Liste des produits et biographie de Arthur BRIGGS

Arthur BRIGGS
Musicien américain, trompette
Arthur Briggs "Arthur Briggs vous qui êtes mon ami depuis longtemps déjà, j'éprouve une certaine gêne à essayer de ressusciter votre absence; je vous ai connu par un soir fumeux d'hiver dans une taverne bigarrée de province où, pauvre soldat j'avais fait un demi-jour de troisième classe, regardant par la portière se dérouler un fade paysage intérieur, pour venir vous rejoindre. Je me souviens de votre main noire sur la mienne et de vos beaux yeux aqueux dont le regard donnait un sens à notre amitié commençante. Enlacés par des serpentins, mitraillés par des boules coloriées en coton, les couples soudés tournoyaient fouettés comme des toupies par les lanières des projecteurs. Assis sur le piano, coiffé d'un chapeau argenté, comme une leçon naïvement apprise, vous récitiez Last Night On The Back Porch pendant que les dames du crépuscule dardaient les feux de leurs brillants vers les danseurs. C'était l'heure des élégances que votre musique stimulait avec l'assentiment de Norine ou de Nelson dont chacun se flattait de porter les parures. C'est vous, Briggs, qui m'avez aidé à mieux aimer tous ces airs envolés…" (Robert Goffin - Aux Frontières du Jazz) C'est sans doute bien Robert Goffin, avocat et poète, qui a le mieux su parler de ce monsieur tranquille et mystérieux que fut Arthur Briggs. Certainement parce qu'il devinrent amis dès le premier soir, quand Arthur commença à se produire avec ses "Creole Five" à l'Abbaye de Bruxelles… Pour le jeune homme fou de rythme et de danse syncopée qui dès 1920 a publié dans la revue Le Disque vert le premier vrai article critique sur le jazz, qui a monté un orchestre d'amateurs et qui, en 1932, donnera le premier des grands livres sur la nouvelle musique (Aux Frontières du Jazz), Briggs a, il est vrai, joué un rôle capital. Dans son Histoire du Jazz, éditée en 1945 au Canada, Goffin précise : "Arthur Briggs fut le premier musicien que je vis jouer de la trompette (en place du cornet). Il représenta, outre-Atlantique, l'âme même du jazz; il était doué d'une technique étourdissante, il avait un grand pouvoir d'expression lorsqu'il improvisait et son autorité donnait à son orchestre un swing caractéristique, avant que le mot n'existât. Briggs fut un des éminents pionniers américains qui enseigna le jazz au vieux continent. En 1922, quand je fondait avec quelques avocats un humble orchestre, le "Doctors Mysterious Six", ce fut lui qui nous donna la première leçon. C'est lui aussi qui inépuisablement nous apprit à discerner la différence entre le jazz hot et la musique commerciale. (…) Louis Armstrong lui-même l'admirait beaucoup et me précisa plus d'une fois que Briggs n'avait pas beaucoup de rivaux dignes de lui en Amérique."… A côté de ce que raconte Robert Goffin sur ce citoyen arrivé très tôt en Europe, qui a vécu la plus grande partie de l'Histoire du jazz, de King Oliver (rencontré, disait-il, dès 1918) à la "new thing" en passant par l'ère du swing et celle du be bop, et qui nous a quittés à Paris, le 15 juillet 1991 à un âge fort avancé, il subsiste aujourd'hui encore nombre de zones d'ombre. Il est vrai que vers la fin, passablement écœuré par l'indifférence à peu près générale dans laquelle le tenaient ceux qui écrivent l'histoire non comme elle s'est réellement passée mais comme ils désirent qu'elle se soit passée, Arthur avait fini par clore sa merveilleuse mémoire… Et, à propos de mémoires, il comptait justement sur la publication des siennes, confiées sous le sceau du secret le plus absolu à un grand amateur italien. Pourtant, à l'heure actuelle, quatre ans après sa disparition, rien encore n'a filtré de ces étonnants souvenirs. Par exemple, on ne sait toujours pas vraiment où et quand Arthur Briggs a vu le jour. Certains auteurs le font naître à St. George, au Canada, le 9 avril 1901, alors que d'autres préfèrent la ville de Charleston, en Caroline du Sud, deux ans plus tôt. Il y a une vingtaine d'années, Arthur lui-même avait affirmé au regretté collectionneur Gérard Gazères qu'il était en réalité né en Afrique et n'était parti pour l'Amérique qu'à l'âge de cinq ou six ans! Il faut dire qu'il prenait un malin plaisir à brouiller les pistes!