LES CHAUSSETTES NOIRES / DANIELA

LES CHAUSSETTES NOIRES / DANIELA

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LES TITRES

1 Daniela
2 Tu parles trop
3 Be-bop-a-lula
4 Eddie soit bon
5 Hey Pony
6 Fou d'elle
7 Oh Mary-Lou
8 Dactylo rock
9 Chérie oh chérie
10 Le twist du canotier
11 Le txist du Père Noêl
12 Quand je te vois
13 Petite Sheila
14 La leçon de twist
15 Volage
16 Pepermint twist
17 Le chemin de la joie
18 Les ,enchaînés
19 Parce que tu sais
20 Oublie-moi
21 Ça ne peut plus durer comme ça
22 Crois-moi mon cœur
23 C'est bien mieux comme ça
24 Boing bong
25 Ève
26 Boing bong (duo avec Audrey Arno)
Les Chaussettes noires sont un groupe français de rock'n'roll fondé en octobre 1960 à Créteil sous le nom « Les Five Rocks » puis « Les Cinq Rocks ». Dès ses débuts professionnels en 1961, le groupe est renommé « Les Chaussettes noires » et connaît un succès immédiat. Après le départ du chanteur Eddy Mitchell fin 1963, la formation connaît encore une année d'activité avant d'être dissoute au terme de son contrat. Claude Moine, alias Eddy Mitchell : chant William Bennaïm : guitare solo (souvent orthographié Benaïm) Tony d'Arpa (1941 - 29 juin 2002) † : guitare rythmique Aldo Martinez (1940 - 22 mai 1996) † : guitare basse (initialement à la guitare) Jean-Pierre Chichportich : batterie En mai 1961, Gilbert Bastelica (21 juin 1943 - 18 mai 2020) remplace, à la batterie, Jean-Pierre Chichportich parti au service militaire. A son retour, Jean-Pierre Chichportich reprend sa place dans le groupe en janvier-février 1963 avant d'être remplacé définitivement par Gilbert Bastelica en mars. En novembre 1961, le saxophoniste Michel « Mick » Picard se joint au groupe. En octobre 1962, Michel Gaucher succède au saxophone à Michel Picard appelé sous les drapeaux. Il reste dans le groupe jusqu'en décembre 1963. À partir de mars 1963, sans Eddy Mitchell, le groupe devient une formation instrumentale (sur disque et en alternance dans les galas avec Eddy Mitchell au chant). Fin novembre 1963, Paul Bennaïm (8 août 1947 - 4 juillet 2019), qui intervient déjà officieusement dans les Chaussettes noires depuis le printemps 19635 devient guitariste du groupe. En janvier 1964, il remplace officiellement Tony d'Arpa. Formation du groupe À l'origine de ce qui va devenir le premier groupe professionnel de rock'n'roll en France, il y a la rencontre en 1960 de Claude Moine, le futur Eddy Mitchell, et d'Aldo Martinez. Une passion commune pour le rock 'n' roll, cette musique venue des États-Unis alors quasiment inconnue en France, les rassemble. Claude est tenaillé par l'envie de chanter et recherche des musiciens pour monter un groupe (à la manière de Gene Vincent et ses « Blue caps »). Aldo joue de la guitare. C'est ce dernier qui va réunir Claude et son copain batteur Jean-Pierre ChichportichNote à un groupe d'amis guitaristes amateurs de la Cité des Emouleuses de Créteil, également passionnés de rock. Aldo a fait la connaissance de Victor Laurent d'Arpa (futur Vic Laurens du groupe les Vautours) qui lui présente William Bennaïm (guitare) ainsi que son propre frère Tony d'ArpaNote (guitare). Tous, à l'exception d'Eddy Mitchell, sont pieds-noirs. Ainsi complet, le groupe se nomme dans un premier temps Eddy Dane et les Danners, puis Les Five Rocks et encore Les Cinq Rocks. En 1960, près de la rue Saint-Dominique à Paris, alors qu'ils répètent sur la scène d'une salle paroissiale, le responsable, un aveugle nommé Daniel Gouin, les enregistre sur un magnétophone captant ainsi quatre titres qui durant près de quarante ans resteront inédits8 (voir Les 5 Rocks) : Be-Bop-A-Lula (en anglais), Betty (adaptation française de Baby