Juliette GRECO / CHANTE LES POÈTES

Juliette GRECO / CHANTE LES POÈTES

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2 CD / 49 TITRES. Guy Béart, Georges Brassens, Bertolt Brecht, Jacques Brel, Francis Carco, Léo Ferré,  Serge Gainsbourg, Raymond Queneau, Jacques Prévert, Françoise Sagan, Jean-Paul Sartre

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Poèmes de
Charles Aznavour, Guy Béart, Georges Brassens, Bertolt Brecht, Jacques Brel, Francis Carco, Léo Ferré,  Serge Gainsbourg, Raymond Queneau, Jacques Prévert, Françoise Sagan, Jean-Paul Sartre…
 
1 Si tu t’imagines    
2 Rue des Blancs-manteaux
3 Coin de rue
4 Les enfants qui s’aiment
5 Chanson pour l’auvergnat
6 Les feuilles mortes          
7 Le guinche
8 Je suis comme je suis
9 Je hais les dimanches
10 À la belle étoile
11 Ça va (le diable)
12 La chanson de Barbara
13 La fiancée du pirate
14 La belle vie
15 T’en as
16 Embrasse-moi
17 Il y avait
18 La chanson de Gervaise
19 L’ombre
20 L’amour
21 La rue
22 Dieu est nègre
23 Les cloches
 
CD 2 
 
1 Jolie môme
2 Qu’on est bien
3 Il n’y a plus d’après
4 Les pas réunis
5 Chandernagor
6 Que j’aime
7 C’était bien (le petit bal perdu)
8 Les lunettes
9 Complainte           
10 Le doux caboulot           
11 On oublie rien
12 Accordéon
13 Java partout
14 Musique mécanique
15 La complainte du téléphone
16 La marche nuptiale 
17 La jambe de bois (Friedland)
18 Les amours perdus
19 L’amour à la papa
20 Il était une oie…
21 Paname
22 La fourmi            
23 Le jour  (délaisse le ciel)          
24 Sans vous aimer
25 La valse
26 Vous, mon cœur

Juliette Gréco (Montpellier, 1927 - )
Fille d’un commissaire de police, elle mène une enfance sans histoire, à Montpellier, jusqu’au jour où sa mère décide de se séparer de son mari et de s’installer à Paris en compagnie de ses deux filles : Juliette et Charlotte. En 1942, la mère et Charlotte sont déportée en Allemagne, et Juliette, qui n’a pas quinze ans, est emprisonnée à Fresnes. Finalement libérée, elle se retrouve livrée à elle-même, dans ce Paris de l’Occupation où elle ne connaît personne et où il lui faut trouver de quoi survivre. Elle s’oriente alors vers le théâtre et joue des petits rôles dans des pièces comme Le soulier de satin, de Claudel, ou Victor ou Les enfants au pouvoir, de Roger Vitrac. Pour arrondir ses fins de mois, elle fait la manche aux terrasses du Quartier latin, dont elle finit par devenir une figure familière, côtoyant aussi bien Sartre et Simone de Beauvoir que Vian, Queneau, Cocteau, Prévert, etc. Au point de symboliser la jeunesse existentialiste, pour la presse de la Libération, qui la présente comme " La muse de Saint-Germain-des-Prés " ; au grand dam d’une bourgeoisie bien-pensante qui - le succès venu - lui reprochera longtemps sa dégaine bohème, son franc parler, sa désinvolture, sa liberté de mœurs, son intellectualisme et son noctambulisme.
Après avoir fait ses débuts de chanteuse au Tabou (le caveau jazz animé par Boris Vian), puis au Bœuf sur le toit (le cabaret de Jean Cocteau), elle devient l’une des principales habituées de La Rose Rouge d’Agnès Capri, où se révèleront également les talents de Mouloudji, des Frères Jacques, de Francis Lemarque, etc. La situation géographique de tous ces lieux donnera naissance à la notion de " chanson rive-gauche ", dont Juliette Gréco restera longtemps la représentante la plus emblématique.
Après avoir chanté Jean-Paul Sartre (" Rue des Blancs-manteaux "), Raymond Queneau (" Si tu t’imagines "), et même François Mauriac (" L’ombre "), elle contribuera à révéler, tout au long des années 50, des auteurs tels que Léo Ferré (" Jolie môme "), Jacques Brel (" Le Diable - Ça va "), Charles Aznavour (" Je hais les dimanches "), Guy Béart (" Il n'y a plus d'après "), ou Serge Gainsbourg (" La javanaise ", " Accordéon ").