… En fait , il y eut sans doute bien une traversée en direction du continent américain pour la famille Briggs, mais le point de départ fut plutôt une île des Antilles que l'Afrique. Ces semi-clandestins étaient alors assez nombreux à tenter l'aventure. Quant à la date de naissance, elle est peut-être antérieure d'un ou deux ans à 1899. Il se peut aussi que le Canada ait été une étape sur la route de ces émigrés. Toujours est-il que c'est bien à Charleston qu'Arthur passa son enfance et son adolescence. Il existait dans cette ville un orphelinat très branché musicalement d'où sortirent nombre de futures gloires du jazz. Briggs n'en fut sans doute pas pensionnaire, mais Eugene Mikell, Maître de musique du lieu, lui donna des leçons, de même qu'il dut aussi le faire pour son cousin, Pete Briggs, futur bassiste des "Hot Seven" de Louis Armstrong… Il semble que le cornettiste vétéran Charles "Crickett" Smith, qui joua chez Jim Europe puis, en France, au sein des "Jazz Kings" du batteur Louis Mitchell, ait été son oncle. Briggs, à dire vrai, n'en parlait guère et préférait parler de son meilleur copain, le pianiste Dan Parrish, membre lui aussi, à Paris au début des années 20, des Mitchell's Jazz Kings. Très introduit au sélect Clef Club de New York, il aida Arthur à y entrer vers 1918, puis lui permit, début 19, de participer à sa toute première séance de phonographe avec la formation du clarinettiste excentrique Wilbur C. Sweatman. Cette année 1919 fut pour Briggs décisive, qui le vit décrocher un emploi de trompettiste au sein du gigantesque "Southern Syncopated Orchestra" monté par Will Marion Cook afin d'accompagner en Angleterre une sorte de "Revue Nègre". Au même moment, le légendaire Original Dixieland Jazz Band (de la Nouvelle Orléans) fit lui aussi le tour des Iles britanniques et se révéla sûrement un rude concurrent. Le spectacle noir n'en connut pas moins un beau succès, se produisit plusieurs fois devant leurs Altesses Royales, et eut droit à un article des plus élogieux du chef Ernest Ansermet (venu créer Le Tricorne à Londres), publié dans La Revue romande… Seule ombre au tableau : on ne saura jamais comment tout cela "sonnait", car, contrairement à l'ODJB, le Southern Syncopated Orchestra ne fit point de disque. Quand Cook rentra au pays, nombre de ses employés préférèrent demeurer dans le Vieux Monde. On peut, entre bien d'autres, citer les saxophonistes Roscoe Burnett, Ed Jenkins, ainsi qu'un certain Sidney Bechet; les batteurs Hugh Pollard et Benny Peyton; le pianiste Pierre de Caillaux; le tromboniste John Forrester; le trompettiste Bobby Jones. Et puis, comme il se doit, le nommé Arthur Briggs… Groupés en petites formations mouvantes, ces musiciens sillonnèrent infatigablement l'Europe (URSS comprise) parfois jusqu'à la fin des années 20. A Paris, Briggs joua chez Hugh Pollard avec Jones et Forrester, mais affirmait ne pas avoir participé au seul enregistrement de ce groupe, au printemps de 1923, car il était déjà en Belgique. De même, il racontait avoir parfois accompagné les Mitchell's Jazz King dans les studio Pathé en 1922 (Bechet en disait autant), mais jurait qu'il n'avait jamais participé aux enregistrements (Bechet, lui, n'était plus très sûr); cependant, dans certaines faces on entend distinctement deux trompettes! Allez savoir, après tant de temps… En tous cas, il voyagea beaucoup à cette époque, Arthur Briggs et, comme pour le plupart de ses collègues, il retourna plusieurs fois au pays. Il admettait d'ailleurs que jusque vers 1930/31, il ne savait pas très bien où élire domicile. Tandis que Bechet repartait pour près de vingt ans, Briggs finit par opter pour l'Europe. De fait, à partir de cette date, il ne retourna plus que fort rarement aux U.S.A.