Blue), Tant pis pour toi (adaptation de Wild Cat) de Gene Vincent et L'Ours gris (adaptation de Running Bear (en) de Johnny Preston (en)) ; ce dernier reste totalement inédit, tandis que les trois autres seront au programme des deux premiers 45 tours des Chaussettes noires en 1961. Les adaptations françaises sont pour la première fois signées par Eddy Mitchell sous son vrai nom Claude Moine, comme il le fera par la suite tout au long de sa carrière. Eddy Mitchell démarche des maisons de disques (son ami « Johnny Hallyday vient de sortir ses premiers disques et ça marche fort ») et en novembre 1960 Les Five Rocks sont auditionnés aux studios Hoche à Paris par Jean Fernandez, auquel se joint bientôt Eddie Barclay. À leur côté, un certain Henri Marchal assiste à l'audition. L'adaptation d'un titre de Gene Vincent l'impressionne particulièrement : Wild Cat, qui en français signifie « chat sauvage » ; c'est ce à quoi Marchal compare les cinq garçons : à des chats sauvages. Quelque temps plus tard, Marchal travaillera pour Pathé Marconi, la maison de disques qui lança Dick Rivers et son groupe Les Chats sauvages13. Pour l'heure, Les Five Rocks signent, le 12 novembre 1960, chez Barclay pour trois ans (plus exactement le contrat est paraphé par les parents car tous sont mineurs). Le 20 décembre 1960 commencent les séances d'enregistrements. Celles-ci sont laborieuses, aucun des musiciens n'ayant encore de réelle maîtrise instrumentale ni de connaissance de solfège. Ils se trompent régulièrement, au point qu'Eddy Mitchell se casse la voix à force de reprendre Be-Bop-A-Lula. La structure même du groupe, qui compte alors trois guitares, sans bassiste, est repensée. On adjoint à la formation le contrebassiste et arrangeur Jean Bouchéty (en attendant qu'Aldo Martinez se forme à la guitare basse). Quant au batteur Jean-Pierre Chichportich, qui peut tenir honorablement un tempo en direct, il n'a pas la régularité et la tenue de batterie nécessaire pour réaliser un enregistrement. Il est remplacé par les batteurs professionnels Arturo Motta pour les premiers titres, puis Armand Molinetti, qui officiera d'ailleurs quelques mois plus tard pour les Chats Sauvages. En janvier 1961, sort le premier super 45 tours : Tu parles trop, Si seulement, Be Bop a Lula (cette fois adapté en français) et Tant pis pour toi. Le jour du premier passage radio, sur Europe no 1, le présentateur annonce non pas Les Cinq Rocks mais Les Chaussettes noires. Indignés les membres du groupe apprennent que leur maison de disques a, avec la complicité de Lucien Morisse directeur des programmes de la station, négocié un parrainage avec les chaussettes Stemm. De cette affaire d'argent, souscrite à leur insu, le groupe ne s'enrichit guère, on leur remet une boîte de dix paires de chaussettes noires, mais gagne en notoriété et en diffusions radiophoniquesNote . Cette affaire faillit avoir des conséquences catastrophiques pour le groupe : le 30 janvier, il doit participer à l'émission Toute la chanson présentée par Jacqueline Joubert sur la RTF. Or, la chaîne de télévision ne veut pas se faire complice de cette publicité détournée et envisage un temps d'annuler leur passage. Un compromis est trouvé et finalement on présente le groupe sous le nom des Cinq Rocks (préféré à celui de Five Rocks qui fait trop américain). Entre-temps, la formation travaille son jeu de scène avec le chorégraphe américain Scott Douglas et adopte comme tenue : pantalons noirs en alpaga, chemise à jabot, nœud papillon et veste couleur lie-de-vin. Le 24 février, au Palais des sports de Paris, ils participent, sous l'appellation Les Chaussettes noires définitivement adoptée, au