rihour, à Lille, en 1967
28. L’Espérance
29. Comme il est dur de vieillir
CD 3
1. La Paix
2. Chalonnes
3. Le Grand bras
4. Etranges amours fidèles
5. Le Messager
6. Petit Anjou
7. La Douleur
8. Brassensienne
9. Le Rêveur
10. A la merveille
11. Comme si… comme si…
12. La Solitude
13. La Bonté
14. L’Essentiel
15. Les Tonnelles
16. La Grande crue de 2001
17. Le Bonheur des autres
18. Chanson du retour
19. Quand recevrons-nous des renforts, mon âme ?
20. Prose des jours longs
21. La Cheminée
22. J’ai cherché le secret des roses
23. La Fidélité
24. La Jeune fille blonde
25. Dans la mort
26. La Loire à l’Alleud
27. Gloire à vous ! (Les Gens de l’ombre)
CD 4
1. Forteresse
2. Miserere
3. Hommage (6 Juin 1944)
4. A un fils
5. Encore vous…
6. Que le temps s’efface
7. La Belle fille aux yeux verts (à Québec)
8. Aux funérailles au funambule
9. Le Cœur troué
10. Ce mal
11. Le Pouvoir du chant
Comme un pays
2010
Paroles et musiques : Jacques Bertin
Arrangements, piano & claviers : Laurent Desmurs
Avec : Serge Slibur (basse) — François Verly (percussions) — Frédéric Enklaar (trompette & saxophone) — Jacky Lignon (accordéon)
12. La Loire
13. Pour la fin des errances
14. Ah ! vieil ami…
15. Des chansons d’homme
16. La Mâle mort
17. Mes amies
18. Vision à la guinguette
19. Le Passé ?
20. Un homme
21. Comme un pays
CD 5
1. Les Livres
2. Curés rouges
3. Gros bourgs français
4. Deux mots
5. La Maison basse
6. Maisons… maisons…
7. Madame,
8. Les Grands châteaux abandonnés
9. L’Hiver en France
10. l’Hôtel
11. Paxaafère !
12. Fais comme si
13. Donnez des nouvelles
14. Béatitudes
15. Un mur
16. Amis, soyez toujours ( UniSon)
17. Adieu, amis de ma jeunesse (UniSon)
18. L’Internationale