… De 1924 à 1928, à la tête de son "Savoy Syncop's Orchestra", Arthur se lança à la conquête des grandes capitales : Vienne, Budapest, Varsovie, Constantinople, Bucarest, Berlin… Dans cette dernière grande ville, bouillonnante d'activité en ce temps-là, une comtesse authentique, raconte Goffin, voulut vendre son écurie de course pour le suivre dans son périple! C'est là aussi que, tout au long de l'an 27, le trompettiste enregistra enfin une impressionnante quantité de faces sous son nom, d'abord pour de petites firmes comme Vox (Bugle Call Rag), puis pour la puissante Deutsche Gramophon/Polydor. C'est par une sélection de ces gravures rares que s'ouvre le présent recueil. On y trouve bien entendu une majorité de succès américains du moment (Miss Annabelle Lee, Ain't She Sweet, Yale Blues, Rosy Cheeks, Sometimes I'm Happy, Vo-Do-Do-De-O…), dus à l'inspiration prolifique des spécialistes de Tin Pan Alley (Walter Donaldson, Gus Kahn, Vincent Youmans, Irving Caesar, Lew Pollack et surtout Jack Yellen et Milton Ager), revus et corrigés selon les canons du jazz et animés d'une flamme indéniable, que l'on serait bien en peine de déceler dans les interprétations des orchestres de danse standards. En cherchant bien, on déniche aussi des perles plus rares, tel Memphis ou le beau I'm Coming, Virginia et, surtout, Snag It, la composition de King Oliver, enregistrée à Chicago en 1926 par son auteur, à qui Briggs rend un vibrant hommage. Jusqu'alors ce dernier était parvenu à équilibrer dans son jeu les influences conjuguées des anciens trompettistes noirs new yorkais comme Crickett Smith ou Johnny Dunn, des jeunes solistes blancs découverts par le truchement des disques (Frank Guarante, Phil Napoleon ou Red Nichols) et des Maîtres venus du Sud. A partir de 1927-28, cette troisième source prendra nettement le pas sur les deux autres, surtout, évidemment, lorsque Briggs découvrira Armstrong. Ici déjà, le choix de Snag It est des plus révélateurs. Ce titre est l'un des derniers gravés à Berlin par le groupe. Un groupe qui, du reste, ne compte dans les rangs comme jazzman noir américain que Briggs lui-même! Tous les autres, en effet, sont blancs et, pour la plupart, européens. Le tromboniste Jean Naudin, les saxophonistes Georges Jacquemont et Mario Scanavino sont français; le pianiste Egide van Gils est belge; le banjoïste Harold Kirchstein et le bassiste Hans Holdt sont allemands; le guitariste (futur crooner) Al Bowlly est originaire d'Afrique du Sud; le batteur Jenö Orlay est hongrois!. Formation on ne peut plus cosmopolite, dont les membres semblent néanmoins s'entendre à merveille. Certains discographes ajoutent à la liste le saxophoniste René Dumont (en réalité, un allemand du nom d'Alfred Zirn!). Briggs, pour sa part, n'était pas d'accord : selon lui, son orchestre et celui de Dumont ont effectivement joué souvent dans les mêmes établissements berlinois, mais jamais leurs musiciens respectifs ne se sont mélangés, pas même pour les séances de disques… Il n'en reste pas moins que, sur certains morceaux (notamment Snag It), on distingue très nettement trois saxophonistes… S'il n'enregistra point avec Dumont, Briggs, en revanche, participa en invité à quelques séances exceptionnelles, telle celle qui le vit choruser sur Crazy Words, Crazy Tune en compagnie de l'un des meilleurs grands orchestres de danse allemands, celui de Marek Weber… Arthur Briggs quitta l'Allemagne en 1928 et travailla dans différents orchestres de revues avant de monter un nouveau groupe, composé cette fois en majorité de musiciens français. Cette équipe grava à Paris, en mars 1929, quelques faces pour la petite firme Azuréphone. Cinquante ans plus tard, Briggs attendait toujours d'être payé pour ces disques qui, il faut bien l'admettre, n'ont rien d'exceptionnel, à part Then Came The Dawn, dans lequel son solo témoigne de l'évolution de ses orientations musicales. D'une tout autre classe, évidement, sont les superbes réussites de 1933. Au cours des années précédentes (1930/31) Briggs avait surtout joué dans la formation (entièrement noire-américaine, cette fois) du chanteur Noble Sissle, à Paris, en Angleterre et aussi aux U.S.A.