premier festival international de rock 'n' roll, avec Johnny Hallyday en vedette. Articles détaillés : Premier festival international de rock et Festival Mondial de Rock'n'Roll 1961. Succès fulgurant Après ce premier concert professionnel, dès le mois de mars, les Chaussettes noires tournent en province. Leur répertoire est alors limité au point qu'ils doivent bisser les titres. Le groupe passe en lever de rideau et le succès est tel que dès le troisième soir il est promu vedette. Malgré cette notoriété frémissante, les cachets ne sont pas revus à la hausse et le groupe gagne à peine de quoi acheter des sandwiches. Ce même mois sort leur second super 45 tours comprenant (notamment) les succès Daniela et Eddie sois bon. Le slow Daniela leur permet d'élargir leur public et le disque se vend à 800 000 exemplaires (jamais plus ils n'atteindront un tel score). Composé par Georges Garvarentz, ce succès n'est pourtant guère apprécié des Chaussettes noires, qui considèrent que « c'est de la soupe », d'autant qu'il fait de l'ombre à l'autre titre phare adapté du classique de Chuck Berry Johnny B. Goode. Pour la première fois, apparaît sur le recto de la pochette (en plus et en dessous de celui du groupe), le nom d'Eddy Mitchell En mai, sort un troisième EP et leur premier 33 tours 25 cm 100 % rock. C'est à cette époque que Gilbert Bastelica, après une sélection organisée aux studios Barclay, remplace à la batterie Jean-Pierre Chichportich appelé sous les drapeaux. Gilbert Bastelica décroche sa place au sein du groupe car, de tous les musiciens auditionnés, il est le seul capable de restituer le roulement de caisse claire en introduction de leur dernier titre Hey Pony. Très vite, regrettant que pour les sessions en studio il soit fait appel à des instrumentistes renommés comme Armand Molinetti ou Arturo Motta, « il n'aura de cesse de se perfectionner ». Il lui faudra attendre l'enregistrement du quatrième 45 tours pour être présent sur les disques, de manière progressive : à partir de la fin de l’année 1961, il va doubler la plupart des parties de cymbales sur le jeu de batterie d'Armand Molinetti25 ; Gilbert tiendra complètement l'instrument en studio pour les enregistrements de 1963/64. Gilbert rejoint le groupe en pleine tournée le 15 mai. Afin de ne pas heurter les admirateurs du groupe, il prend le pseudonyme de Jean-Pierre, prénom du précédent batteur. Les Chaussettes noires se produisent à Bruxelles et Genève les 20, 21 et 31 mai. Leur passage dans une ville de l'Est de la France crée des débordements. Alors que le public danse en les écoutant (là où de coutume, on écoute assis), le préfet de police décide de stopper leur tour de chant et fait baisser le rideau, ce qui provoque la colère du public. Le théâtre est dévasté, dehors poubelles et voitures sont renversées et l'on voit même des barricades dans la rue. Ces débordements seront à l'avenir monnaie courante, les hôtels étant très souvent envahis par leurs admirateurs26. Les cachets sont désormais de 7 000 francs de l'époque, contre il y a peu 500 francs (cachet négocié, avant leur succès, pour leur première tournée d'été du 15 juin à la fin août 1961). Rocks et twists Retour au Palais des sports de Paris, le 18 juin 1961, pour le second festival de rock 'n' roll, où cette fois, les Chaussettes noires sont programmées en vedette ; la veille, Eddy Mitchell s'est marié avec Françoise Lavil. Le 25 août, le groupe est à l'affiche au Vieux-Colombier de Juan-les-Pins, pour La première coupe du monde de rock 'n' roll. Durant l'été, les Chaussettes noires participent au film Les Parisiennes ; pour l'occasion, un certain Kôkô, que ne tardera pas à se