Après une certaine absence des scènes, due à un séjour à Hollywood où elle se consacre au cinéma, sous la houlette du producteur Darryl Zanuck, elle revient au tour de chant, en 1961, à Bobino. En 1966, elle partage la scène du TNP avec Georges Brassens et, deux ans plus tard, inaugure la formule des récitals de " 18h30 ", au Théâtre de la Ville.
Consacrée vedette internationale, à la suite de nombreuses tournées à l’étranger (notamment au Japon, en 1981, 1984, 1988 et 1991), elle apparaît comme une formidable ambassadrice de la chanson française, et triomphe à l'Olympia en 1991 et 1993, puis au Théâtre de l’Odéon, en 199, avec un répertoire toujours aussi littéraire et toujours aussi exigeant, récemment enrichi de ses collaborations avec des auteurs
comme Etienne Roda-Gil ou Jean-Claude Carrière.
Marc Robine


 
Juliette Gréco est née à Montpellier en 1927. Fille d'un commissaire de police, elle mène une enfance sans histoire, jusqu'au jour où sa mère décide de se séparer de son mari et de s'installer à Paris en compagnie de ses deux filles : Juliette et Charlotte. En 1942, la mère et Charlotte sont déportées en Allemagne, et Juliette, qui n'a pas quinze ans, est emprisonnée à Fresnes. Finalement libérée, elle se retrouve livrée à elle-même, dans ce Paris de l'Occupation où elle ne connaît personne et où il lui faut trouver de quoi survivre. Elle s'oriente vers le théâtre et joue des petits rôles dans des pièces comme Le Soulier de satin, de Claudel, ou Victor ou les enfants au pouvoir, de RohgerVitrac. Pour arrondir ses fins de mois, elle fait la manche aux terrasses du Quartier latin, dont elle finit par devenir une figure familière, côtoyant aussi bien Sartre et Simone de Beauvoir que Vian, Queneau, Cocteau, Prévert, etc. Au point de symboliser la jeunesse existentialiste, pour la presse de la Libération, qui la présente comme "La muse de Saint-Germain-des-Prés", au grand dam d'une bourgeoisie bien-pensante qui – le succès venu – lui reprochera longtemps sa dégaine bohème, son franc parler, sa désinvolture, sa liberté de mœurs, son intellectualisme et son noctambulisme. Après avoir fait ses débuts de chanteuse au "Tabou" (le caveau jazz animé par Boris Vian), puis au "Bœuf sur le toit" (le cabaret de Jean Cocteau), elle devient l'une des principales habituées de "La Rose rouge" d'Agnès Capri, où se révèleront également les talents de Mouloudji, des Frères Jacques, de Francis Lemarque, etc. La situation géographique de tous ces lieux donnera naissance à la notion de "chanson rive-gauche", dont Juliette Gréco restera longtemps la représentante la plus emblématique. Après avoir chanté Jean-Paul Sartre (Rue des Blancs-manteaux), Raymond Queneau (Si tu t'imagines), et même François Mauriac (L'ombre), elle contribuera à révéler, tout au long des années 50, des auteurs tels que Léo Ferré (Jolie môme), Jacques Brel (Le Diable – Ça va), Charles Aznavour (Je hais les dimanches), Guy Béart (Il n'y a plus d'après), ou Serge Gainsbourg (La Javanaise, Accordéon). Après une certaine absence des scènes, due à un séjour à Hollywood où elle se consacre au cinéma, sous la houlette du producteur Darryl Zanuck, elle revient au tour de chant, en 1961, à Bobino. En 1966, elle partage la scène du TNP avec Georges Brassens et, deux ans plus tard, inaugure la formule des récitals de "18h30" au Théâtre de la Ville. Consacrée vedette internationale, à la suite de nombreuses tournées à l'étranger (notamment au Japon, en 1981, 1984, 1988 et 1991), elle apparaît comme une formidable ambassadrice de la chanson française, et triomphe à l'Olympia en 1991 et 1993, puis au Théâtre de l'Odéon, avec un répertoire toujours aussi littéraire et toujours aussi exigeant, enrichi de ses collaborations avec de nouveaux auteurs comme Étienne Roda-Gil ou Jean-Claude Carrière. Biographie Fille de déportée Juliette Gréco est née d'un père d'origine corse, le commissaire de la police des jeux Gérard Gréco, et