… De retour en France, il monta un grand orchestre en collaboration avec le bon pianiste Freddy Johnson, un peu à l'initiative du jeune Hot Club de France fondé l'année précédente. Composé d'Américains résidant en France (dont le puissant saxophoniste/clarinettiste néo-orléanais Frank "Big Boy" Goudie) et de musiciens cubains en rupture de rumba; ce groupe exceptionnel ne fit danser qu'un seul été. Fondé au printemps, il dut être dissout à l'automne; ce qui lui laissa tout-de-même le temps de passer à la radio, de faire de la figuration dans un film de Jean Renoir (Chotard & Cie), de décrocher quelques engagements insuffisants pour le faire vivre et, surtout, de laisser de remarquables témoignages sonores. Sing About The Swanee, My Baby's Gone, Sweet Georgia Brown, Foxy And Grapesy, sont les quatre premières faces de la formation au complet. L'extrême rareté des 78 tours témoigne de la faiblesse des ventes en ces jours de crise. Il est même probable que, pour Foxy And Grapesy, on ait ici utilisé le seul exemplaire encore en parfait état… Dans ce morceau permettant d'entendre les principaux solistes (dont les deux patrons), le chanteur, rompu aux techniques du "scat", est Louis Cole, que l'on entend distinctement prononcer : "Oh! swing it, boys". En 1933, en Europe comme en Amérique, une nouvelle ère se dessine : le "swing" est en train de remplacer le jazz (ou, plus exactement, de lui donner une suite). Sur Sing About The Swanee et My Baby's Gone, le vocaliste est Spencer Williams, encore un néo-orléanais, heureux signataire de quelques "tubes" des années 20, venu en Europe en 1932 en compagnie de son complice "Fats" Waller et demeuré sur place alors que l'autre préférait regagner la Mère-Patrie. Les deux morceaux portent d'ailleurs leurs signatures à l'un et l'autre. Toutefois, le joyau de cette collection reste bien ces quatre duos entre les deux chefs, venus une première fois en juin 33 "essayer" le studio du boulevard de la Gare. Louis Cole intervient sur Nobody's Sweetheart et I've Got Rhythm, tandis que Japanese Sandman et Grabbin' Blues sont purement instrumentaux. Exercice hautement périlleux que le duo trompette-piano, auquel ne se sont livrés que les plus grands: King Oliver et Jelly Roll Morton en 1924 (un disque rarissime que Briggs ne connaissait sûrement pas alors), et surtout Louis Armstrong et Earl Hines en 1928 sur Weather Bird, puis en 1930 Louis de nouveau, avec Buck Washington, dans Dear Old Southland (qu'aujourd'hui, un Wynton Marsalis se plaît à interpréter en solo absolu!). Ce jour-là, Arthur prit le risque à son tour : on ne pouvait décemment être devenu l'un des plus intéressants disciples de Satchmo (et le seul qui, à l'époque, officiât régulièrement en Europe) sans avoir envie de se jeter à l'eau! Il est vrai qu'il savait nager — trop bien même, selon certains qui ne manquèrent point de lui reprocher sa belle virtuosité. Pourtant, celle-ci parvient sans mal à ne pas tomber dans la gratuité et fait merveille sur les deux morceaux, surtout Grabbin' Blues, où s'instaure un véritable dialogue entre les deux complices, comme cela avait déjà été jadis entre Armstrong et Hines… Bien plus tard, alors qu'il avait eu l'occasion de graver nombre d'autres faces, souvent en compagnie de fabuleux solistes (Coleman Hawkins, en 1935), Briggs continuait à donner Grabbin' Blues comme l'un de ses deux meilleurs disques. On va pouvoir juger sur pièce, puisque le voici enfin réédité. D.N. It is no doubt Robert Goffin, lawyer and poet, who has best written about this quiet, mysterious gentleman called Arthur Briggs, “you who have been my friend for so long…” They had become friends the first evening they met, when Briggs and his Creole Five