faire connaître sous son véritable nom Claude François, leur apprend les pas nécessaires à la chorégraphie de leur passage avec Dany Saval. En septembre, sort un nouvel EP 45 tours : Madame madame (titre très librement adapté du classique d'Édith Piaf Padam... Padam), Dactylo rock (qui obtient un grand succès), Chérie oh chérie, Trop jaloux. Le 7 novembre, ils sont au programme de l'Olympia de Paris, avec Helen Shapiro et Vince Taylor. Ils obtiennent un grand succès à l'Alcazar de Marseille, avant de se produire en vedette à l'ABC du 22 novembre au 14 décembre. Ce même mois, sort un cinquième super 45 tours, où le groupe de rock s'adonne au chant de Noël façon twist : Noël de l'an dernier, Vivre sa vie, Le Twist du Père Noël, Noël en France. En décembre, sort un nouveau 45 tours et leur second 25 cm Rock'n'Twist, qui cède à la mode du twist, alors qu'Eddy Mitchell n'apprécie que modérément cette nouvelle danse. En février 1962, sur le titre Peppermint twist, la formation s'enrichit d'un saxophoniste, Michel Picard dit « Mick ». Appels sous les drapeaux (1962 - 1963) L'année 1962 est pour le groupe une succession de départs au service militaire. Les moins âgés d'entre eux devancent l'appel pour se retrouver au complet et ensemble vingt-un mois plus tard. Le 1er mars 1962, Eddy Mitchell est incorporé à Montlhéry pour y effectuer ses classes. Il est ensuite affecté dans la capitale où lui est confiée l'organisation du ciné-club de la caserne Dupleix. William Bennaïm, Tony d'Arpa et Aldo Martinez partent à l'armée en juillet, suivis de peu par le saxophoniste Mick Picard. La formation n'en reste pas moins active, bien qu'il soit quasiment inenvisageable d'organiser la moindre tournée au complet. Les permissions tombant rarement aux mêmes dates, il est tout aussi difficile de planifier des séances en studios, ou des répétitions. La presse s'amusant de cette situation titre : « Les Chaussettes ont des trous ! ». Malgré cela, le groupe se produit en avril à l'ABC, où l'on voit un Eddy Mitchell fougueux, en tenue militaire, se rouler par terre. Ce qui lui vaut quinze jours d'arrêts pour manque de respect envers l'uniforme. Il avait déjà écopé de quelques jours de « trou » pour tenue non réglementaire : il portait des chaussettes... noires. En 1962, le chanteur enregistre plus d'une vingtaine de titres avec les Chaussettes noires, dont un en duo avec Gillian Hills et un autre avec Maurice Chevalier. Sept super 45 tours sont commercialisés et, en mars, paraît leur premier album (30 cm) Le 2 000 000e disque des Chaussettes noires. Les dites Chaussettes reçoivent l'Oscar de Radio Monte-Carlo du groupe le plus populaire et se produisent à l'Olympia les 23 et 24 mai. En octobre, Michel Gaucher, présenté par Aldo, est le nouveau saxophoniste des Chaussettes noires. Le groupe se produit avec lui à La Mutualité fin octobre. Le 5 décembre, ils remportent à nouveau un grand succès sur la scène de l'Olympia14. Côté cinéma, en décembre 1962, le groupe participe au film Venez les copains, où il y interprète Ève (la seule composition signée Aldo Martinez/Claude Moine, enregistrée avec Aldo et William en novembre. Le cliché des Chaussettes noires pris sur le plateau de tournage illustrera en mai 1963 l'ultime EP avec Eddy Mitchell (Il revient). Le 27 janvier 1963, les Chaussettes noires sont une nouvelle fois au Palais des sports de Paris, avant d'entamer en février une tournée des bases militaires et des casernes en Algérie (tournée qualifiée de «Théâtre des armées »). Pour l'occasion, Vic Laurens remplace à la guitare son frère Tony D'Arpa souffrant, et Jean-Pierre Chichportich, le premier batteur du groupe retrouve, pour