ARGENTINE / CARLOS GARDEL / BUENOS AIRES

ARGENTINE / CARLOS GARDEL / BUENOS AIRES

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CARLOS GARDEL EL TANGO CANCION / LA NAISSANCE DU TANGO
1 CD réédition

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Carlos Gardel
Madreselva
Caminito
La cumparsita
Melodia de Arrabal
Milonga sentimental
Criollita de mis ensuenos
A media luz
Volver
Mano a mano
Adios muchachos
Recuerdo Malevo
Tomo y obligo
Silencio
La cancion de Buenos Aires
Artrabal amargo

Ignacio Corsini
Yira Yira

Alberto Vila
Mama yo quiero un novio

Charlo
Nostalgias

Alberto Gomez
El Cancerbero

La naissance du tango est étroitement liée à la croissance rapide de Buenos Aires au cours de la deuxième moitié du siècle dernier.
En 1850 l'Argentine, cinq fois plus étendue que la France, est un pays à peu près vide avec 800.000 habitants. Une immigration massive presque exclusivement européenne et majoritairement italienne débute vers 1860 pour ne cesser qu'une quinzaine d'années après la deuxième guerre mondiale. À partir de 1870 des centaines de milliers d'immigrants s'entassent dans les quartiers du port et dans les faubourgs de la capitale. (Buenos Aires passe de 187.000 habitants en 1870 à 663.000 en 1895). À la même époque les gauchos quittent peu à peu la pampa, depuis que les estancias se ceinturent de fil de fer. Ces exilés nationaux, relativement peu nombreux il est vrai, se mèlent aux exilés européens, partageant la misère et la marginalité des mal-aimés de l'Ancien-Monde. L'immigrant est un homme seul, il faudra attendre de nombreuses années pour voir débarquer les familles au complet.
Un univers de célibataires gravite autour des bordels, seuls centres socio-économiques organisés dans les faubourgs où les responsables politiques du pays sont dépassés par les évènements. Le respect de l'ordre est assuré par les maquereaux, les flics véreux et les "machos" de tout poil. Les "filles" sont amenées de l'intérieur du pays, puis "importées" d'Europe (Hongrie, Pologne).
Ce bouillon de cultures donne naissance au "premier tango", celui des années 1870 à 1890. Il s'agit d'une danse plus pulsionnelle et agressive que vraiment sentimentale. Un tour de piste avec une partenaire coûte quelques centimes. Blas Matamoro dit dans son histoire du tango: “La finalité première du tango est de représenter par la danse, les rapports sexuels du maquereau et de sa protégée, et il est dansé par le public habitué du bordel”.
Le tango peut aussi être une évocation de la bagarre, du combats des machos. Souvent les hommes le dansent entre eux dans la rue pour faire la fête ou parce que les femmes manquent.
La chorégraphie de l'époque ressemble à un corps à corps saccadé ou, comme le dit Tullio Carella, “à deux mouvements juxtaposés simulant l'introduction du phallus” et la suite… Les figures se nomment “coupure… brisure… assise…”. “Pourquoi ne le danse-t-on pas seulement à l'horizontale?” aurait dit Clémenceau.
Le tango des années 1870 est rarement accompagné de paroles, en général, elles sont improvisées, souvent obscènes ou font référence aux évènements du quartier.
Les commentaires sur la naissance du tango proviennent des classes sociales privilégiées. Les "bien-pensants" sont fascinés par l'aspect sexuel, les intellectuels ont la nostalgie d'une période misérable et cruelle, créatrice d'art prolétarien.
En 1903 déjà, "Fray Mocho" regrette la disparition du caïd bagarreur, danseur de tango (Compadre Pendenciero). “Les rares survivants de quelques drames sanglants de ce temps n'évoquent plus grand chose… et nous entendons le son funèbre de la cloche qui annonce l'agonie du tango.” (Cité par Carlos Vega).