were beginning a residency at the Abbaye in Brussels. The trumpeter, it’s true, would play a vital role in the life of this jazz-mad young man who, as early as 1920, had written the first genuine article on jazz in a magazine called Le Disque Vert, prior to going on to form his own amateur band and, in 1932, to publish the first of the great books on jazz, Aux Frontières du Jazz. In a later work, Histoire du Jazz, published in Canada in 1945, Goffin would write: “Arthur Briggs was the first musician that I saw play trumpet (as opposed to the cornet). In Europe, he represented the very soul of jazz. He possessed a breathtaking technique (…) and his authority gave his band a characteristic swing before that word even existed. (…) Louis Armstrong himself admired him a lot and told me more than once that Briggs did not have many rivals worthy of him in America.” Apart from what Robert Goffin has told us, we know surprisingly little about this black jazz artist who arrived so early in Europe, a man who actually lived the greater part of jazz history (from King Oliver — whom he claimed to have met in 1918 — to the “new thing”, via swing and bebop) and who died at a ripe old age in Paris on 15 July 1991. True, in his later years, disillusioned by the general indifference towards him, he himself finished by blotting from his mind the many marvellous memories it had once stored. He had nevertheless banked on the ultimate publication of his life story, recounted in the strictest confidence to an Italian enthusiast who, these four years after Briggs’ death, has still published nothing. Typical of our ignorance of Arthur Briggs, we still do not know for sure when or where he was born. Certain writers claim St. George, Canada, on 9 April 1901, while others opt for Charleston, South Carolina, in 1899. Some twenty years ago, Briggs himself said he was actually born in Africa and had left for America at the age of five or six. But, then, Arthur Briggs always liked sowing a little confusion! In all probability, the Briggs family had indeed undertaken a sea crossing towards North America, but from the West Indies rather than Africa, a clandestine route attempted by many. As for Arthur’s birth date, it is more likely to have been one or two years before 1899. It is possible, too, that Canada did actually figure as a staging-post on the emigrant family’s route to the USA. What we know for certain, however, is that Arthur Briggs spent his childhood and adolescence in the American city of Charleston, where there was a musically-oriented orphanage that produced many a future jazz star. It is unlikely young Arthur ever actually boarded in the orphanage, but he did take lessons from its music-master, Eugene Mikell, as no doubt did his cousin, Pete Briggs, future bassist with the Louis Armstrong Hot Seven. On the subject of relations, it would seem that cornet veteran Charles “Crickett” Smith, who played with Jim Europe and drummer Louis Mitchell’s Jazz Kings, was Arthur’s uncle. Briggs himself would not be drawn on this, however, and preferred to talk about his best buddy, pianist Dan Parrish, also a member of those Mitchell Jazz Kings that played Paris in the early 1920s. Very well in at New York’s select Clef Club, Parrish it was who helped Briggs become a member around 1918. Then, early the following year, he opened the way for the trumpeter to take part in his first recording session, as sideman in the band led by eccentric clarinet star Wilbur C. Sweatman. That same year of 1919 would prove decisive for Briggs, who landed one of the trumpet chairs in the massive Southern Syncopated Orchestra assembled by Will Marion Cook to visit Britain as part of a sort of “Revue Nègre”. As it happened, the famous white New Orleans group, the Original Dixieland Jazz Band, was touring the British Isles during the same period, inevitably providing a strong rival attraction. The black show nevertheless turned out a notable