d'une mère bordelaise, Juliette Lafeychine (1899-1978)2. Ses parents étant séparés, elle est élevée avec sa sœur aînée Charlotte à Bordeaux par ses grands-parents maternels, qui meurent tous deux en 1933. Leur mère les rejoint alors et les emmène toutes les deux à Paris. Passionnée de danse, Juliette, en 1939, est petit rat à l'Opéra Garnier. La guerre ayant éclaté, la famille retourne dans le sud-ouest de la France, en Dordogne. Les filles sont scolarisées à Montauban chez les « Dames noires », l'Institut Royal d'éducation Sainte Jeanne d'Arc. C'est là que leur mère participe à une filière d'évasion vers l'Espagne et Gibraltar via Bordeaux. Elle est arrêtée en 1943. Les deux sœurs s'enfuient par le premier train pour Paris mais sont suivies par un des agents de la Gestapo de Périgueux. Elles sont brutalement capturées cinq jours plus tard devant le café Pampam, place de la Madeleine, et emmenées au siège de la Gestapo, 80, avenue Foch, où Charlotte est torturée, Juliette violemment battue, mais auparavant elle avait réussi, en se rendant aux toilettes, à jeter les documents compromettants que sa sœur, agent de liaison, transportait pour la Résistance. Elles sont emprisonnées à la maison d'arrêt de Fresnes. La mère et la sœur aînée sont déportées à Ravensbrück, où elles se retrouvent dans le même block que Denise Jacob, rejointes en février 1944 par Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Elles en reviendront, après la libération du camp par l'Armée rouge, le 30 avril 1945. En raison de son jeune âge, Juliette est libérée. Après avoir récupéré ses affaires au siège de la Gestapo française dans le 16e arrondissement de Paris, elle se retrouve seule et sans ressources « sur l'avenue la plus belle du monde, l'avenue Foch », avec un ticket de métro en poche5. Elle se rend alors chez la seule personne de sa connaissance résidant dans la capitale, Hélène Duc, qui a été, avant la guerre, son professeur de français. Elle sait que cette amie de sa mère habite près de l'église Saint-Sulpice, 20, rue ServandoniNote. L'adolescente y est logée et prise en charge. Elle s'habille des vêtements des garçons de la maison, les seuls disponibles, et d'une paire de chaussures donnée par une amie d'Hélène Duc, Alice Sapritch3. Elle invente là le style Saint-Germain. Saint-Germain-des-Prés Le quartier Saint-Germain-des-Prés est à deux pas de là et, en 1945, Juliette découvre le bouillonnement intellectuel de la rive gauche et la vie politique à travers les Jeunesses communistes. Hélène Duc l'envoie suivre les cours d'art dramatique dispensés par Solange Sicard. Juliette décroche quelques rôles au théâtre (Victor ou les Enfants au pouvoir6 en novembre 1946) et travaille dans une émission de radio consacrée à la poésie. Juliette noue des relations amicales avec de jeunes artistes (elle vit un temps avec le peintre Bernard Quentin au 7, rue Servandoni) et intellectuels du quartier de Saint-Germain-des-Prés, dont Anne-Marie Cazalis et Boris Vian. Jean-Paul Sartre lui permet de s'installer à l'hôtel La Louisiane où il réside : elle vit dans la chambre 10, la seule qui ait une baignoire avec de l'eau chaude. Elle y vivra une romance avec un autre locataire, celui de la chambre 76, le musicien Miles Davis. Dans l'un des établissements de la rue Dauphine, Le Tabou, elle découvre par hasard, grâce à son manteau qu'elle avait posé sur la rampe et qui était tombé en bas d'un escalier, que celui-ci dispose d'une grande cave voûtée inutilisée que le patron appelle « le tunnel ». Juliette et ses amis trouvent l'endroit idéal pour y faire de la musique et danser tout en discutant de philosophie. Il suffit d'une semaine pour que les curieux viennent en nombre pour observer cette nouvelle et bizarre faune baptisée existentialistes. Juliette, devenue la célèbre muse de Saint-Germain-des-Prés sans avoir rien accompli de probant, décide alors de justifier sa célébrité en optant pour la