un temps sa place. À partir du 4 mai 1963, pour une dizaine de jours, ils sont à nouveau à l'Olympia. Ayant obtenu une permission, le batteur Gilbert Bastelica, qui remplace ainsi définitivement Jean-Pierre Chichportich, est de retour. À propos de cet Olympia et de l'armée, Eddy Mitchell, en 1967, confie dans le no 7 du magazine Rock & Folk : « (...) Quand ils se sont aperçus qu'ils pouvaient gagner de l'argent avec nous, ils nous ont fait passer à l'Olympia. Je leur ai dit « Moi je n'ai pas du tout envie de passer à l'Olympia et de donner la moitié de mon cachet au profit des œuvres pour l'armée. » (...) Ils m'ont répondu : « On ne peut pas vous avoir en ce moment, mais vos petits copains les Chaussettes noires, on peut les envoyer au fin fond de l'Allemagne et vous ne serez pas près de faire des disques. » Alors j'ai marché dans leur combine. ». Ce même mois, sortent deux super 45 tours des Chaussettes noires. Le premier comprend trois instrumentaux, Pow Wow (qui remporte un succès estimable, restant dans les classements des titres en vogue pendant plusieurs semaines), Big Ben Rock (une composition du bassiste des Champions Dany Kaufman initialement baptisée «Le thème de Dan »), Boom Rang, et le morceau chanté Oui chef, bien chef, où Eddy Mitchell aurait participé aux chœurs (ce serait son unique contribution à ce disque). Les chansons Ne délaisse pas, Il revient, Jezebel et Ceci est mon histoire composent le second disque, qui est aussi leur ultime EP qu'ils enregistrent au complet en avril avec Eddy Mitchell. Gilbert Bastelica, et non un batteur de studio, assure pour la première fois les parties de batterie sur ces enregistrements. Le dernier album, Chaussettes noires Party, paraît à la même époque, et comprend notamment les titres Be-Bop-A-Lula et Ce diable noir, repris par Eddy Mitchell dans son 2e EP en solo. Les débuts en solo d'Eddy Mitchell En 1962-63 l'intégrité et l'image des Chaussettes noires commence à pâtir du fait d'absences fréquentes (dues aux obligations militaires) de membres du groupe qui se retrouvent remplacés au fil des galas par d'autres musiciens. Ainsi, durant l'été 1962, à Juan-les-Pins, Eddy Mitchell est accompagné pour quelques galas, par le groupe Les Fantômes. En mars 1963, Eddy et les Chaussettes noires se produisent en banlieue parisienne, accompagnés par Jean Veidly - bassiste du groupe Les Pirates - remplaçant provisoire d'Aldo Martinez. Dans ce contexte, le chanteur commence à envisager (timidement) une partie de sa carrière en solo. Il enregistre seul début octobre 1962 les titres Mais reviens-moi, C'est à nous, Quand c'est de l'amour, Angel, diffusé en novembre en EP. Pour ce premier disque en solo, Eddy Mitchell, dans un changement de registre total, est accompagné par l'Opéra House Orchestra dirigé par Jean Bouchéty. L'année 1963 est du point de vue discographique l'exact contraire, puisque Eddy Mitchell enregistre en solo une trentaine de titres contre cinq avec les Chaussettes noires Des changements que semble plébisciter le public, qui en juin, au classement annuel de Salut les copains, place Eddy Mitchell en 4e position derrière Johnny Hallyday, Claude François et Richard Anthony. En septembre et décembre, le chanteur sort ses deux albums solo : Voici Eddy... c'était le soldat Mitchell, Eddy in London. La fin des Chaussettes noires En août 1963, le succès des Chaussettes noires semble marquer le pas, le prix des places est bradé et pour certains galas, il suffit pour entrer de présenter au guichet une paire de chaussettes noires. En juillet et août, avant la libération des obligations militaires d'Eddy, une tournée dans le Sud Ouest est