L'origine du mot Tango n'est pas clairement élucidée. On jouait en Espagne le tanguillo andalou, et la "Habanera" très à la mode au début du siècle dernier était souvent qualifiée de "tango americano". Il pouvait s'agir aussi d'une onomatopée suggérant le bruit du tambour et plus particulièrement du tam-tam africain. On appelait aussi Tambo ou Tango les lieux de fête des Noirs.
L'esprit et la musique du tango proviennent de l'intégration spontanée de divers courants musicaux:
— La musique traditionnelle d'Argentine représentée par le "gaucho payador" poète, guitariste, compositeur nomade qui chante dans les "pulperias" (magasin, bazar, épicerie, relais social de la pampa).
— La Habanera, musique créole de Cuba au rythme discrètement africain.
— Le Candombe des africains du Rio de la Plata (environ 6.000 Noirs à Buenos Aires en 1863).
— La Milonga née dans les faubourgs de Buenos Aires, de la rencontre des ex-gauchos et des immigrants. On y retrouve quelques accents du Candombe, mais le tambour disparaît et la guitare du payador s'italianise avec des rappels de tarentelle.
— La musicalité et le chant italiens ont sans doute leur importance, si l'on considère que Buenos Aires avait en 1895 une population composée de 49% d'Italiens. Bon nombre des grands maîtres du tango sont les fils de ces immigrés.
Au début du XXème siècle le tango sort de ses faubourgs d'origine. Il se danse dans les bordels pour "gens décents", de cette classe aisée qui fera interdire certaines figures. On peut également l'entendre dans les "Academias", cafés dansants, et dans les nouveaux restaurants de la nouvelle classe moyenne de Buenos Aires. La danse du sous-prolétariat de l'exil perd progressivement de sa rudesse. À l'improvisation au son des guitares, des flûtes et des violons, succèdent des compositions et des chorégraphies plus rigoureuses. L'utilisation du bandonéon à partir des années 1880, contribue au changement de manière. Débarqué d'Allemagne entre 1865 et 1870 le bandonéon s'impose dans l'orchestre au point de devenir l'expression même du tango. Il doit son nom selon Vicente Gesualdo, à l'entreprise allemande de Mr Band, la Bandunion; le parler populaire aurait transformé ce mot en Bandonéon.
Peu avant la première guerre mondiale, le tango au goût de "péché", accompagne quelques Argentins fortunés en Europe. Les revues de spectacles de Londres nomment 1913, l'année du tango et la mode prend son essor à Paris où tout devient tango: la haute-couture, la coiffure, les attitudes… Certificat de bon goût, le parisianisme autorise ceux qui donnent le bon ton à Buenos Aires à adopter la danse de leur propre ville. Et c'est ainsi que le tango deviendra une musique, un chant, une danse, un culte, un état d'âme spécifiquement argentins, après avoir été l'expression rude de quelques faubourgs peuplés d'exilés dans la misère.
L'après guerre 14-18 voit se développer de façon considérable, le tango des solistes et le tango-chanson qui fera de Carlos Gardel l'idole du peuple argentin. Le "tango triste" se substitue au tango de la marginalité.
Le tango est, aujourd'hui encore, profondément enraciné dans le cœur des argentins. “Cette pensée triste qui se danse” (Discepolo) a survécu aux mauvais traitements des interprétations et adaptations étrangères, depuis le début du XXème siècle. On peut souhaiter qu'elle survivra à son propre regret du passé et aux musiques du présent.
 