chanson. Jean-Paul Sartre lui confie une sorte de mélopée qu'il a écrite pour sa pièce de théâtre Huis clos et lui conseille d'aller voir le compositeur Joseph Kosma pour que celui-ci en réécrive la musique qu'il ne trouvait pas réussie. C'est ainsi que Juliette interprète la chanson Rue des Blancs-Manteaux, œuvre née de la plume du chantre de l'existentialisme et d'un compositeur rompu à l'art de mise en musique de la poésie (notamment celle de Jacques Prévert). Au début des années 1960, elle a une relation avec le producteur américain Darryl F. Zanuck, juste après avoir rompu avec Sacha Distel. Débuts En 1949, disposant d'un riche répertoire (de Jean-Paul Sartre à Boris Vian...), Juliette Gréco participe à la réouverture du cabaret Le Bœuf sur le toit. Elle rencontre cette année-là Miles Davis, dont elle tombe amoureuse. Il hésite à l'épouser, ce qui est impensable aux États-Unis (à l'époque, les unions entre Noirs et Blancs sont illégales dans de nombreux États américains). Lui ne voulant pas lui imposer une vie aux États-Unis en tant qu'épouse d'un Noir américain, et elle ne voulant pas abandonner sa carrière en France, ils renoncent et Miles rentre à New York à la fin mai. En 1951, elle reçoit le prix de la SACEM pour Je hais les dimanches. En 1952, elle part en tournée au Brésil et aux États-Unis dans la revue April in Paris. En 1954, elle chante à l'Olympia. En mai 1958, son ami Boris Vian devient son directeur artistique (label Fontana, filiale de Philips) et demande à André Popp de composer pour une nouvelle chanteuse, Juliette Gréco, Musique mécanique (auteur : Boris Vian), La Complainte du téléphone♪ (auteur : François Billetdoux) et De Pantin à Pékin♪ (auteur : Pierre Delanoë). Elle rencontre le comédien Philippe Lemaire, sur le tournage du film Quand tu liras cette lettre de Jean-Pierre Melville, et l'épouse le 25 juin 1953. Ils divorcent en 1956 après la naissance de leur fille Laurence-Marie (née le 24 mars 1954 et décédée en 2016)2. Elle repart pour New York et ses interprétations des plus grands auteurs français enthousiasment les Américains. Mel Ferrer, qu'elle a connu sur le tournage d'Elena et les hommes de Jean Renoir (1956) et qui est devenu un de ses « grands copains »12, lui téléphone depuis Mexico où va se tourner son prochain film, car il pense qu'elle conviendrait « à son producteur qui cherche une Française pour un petit mais très intéressant rôle dans Le soleil se lève aussi dirigé par Henry King ». C'est ainsi qu'elle fait la connaissance de Darryl F. Zanuck, avec qui elle entame une relation amoureuseNote. Elle tourne dans quelques-unes de ses productions, notamment Les Racines du ciel (John Huston, 1958) et Drame dans un miroir (Richard Fleischer, 1960), films dans lesquels elle partage l'affiche avec Orson Welles. Mais sa relation avec Zanuck est houleuse car celui-ci, dixit Juliette Gréco, « possessif et passionné. […] a vécu avec moi une aventure exotique, mais finalement douloureuse, malheureusement ». En même temps que s'achève sa relation avec Darryl Zanuck, c'est avec le film d'aventure Le Grand Risque (Richard Fleischer, 1961) que s'achève sa carrière « hollywoodienne », sans qu'elle ait jamais mis les pieds dans les studios américains de la 20th Century FoxNote . Au début des années 1960, elle revient à la chanson et ne la quitte plus. Elle chante notamment Jacques Brel, Léo Ferré, Guy Béart et aussi Serge Gainsbourg, qui est alors un quasi inconnu. En 1962, elle fait partie des premiers actionnaires de Minute. À cette époque le journal, fondé par Jean-François Devay, médaillé de la Résistance, « est alors plutôt tourné vers l’actualité « people ». [...] Et s’inscrit également dans la lignée des journaux satiriques » du moment. Il compte parmi ses premiers actionnaires des personnalités comme Françoise Sagan, Eddie Barclay, Fernand Raynaud, Alain Griotteray ou encore Marcel Dassault. En 1965, elle se produit gratuitement