organisée, galas durant lesquels le jeune Michel Santangeli remplace temporairement Gilbert Bastelica à la batterie. Ils sont encore le 8 septembre, les vedettes du festival de Châtelet en Belgique. La veille ils passent à la Fête de l'Humanité avec Claude François et Jacques Brel. Ce même mois, paraît le premier album d'Eddy Mitchell, qui à peine libéré de ses obligations militaires enregistrera à Londres début octobre les titres de son deuxième 30 cm en solo. En octobre 196343, le groupe participe au film de Michel Boisrond Cherchez l'idole, où ils interprètent Crois-moi mon cœur. La plupart de ses membres étant encore sous les drapeaux, le titre a en fait été enregistré par Eddy Mitchell avec des musiciens de studio (qui jouaient déjà sur des disques des Chaussettes noires) ; l'illusion est totale, les musiciens restituant parfaitement le son du groupe. Dans le film, les Chaussettes noires jouent un playback derrière Eddy ; sur la pochette du super 45 sorti en mars 1964 (que partagent Frank Alamo et Eddy Mitchell), les Chaussettes noires apparaissent furtivement derrière Mitchell et seul le visage de Paul (qui remplace en fait Aldo absent, à la basse) est visible. Dans le générique du film le nom d'Eddy Mitchell est mis en avant, alors que celui du groupe est crédité en tout petits caractères. À l'origine, un disque BOF devait être commercialisé en 1964, il reste finalement inédit jusqu'en 1996, année de sa parution en CD, (Cherchez l'idole). À partir du deuxième semestre 1963, alors qu'il est toujours officiellement le chanteur des Chaussettes noires, l'image d'Eddy Mitchell commence à se dissocier de celle du groupe. Eddy passe plusieurs fois à la télévision « en solo » (le 13 novembre, par exemple, il interprète, dans l'émission Âge tendre et tête de bois, son titre Sentimentale (fraîchement enregistré à Londres). Sur scène aussi, où le même mois (avant la libération des obligations militaires des Chaussettes à la fin de l'année), il se produit pour quelques concerts accompagné, de nouveau, par Les Fantômes. Fin 1963, Eddy Mitchell retrouve les Chaussettes noires sur scène (le 26 octobre ils sont à Strasbourg, le 16 novembre à Villeneuve Saint Georges...). Le 31 décembre, à l'issue d'un gala à Lyon à la Bourse du travail, Jean Fernandez, qui habituellement n'est pas présent lors de leur prestation scénique, les réunit. Eddy Mitchell quitte le groupe Ce soir du 31 décembre 1963, Fernandez leur annonce que le contrat prévu pour s'achever au terme des trois ans, ne sera pas renouvelé, Eddy Mitchell souhaitant poursuivre seul sa carrière (une décision que le chanteur a envisagée dès mai 1963). La séparation est officielle en janvier 1964. Malgré la surprise, tous avaient été prévenus que des changements étaient absolument nécessaires au sein du groupe, assure leur impresario, Évelyne Langey : « Ce n'est pas Eddy qui n'a plus voulu des Chaussettes. Il y a eu le service militaire. Quand ils y sont partis, Fernandez, Bouchéty et moi même les avons tous prévenus : (...), le retour va être dur car vous ne serez pas attendus comme vous pensez l'être. Plein de gens seront arrivés, et il faudra reprendre sa place. (...) Emportez vos instruments, travaillez, apprenez le solfège, et revenez musicalement armés. Vous n'allez pas pouvoir reprendre la scène avec le peu que vous savez faire maintenant. Eddy Mitchell nous a entendus et il a travaillé. (...) Il a écouté énormément de musique américaine, (...), il a muri, il a évolué vocalement et musicalement. On a continué à lui faire enregistrer des disques, avec l'idée de le faire repartir en tournée avec les Chaussettes après l'armée. Puis on envoyait les chansons