success, inspiring an enthusiastic review from classical conductor Ernest Ansermet in Switzerland’s Revue Romande. The only fly in the ointment is that we shall never know what that Southern Syncopated Orchestra actually sounded like, for, unlike the much-recorded ODJB, it cut not a single disc. When Cook returned home, many of his sidemen stayed on in Europe, among them saxophonists Roscoe Burnett, Ed Jenkins and a certain Sidney Bechet, drummers Hugh Pollard and Benny Peyton, pianist Pierre de Caillaux, trombonist John Forrester, trumpeter Bobby Jones and, of course, our hero Arthur Briggs. Assembled into a variety of small groups, these musicians spent most of the 1920s travelling the length and breadth of Europe, including the USSR. In Paris, Briggs played in a Hugh Pollard outfit alongside Jones and Forrester, yet always insisted he was not present on the one single recording it made in the spring of 1923, since he was by that time in Belgium. Similarly, he recounted that he had on occasion gone to the Pathé studios with Mitchell’s Jazz Kings in 1922 (Sidney Bechet claimed likewise), at the same time swearing he had never actually taken part in the recordings themselves— although some of these do distinctly reveal the presence of two trumpets! What we do know for sure, however, is that Briggs was at this time doing a lot of travelling, and, like most of his compatriots, making frequent trips home to America. Indeed, he once admitted that, until 1930-31, he could not really make up his mind where to settle. Then, around that period, he finally opted for Europe — from which moment on he rarely ever again set foot in America. From 1924 to 1928, fronting his Savoy Syncops Orchestra, Briggs set about the artistic conquest of Europe’s major capitals: Vienna, Budapest, Warsaw, Constantinople, Bucharest, Berlin… In this last city, then a hive of activity, he at last got the opportunity to make an extensive series of recordings under his own name, first for small labels such as Vox (Bugle Call Rag), then for the powerful Deutsche Gramophon/Polydor. It is with a selection of these rare 1927 cuts that we open our collection. Much of the repertoire consists of American hit tunes of the day (Miss Annabelle Lee, Ain’t She Sweet, Yale Blues, Rosy Cheeks, Sometimes I’m Happy, Vo-Do-Do-De-O …), hot from the prolific pens of Tin Pan Alley’s leading specialists, but duly subjected to the jazz canon. Hidden away in there, however, are a few real gems: Memphis, for example; or the beautiful I’m Coming Virginia ; or — most precious of all — Snag It, the tune composed by legendary cornettist King Oliver, to whom Briggs here pays fervent tribute. Until now, he had forged his style from a miscellany of influences: veteran black New York trumpeters such as Crickett Smith and Johnny Dunn; young white players like Frank Guarante, Phil Napoleon and Red Nichols, familiar from records; and the leading black masters now arrived from the South. But from 1927-28 onwards, this last source would become the predominant one, more especially, of course, when Briggs discovered Louis Armstrong. This Berlin group of Briggs’ had but one black American jazzman in its ranks, the leader himself. All the others were white and, for the most part, European. Trombonist Jean Naudin, like saxophonists Georges Jacquemont and Mario Scanavino, was French; pianist Egide van Gils was Belgian; banjoist Harold Kirchstein and bassist Hans Holdt were German; guitarist (and future crooner) Al Bowlly was of South African origin; and drummer Jenö Orlay was Hungarian. You can hardly get more cosmopolitan than that! Some discographers add to the list the name of saxophonist René Dumont (actually a German called Alfred Zirn!), but Briggs always denied his presence. He confirmed that his and Dumont’s band had often played the same Berlin establishments, but insisted that they had never pooled their talents, even for recording dates. The fact remains, however, that on