dans les maisons des jeunes et de la culture de la banlieue parisienne, devant un public constitué d'étudiants et d'ouvriers. Toujours en 1965, elle tient un rôle de premier plan dans le feuilleton télévisé Belphégor ou le Fantôme du Louvre. La même année, lors d'un « dîner de têtes d'affiches » organisé par le magazine Télé 7 jours, elle est assise aux côtés de Michel Piccoli, dont elle tombe amoureuse. Ils se marient en 1966 et se séparent en 19772. Du 16 septembre au 23 octobre 1966, le TNP accueille pour la première fois dans sa grande salle (2 800 places) du palais de Chaillot deux chanteurs : Juliette Gréco et Georges Brassens. En 1968, elle inaugure la formule des concerts de 18 h 30 au théâtre de la Ville à Paris. Elle y interprète l'une de ses plus célèbres chansons, Déshabillez-moi. Elle enregistre en avril 1969 un titre de Didier Rimaud à la demande de son ami François Rauber, Faudrait aller plus loin, chanson intégrée à l'album Difficile amour de Bernard GeoffroyNote . Au début des années 1970, Juliette Gréco effectue de nombreuses tournées à l'étranger (notamment en Italie, en Allemagne, au Canada et au Japon), alors qu'en France, son succès semble marquer le pas. En effet, en 1972, elle quitte les productions Philips, chez qui elle enregistrait depuis plus de vingt ans, pour les productions Barclay et, sous ce label, sort deux albums : Juliette Gréco chante Maurice Fanon (1972) et Je vous attends (1974), opus essentiellement écrit par Henri Gougaud, exception faite de Ta Jalousie de Jean-Loup Dabadie et de la reprise de L'Enfance, chanson de Jacques Brel (extraite de son film de 1973, Le Far West). Parallèlement, Gérard Jouannest, son pianiste et accompagnateur depuis 1968, qu'elle épouse vingt ans plus tard, devient son compositeur attitré. Elle soutient François Mitterrand pour l'élection présidentielle de 197416. Nouveau changement de maison de disque en 1975. Elle quitte Barclay pour faire graver ses deux albums suivants chez RCA Victor : Vivre en 1975, et Gréco chante Jacques Brel, Henri Gougaud, Pierre Seghers en 1977. Pour ces deux albums, elle reprend sa plume de parolière (exercice auquel elle s'est déjà essayée en 1969) pour écrire successivement : Fleur d'orange, Le Mal du temps et L'Enfant (1975), Pays de déraison et L'amour trompe la mort (1977). Sa carrière de parolière s'achève avec ces cinq titresNote . Entre 1982 et 1983, elle semble faire un bilan de sa carrière, car consécutivement à la parution de ses mémoires (Jujube, Stock, 1982), Juliette Gréco établit sous la direction artistique de Gérard Meys son anthologie discographique telle qu'elle la conçoit à ce moment-là. François Rauber réalise les arrangements et dirige l'orchestre tandis que Gérard Jouannest est au piano. Cette anthologie est commercialisée en trois volumes séparés chez les disques Meys (voir discographie). Toujours chez les disques Meys, Gréco enregistre un nouvel album, Gréco 83 où, encore une fois, de nouveaux auteurs venus d'horizons divers lui écrivent du sur-mesure, dont Les Années d'autrefois, du journaliste Richard Cannavo, qui devient un titre incontournable de ses tours de chant. Parmi les autres auteurs figurent le dessinateur humoristique Gébé (Bleu sans cocaïne), l'auteur-compositeur-interprète Allain Leprest (Le Pull-over, musique de Jean Ferrat) et le parolier Claude Lemesle (Y a que les hommes pour s'épouser). Elle est faite chevalier de la Légion d'honneur par le Premier ministre Laurent Fabius, le 23 octobre 1984. Elle retrouve son public de l'Olympia en 1991 et l'album du concert est édité par Philips. Elle enregistre en 1993 un album écrit par Étienne Roda-Gil sur des musiques, entre autres, de João Bosco, Julien Clerc, Gérard Jouannest et Caetano VelosoNote. En octobre de la même année, un nouvel Olympia précède une tournée. Après une absence discographique de quatre ans, elle enregistre, en 1998, pour les disques Meys un album écrit par Jean-Claude Carrière. Son récital au théâtre de l'Odéon à Paris en mai 1999 est enregistré. 