d'Eddy aux Chaussettes qui étaient au régiment. On leur disait : Écoutez, travaillez, apprenez ces chansons, parce que vous allez les retrouver et les accompagner sur scène en rentrant. Or ils n'ont rien foutu. » Elle poursuit : « Leur prestation au Palais d'Hiver à Lyon fut calamiteuse, (...), ce fut le premier bide de leur carrière. » Une version qui contrarie quelque peu celle du bassiste du groupe, Aldo Martinez, parue dans le no 38 de Jukebox magazine : « Ce que les gens ne savent généralement pas, c'est que lorsqu'Eddy est parti à l'armée, on nous a poussés à le remplacer. Mais nous avons toujours refusé. Barclay nous a présenté Matt Collins, mais nous étions intègres. On parla également de Thierry Thibault, comme remplaçant éventuel d'Eddy. En réalité durant l'été 1962, Thierry remplaça au pied levé Dick Rivers, (...), qui avait quitté Les Chats sauvages... Les Chaussettes c'était nous cinq et personne d'autre. Lorsqu'Eddy nous a quittés, nous avons pris un grand coup (...). C'était le 31 décembre 1963. Il nous annonce comme ça : Voilà, les mecs, on arrête. Je me sépare de vous. Bonne année. (...) J'ai très très bien compris sa position. Il en avait marre de partager avec des mecs qui ne lui apportaient pas grand chose. Il était le chanteur, le leader, il écrivait les textes des chansons etc. Il a pris d'autres musiciens qui lui revenaient moins cher que nous et qui étaient meilleurs. On ne pouvait pas lui reprocher d'être ambitieux. C'est l'époque où nous commencions à mieux jouer. Nous nous sommes quittés quand ça devenait bien. Autant je suis critique à l'égard de nos premiers disques, autant (...), un peu avant la séparation, nous commencions à être bons. ». La nouvelle formation L'annonce du départ de Mitchell est d'autant plus rude que plusieurs concerts sont prévus à Bobino début janvier. En conséquence (au terme du premier), un nouveau contrat est signé avec les membres restant[réf. nécessaire] et, dès janvier 1964, le groupe change de formule pour adopter le style de l'époque, c'est-à-dire un combo de musiciens chanteurs, à l'instar des Beatles, dont d'ailleurs ils reprennent en version française un de leurs succès du moment I Wanna Be Your Man (Je te veux toute à moi). Paul Bennaïm, déjà guitariste du groupe depuis 19635, remplace définitivement Tony d'Arpa démissionnaire et devient le soliste et l'organiste du nouveau groupe. La nouvelle formation composée d'Aldo (basse et chant), William (guitare rythmique et chant), Paul (guitare solo, orgue et chant) et Gilbert (batterie et percussions), enregistre deux super 45 tours en janvier et avril 1964. Pendant l'hiver 1964 le groupe se remet au travail. Quelques jours après le départ d’Eddy, une séance de photos se tient le 10 janvier à Paris où la nouvelle physionomie du groupe est mise en scène ; ils retrouvent la petite salle de leur début rue Saint-Dominique pour préparer leurs futurs galas. Au printemps 1964, le groupe est de retour sur scène ; ils se produisent notamment à Juvisy sur Orge. En juin 1964 ils se produisent dans le Nord de la France et en Belgique (notamment à Boulogne sur Mer au « Chat Noir », à Mons-en-Barœul au Club « La Peau de Vache », à Mouscron57, à Comines en Belgique sur la Place Sainte Anne). Durant l'été, ils sont en concerts dans le sud de la France, le 14 juillet 1964 à Alès, le 15 à Carpentras et le 16 à Annecy (en première partie de Gene Vincent). La dissolution Dès le départ d'Eddy Mitchell, une baisse brutale se fait sentir, et même si les ventes de disques sont encore honorables, la grande période du groupe, (1961-1962), est terminée. Wikipédia

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