certain pieces (notably Snag It) three saxophones can be clearly heard. Briggs may never have played with Dumont, but he did guest on several exceptional sessions, as for example one by the Marek Weber group, one of the best German dance-bands of the day. Here, the trumpeter helps himself to a chorus on Crazy Words, Crazy Tune. In 1928, Briggs left Berlin and worked in various revue bands prior to assembling a new outfit of his own, this time comprising mainly French musicians. This particular team cut several sides in Paris for the little Azuréphone company in March 1929, and 50 years later Briggs was still complaining he had never been paid! True, the resultant sides were rather unexceptional, only Then Came The Dawn providing any real interest, and at the same time revealing the evolution in the trumpeter’s musical orientations. In another class altogether are the superb sides Briggs cut in Paris in 1933. Over the previous couple of years (1931-32), he had spent most of his time playing in the black American orchestra led by singer Noble Sissle, appearing in France, Britain and America. Once back on French soil, and somewhat at the initiative of the recently-formed Hot Club of France, he and American pianist Freddy Johnson set about assembling a band composed of American expatriates resident in France (among them the powerful New Orleans saxophonist-clarinettist Frank “Big Boy” Goudie), to which they added a sprinkling of Cubans now short of the rumba craze. This exceptional group existed for no more than a single summer: formed in the spring of 1933, it folded in the autumn! In the interim, it had had the opportunity to play on the radio, appear as extras in the Jean Renoir film Chotard & Cie, fulfil too few engagements to make it a viable concern, and produce some quite remarkable records. Sing About The Swanee, My Baby’s Gone, Sweet Georgia Brown and Foxy And Grapesy were the first four sides cut by the full group. The extreme rarity today of the 78s in question bears testimony to the poor sales during these times of economic depression, and it is even probable that the present Foxy And Grapesy has been transferred from the only copy still in perfect condition. The scat-inclined singer on this piece is Louis Cole, at one stage distinctly heard exhorting the troops with an “Oh, swing it, boys” that reminds us the swing era was shortly to unfurl upon both America and Europe. On Sing About The Swanee and My Baby’s Gone the vocalist is Spencer Williams, a New Orleans man the happy signatory of many a 1920s hit number, who had come to Europe in 1932 with Fats Waller and then stayed on. Both these tunes in fact bear the signatures of the Waller-Williams alliance. The prime gems of this entire collection, however, are the four duets recorded by co-leaders Briggs and Johnson in June 1933. Although singer Louis Cole is also present on two of the cuts (Nobody’s Sweetheart and I’ve Got Rhythm), Japanese Sandman and Grabbin’ Blues are purely instrumental. The trumpet-piano duet has always been a perilous exercise, attempted by only the greatest: King Oliver and Jelly Roll Morton in 1924, Louis Armstrong and Earl Hines in 1928 (the famous Weather Bird), and again Louis Armstrong, this time with Buck Washington, in 1930. On this Paris summer’s day, Briggs and Johnson added their names to that eminent list, with results that are quite superb. Briggs is particularly outstanding on Grabbin’ Blues, on which he and Johnson set up a veritable dialogue like Armstrong and Hines before them. Many years later, by which time he had had the opportunity to record numerous other sides, several of them in top company (with Coleman Hawkins in 1935, for example), Arthur Briggs continued to cite Grabbin’ Blues as one of his two best records. Now you can judge for yourselves, for here it is now, reissued at last. Adapted by Don Waterhouse from the French text of D.N. Less
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