2000-2015 En 2003, Juliette Gréco enregistre chez Polydor un nouvel album sur des textes de Christophe Miossec, Marie Nimier et Jean Rouault, Benjamin Biolay et Gérard Manset. L'ensemble est mis en musique par Gérard Jouannest et François Rauber. Elle retrouve l'Olympia en 2004. En 2006, elle part pour New York enregistrer un album avec des musiciens de jazz qui paraît en France sous le titre Le Temps d'une chanson. Elle le chante sur la scène du théâtre du Châtelet à Paris seulement accompagnée d'un piano et d'un accordéon. Le 10 mars 2007, les Victoires de la musique la couronnent d'une « Victoire d'honneur » pour toute sa carrière. Pour la première fois, le 27 octobre 2007, elle donne un concert à la salle Pleyel accompagnée d'une formation réduite. En novembre 2008, elle enregistre en duo la chanson Roméo et Juliette avec Abd Al Malik (album Dante). Fin 2008, début 2009, elle prépare un nouvel album réalisé à partir de textes d'Olivia Ruiz et d'Abd Al Malik. Proche de la gauche, elle a cosigné, avec Pierre Arditi, Maxime Le Forestier et Michel Piccoli une lettre ouverte, le 4 mai 2009, à l'intention de Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, appelant les députés socialistes à adopter la loi Création et Internet. En mars 2010, un nouveau documentaire, Je suis comme je suis de Brigitte Huault-Delannoy, est projeté en son honneur et en sa présence à Montréal (place des Arts). Le 27 juillet 2011 elle donne le récital de clôture du festival de Valence sur la scène du parc Jouvet, accompagnée par son pianiste Gérard Jouannest et un accordéoniste. Des centaines de spectateurs l'applaudissent et lui offrent une longue ovation debout. Elle est membre du comité de parrainage de la Coordination pour l'éducation à la non-violence et à la paix. En janvier 2012, elle sort un nouvel album Ça se traverse et c'est beau…, un hommage à Paris et ses ponts. Marie Nimier, Thierry Illouz, Amélie Nothomb, François Morel, Antoine Sahler, Philippe Sollers, Gérard Duguet-Grasser ou encore Jean-Claude Carrière figurent entre autres parmi les auteurs des chansons de cet album. Melody Gardot, Marc Lavoine et Féfé l'accompagnent chacun en duo et Guillaume Gallienne y interprète un texte. En février 2012, elle est pour trois soirs sur la scène du théâtre du Châtelet de Paris. Le 5 février 2012, à l'occasion de son 85e anniversaire, elle est la vedette de la soirée sur Arte qui diffuse Juliette Gréco, l'insoumise le film documentaire d'Yves Riou et Philippe Pouchain (projeté au « Rendez-vous with French Cinéma » à New-York) suivi de son concert de 2004 à l'Olympia ; pour les téléspectateurs allemands, les chansons de son concert ont été sous-titrées par des textes allemands dus à la plume de Didier Caesar (Dieter Kaiser, Stuttgart). Le 12 avril 2012, Juliette Gréco reçoit, des mains du maire Bertrand Delanoë, la Grande médaille de vermeil de la Ville de Paris. Bertrand Delanoë déclare : « Il était temps que sa ville lui dise merci. Juliette Gréco, c'est la Parisienne. La Parisienne d’aujourd’hui et la Parisienne qui incarne le temps de Paris qui ne passe jamais ». La chanteuse, qui a souvent représenté la France et Paris à l'étranger, répond : « Je ne suis pas née à Paris, j'ai vu le jour à Montpellier. Mais j'ai été mise au monde ici18,19. ». En Allemagne, le 14 avril 2012, elle monte de nouveau sur la scène du Theaterhaus Stuttgart (de) pour un concert donné à guichets fermés, accompagnée par son pianiste et mari Gérard Jouannest, devant un public ravi qui, pour la remercier, se lève pour l'applaudir. Dans sa loge elle accueille le traducteur et interprète de chansons françaises Dieter Kaiser, chanteur lui-même de chansons et auteur-compositeur allemand sous le nom de scène Didier Caesar. Le 20 octobre 2012, elle est faite « citoyenne d’honneur de la Ville de Montpellier » et inaugure la