 
CARLOS GARDEL
 
Carlos Gardel (1890-1935) est né à Toulouse. Il a trois ans quand sa mère Berthe Gardes, décide d'émigrer avec lui en Argentine. Elle parvient à lui faire faire ses études dans un collège religieux, mais la vie est difficile pour la blanchisseuse exilée. "El francesito", le petit français Charles devient Carlitos et grandit parmi les immigrés et les argentins pauvres, dans un univers proche de celui qui a vu naître le tango, une trentaine d'années auparavant.
Il débute sa carrière dans son quartier de l'Abasto à Buenos Aires. Vers 1910, Carlos décide, avec l'accord de sa mère, de modifier son nom de Gardes. Désormais le nom du "francesito" sera Carlos Gardel.
Vers 1913, il forme un duo avec José Razzano. S'accompagnant à la guitare, les deux jeunes gens interprètent des chansons de la pampa accommodées au goût de la clientèle élégante des cabarets de Buenos Aires. Assez rapidement, Carlos Gardel imposera le tango-chanson, tango tristesse qui succède ainsi au tango égrillard ou violent des années antérieures. L'art, la personnalité et la physionomie de Carlos Gardel exerceront une véritable fascination sur le peuple argentin et le monde entier appréciera le talent du "francesito".
Carlos Gardel meurt en Colombie au mois de juin 1935, dans un accident d'avion dont les causes sont restées mal connues.
 
 
Ignacio Corsini, Agustin Magaldi, Alberto Gomez, Alberto Vila et Charlo (Juan Carlos Perez de la Riestra) ont chanté le tango dans le sillage de Gardel et dans les mêmes années il est intéressant de pouvoir apprécier les différents styles d'une époque.
 
La zamba n°8 et le gato n°18 sont des danses traditionnelles de l'intérieur du pays.
 
                                                                      Guillermo de la Roca
 
 
 
THE BIRTH OF THE TANGO.
 
The birth of the tango is closely linked to Buenos Aires' rapid growth during the second half of the XIXth century. In 1850 Argentina, five times as large as France, is a near empty country with 800,000 inhabitants only. A large scale immigration, almost exclusively made up of Europeans, mostly Italians, starts towards 1860 and only stops 15 years after World War II. By 1870, hundreds of thousands of immigrants cram near the port and in the suburbs of Buenos Aires (the city population grows from 187,000 inhabitants in 1870 to 663,000 in 1895). Contemporaneously, gauchos leave pampas, as estates are now fenced in. These few domestic exiles mix with Europeans exiles, sharing the misery of the have-nots of the Old World. Immigrants come by themselves and have to wait for years before their families can join them.
           This world of single men hangs around bordellos, the only organized "community centers" of the suburbs, upon which the country's  political leaders have no hold. "Law" and order is enforced by pimps, corrupt cops and machos of every description. The filles de joie  are brought from inland, and, later, "imported" from Europe (Poland, Hungary). This melting pot gives birth to the first tango, developed from 1870 to 1890, a dance full of drive and fight rather than sentiment. Tangoing with a taxi dancer costs a few cents. Says Blas Matamoro in his History of Tango : the main purpose of the tango is to mime sexual intercourse between the pimp and his protégée, and it is mostly danced by the brothel's patrons.
           The tango may also conjure up machos' street-fights. Men often dance it with each other to celebrate, or for lack of women.
           At the time the choreography of the tango looks like a jerky, hand-to-hand combat or, according to Tullio Carella, like two synchronized movements simulating the ìntroduction of the phallus, and what follows...     
The figures are called "cutting... breaking... sitting". Why not just dance it horizontally ?", Clemenceau might have said. In the 1870's, the tango is rarely accompanied with words. If any, they are improvised, often obscene, and refer to local events.
           Comments on the birth of the tango are made by the privileged classes. Right-thinking people are fascinated by its sexual aspect, intellectuals feel a pang of nostalgia for this dismal, ruthless period, pregnant with proletarian art.
           As early as 1903, Fray Mocho misses the tango-dancing tough guy (Compadre Pendenciero). "The few survivors of some tragic events are no longer colorful characters... and we can hear the bell toll for the tango." (quoted by Carlos Vega).
           The origin of the word Tango is unclear. The Andalusian tanguillo used to be played in Spain, and the Habanera, very fashionable in the nineteenth century was often known as the tango americano. It could be an onomatopeic word suggestive of the drum, particularly the African tom-tom. Tambo or tango was also the name given to the places where Africans celebrated. The spirit and the music of the tango originate in the spontaneous merging of several musical trends:
-Argentina's traditional music, represented by the gaucho payador, an itinerant poet, guitarist and composer singing in the pulperias (a shop, general store, grocery, used in pampas as a meeting place).
-The Habanera, a creole music with a slight hint of African rhythms.
-The Candombe of Rio de la Plata's Africans (6 000 blacks living in Buenos Aires in 1863).
-The Milonga, born in Buenos Aires from the mingling of former gauchos with immigrants. It echoes some of the strains of the Candombe; however there is no drum, and the payador's guitar is italianized by strains of tarantella.  
-Italian music and songs are no doubt important, given that in 1895, Buenos Aires' population was 49 % Italian. Many masters of the tango are the sons of these immigrants.
           At the beginning of the XXth century, the tango leaves the suburbs and starts being danced in "genteel" brothels by affluent people who will insist on certain figures being banned. It can also be heard in the Academias, cafés where people can dance, and in the restaurants of Buenos Aires' new middle class. Little by little, the dance of the exiled sub-proletarians loses some of its crudeness. To improvising guitars, flutes and violins, there succeed more formal compositions and choreographies. Between 1865 and 1870, the bandonion turns up, coming from Germany ; according to Vicente Gesualdo, this instrument owes its name to Mr Band's firm, the Bandunion, later corrupted to bandonion. It contributes to the change in manners, playing a leading rôle in the band to such an extent that it embodies the tango itself.
           Shortly before World War I, the tango, which still wafts a whiff of sin, is brought to Europe by a few well-to-do Argentines. London's variety magazines make 1913 the Year of the tango, and, in Paris, the tango craze spreads in haute couture, hairdressing and attitudes...  A pledge of good taste, parisianism thus allows Buenos Aires' trendsetters to practise their own dance. So the tango, formerly the crude expression of a few suburbs peopled with poverty-stricken exiles, becomes Argentina's music, song, dance, cult and mood.
           After the war, soloists and singers add to the growth of the tango to such an extent that Carlos Gardel is idolized by Argentina. The "sad tango" is substituted for the tango of fringe groups.
           Today, the tango is still deeply rooted in Argentines' hearts. "The gloomy thought that can be danced" (Discepolo) has outlived the degenerate interpretations and adaptations which have come from abroad since the beginning of the XXth century. It is devoutly to be wished that the tango will survive both its yearning for the past and the musics of today.
 
