Liste des produits et biographie de Raymond QUENEAU

Raymond QUENEAU
Poète surréaliste français
1903 - 1976) Raymond Queneau fut tout au long de sa vie un personnage à multiples facettes. Un homme d’une curiosité intellectuelle et d’une activité inlassables, à l’image de ces humanistes de la Renaissance qui excellaient en tout ; encore qu’il y ait quelque chose d’incongru à parler du passé pour évoquer un esprit aussi résolument tourné vers la modernité. Né au Havre, le 21 février 1903, dans une famille de commerçants prospères, il a pour condisciple Armand Salacrou et fréquente Arthur Honegger et Jean Dubuffet. C’est un élève brillant qui, au fil des ans, accumule les prix d’excellence en français, sciences naturelles, histoire ancienne et moderne, géographie, latin, grec et mathématiques. Dès l’âge de huit ans, il s’intéresse aux langues dérivées du zend et du sanscrit et, à partir de treize ans, se passionne pour l’égyptologie au point d’entreprendre l’écriture d’un Tableau de l’histoire de l’Egypte. Ses premiers vers datent de cette époque, ainsi que sa passion pour les échecs. Bachelier à dix-sept ans, il quitte Le Havre en novembre 1920 pour s’inscrire à la Sorbonne. À partir de 1922, il fréquente également la faculté des sciences tout en approfondissant ses connaissances en mathématiques. D’ailleurs, bien des années plus tard, devenu directeur de l’Encyclopédie de la Pléiade, aux éditions Gallimard, il y rédigera une étude sur La place des mathématiques dans la classification des sciences. En 1924, il rencontre Philippe Soupault et André Breton et commence à fréquenter assidûment le “ Laboratoire de recherches surréalistes ” de la rue de Grenelle ; signant de régulières collaborations à la revue La Révolution surréaliste, jusqu’à sa rupture avec Breton, à partir de 1929. En janvier 1938, il entre au comité de lecture des éditions Gallimard, maison où il a déjà publié plusieurs ouvrages et où il fera, par la suite, l’essentiel de sa carrière littéraire : tant comme auteur que comme directeur de collections et secrétaire général. Au lendemain de la Guerre, il fait la connaissance de Boris Vian et fréquente le célèbre Tabou, dont la “ Muse noire ” est Juliette Gréco pour laquelle il écrit “ Si tu t’imagines ”. Vian qui l’introduira au sein du Collège de Pataphysique (1950) et avec lequel il fondera le Club des Savanturiers (1951). Cette même année, il est élu membre de l’Académie Goncourt, puis, quelques mois plus tard, à celle de l’Humour noir. Également homme de radio, il anime sur les ondes une série d’émissions consacrées aux Chansons d’écrivains ; et, passionné depuis toujours par le cinéma, signe les dialogues de l’adaptation française de La Strada de Fellini, ainsi que ceux de Mort en ce jardin de Buñuel ou d’Amère victoire de Nicholas Ray. En 1960, il fonde l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) dont il offre bientôt l’une des plus brillantes illustrations avec Cent mille milliards de poèmes. Démissionnaire de l’Académie Goncourt, en 1970, il livre une dernière grande œuvre oulipienne (Morale élémentaire - 1975) avant de s’éteindre, à Paris, le 25 octobre 1976. Marc Robine CENT MILLE MILLIARDS DE POÈMES : Mode d’emploi Cent mille milliards de poèmes est un petit opuscule comportant dix sonnets dont chaque vers est imprimé sur un volet mobile. Ainsi est-il possible de composer soi-même des poèmes à sa guise en utilisant, par exemple - par le jeu des volets mobiles - le troisième premier vers, puis le septième second vers, le cinquième troisième vers, le sixième quatrième vers, etc. Ainsi, dix petits poèmes de quatorze vers chacun peuvent-ils fournir pour près de deux cent millions d’années de lecture intensive, selon le calcul de leur auteur : “ En comptant 45 secondes pour lire un sonnet et 15 secondes pour changer les volets, à 8 heures par jour, 200 jours par an, on a pour plus d’un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour 190 258 751 années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des années bissextiles et autres détails) ”. Pour les deux exemples proposés ici, le travail musical de Gilles Maugenest ne s’attache qu’aux quatre premiers sonnets du recueil, mais “ compense en partie son déficit en combinaisons par la présence de passages instrumentaux soumis aux mêmes règles que les passages chantés. ” M.R. Less
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