CARLOS GARDEL.
 
           Carlos Gardel (1890-1935) was born in Toulouse (France). He is three years old when Berthe Gardes, his mother, decides to emigrate with him to Argentina. She succeeds in putting him in a religious school, but life is difficult for an exiled laundress. Charles, "El francesito" (little Frenchman), becomes Carlitos  as he grows in poor immigrant neighborhoods close to the environment where the tango was born some thirty years before. His career starts in Buenos Aires' Abasto district. About 1910, with his mother's agreement, Carlos decides to change his name into Gardel. From now on, the francesito'  s name will be Carlos Gardel.
           Towards 1913, he forms a duet with José Razzano. Accompanying themselves on the guitar, the two youths sing songs of the pampas adapted to suit the tastes of the elegant patrons of Buenos Aires's cabarets. Soon Carlos Gardel imposes the tango-song, tinged with gloom, which succeeds to the ribald or violent tango of previous years. Carlos Gardel's art, personality and appearance have always fascinated Argentines while his talent is appreciated worldwide.        
           In June 1935, Carlos Gardel died in Colombia in a plane crash the causes of which have remained unclear.
           Ignacio Corsini, Agustin Magaldi, Alberto Gomez, Alberto Vila and Charlo (Juan Carlos Perez de la Riestra) have followed in Gardel's foosteps, each singing the tango in his own style.
           The zamba n°8 and the gato n°18 are traditional dances of inland Argentina. 
 

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