plaque apposée sur la façade de la maison située au 2, rue Doria (quartier des Arceaux) où elle est née le 7 février 1927 au matin. Elle y a vécu jusqu’à l’âge de trois ans avant d’aller habiter chez sa grand-mère maternelle domiciliée dans le Bordelais20. Le 1er octobre 2013, Juliette Gréco, victime d'un malaise après quarante-cinq minutes, n'a pas pu finir son concert sur la scène de l'espace Montgolfier à Davézieux, près d'Annonay (source Le Dauphiné/Ardèche). Le 28 octobre 2013 sort, chez Deutsche Grammophon/Universal Music, l'album Juliette Gréco chante Brel, réunissant douze chansons de Jacques Brel arrangées par le pianiste Bruno Fontaine et par le mari de la chanteuse, Gérard Jouannest21. Deux récitals de la chanteuse sont annoncés pour les 16 et 17 mai 2014 à l'Olympia21. En 2014, le trompettiste Ibrahim Maalouf l'invite dans le concert qu'il donne à l'Olympia et l'accompagne dans la reprise de La Javanaise. Début 2015, elle annonce une ultime tournée qui débutera fin avril 2015 : « J'ai 88 ans, et je n'ai pas envie de monter sur scène en boîtant. C'est une question de courtoisie, de dignité. [...] Je veux partir debout. Je ne voudrais pas faire pitié. J'ai horreur de ça », déclare-t-elle durant une interview avec Le Parisien. Le 24 avril 2015, elle commence sa tournée d’adieu intitulée « Merci » qui dure un an22. À la première date de sa tournée, le 24 avril au Printemps de Bourges, elle est obligée d’écourter son récital, victime d’un coup de chaleur. Elle est de nouveau victime d'un coup de chaleur à la première date de sa tournée au Canada à Tadoussac le 12 juin 2015 et ne peut terminer son tour de chant. En novembre 2015, sort L'Essentielle, une anthologie de ses chansons en 13 CD ainsi qu'une compilation intitulée Merci ! incluant la chanson inédite Merci, écrite par Christophe Miossec et composée par Gérard Jouannest. « Merci », tournée d'adieux Sa tournée d'adieux « Merci », comprenant plusieurs dizaines de dates, a lieu en avant-première le 1er mars 2015 à Athènes (Grèce), mais commence officiellement le 24 avril 2015 au Printemps de Bourges. Juliette Gréco chante ensuite à Tel Aviv au début mai 2015, puis au Canada à Tadoussac, Montréal, Sherbrooke et Toronto en juin 2015, en Italie à Milan et Spolète puis en Belgique à Anvers en juillet 2015, à la Fête de l'Humanité, au festival de la voix au Pays de Dieulefit ainsi qu'à Amsterdam en septembre 2015, en Allemagne (Berlin, Francfort, Hambourg, Stuttgart) puis une partie de la France (Tours, Limoges, Lons-le-Saunier et Caen) en octobre et novembre 2015. En décembre 2015, elle fait quelques grandes salles parisiennes (Châtelet, théâtre des Champs-Élysées et La Cigale). Le 6 février 2016, elle donne un concert exceptionnel dans le musée du Louvre devant la sculpture de la Victoire de Samothrace puis un autre le 7 février, jour de ses 89 ans, au théâtre de la Ville de Paris qu'elle avait inauguré en 1968. De la fin février à la mi-mars 2016, elle continue sa tournée en province française, elle chante à Abbeville, Châtel-Guyon, Nîmes, Sérignan, Saint-Estève. Le 24 mars 2016, elle est victime d'un AVC dans un hôtel du centre-ville de Lyon où elle faisait étape en vue d'un concert à Sausheim prévu le lendemain. Quelque temps après cet AVC, son entourage indique qu'elle a « bien récupéré » et « retrouvé toutes ses facultés physiques et intellectuelles ». Pourtant, début avril, son producteur annonce qu'elle entame une convalescence et qu'elle devra reporter à l'automne 2016 la plupart des concerts prévus au printemps : Sausheim, Maison-Alfort, Chenôve, Langres, au Casino de Paris ainsi qu'à Cardiff, au Barbican Centre de Londres et au Bunkamura Hall de Tokyo. Au fil des mois, elle annule graduellement l'intégralité des dates restantes de sa tournée. Son dernier concert restera donc celui du 12 mars 2016 au Théâtre de l'Étang à Saint-Estève, dans les Pyrénées-Orientales. Dans le magazine Télérama du 24 juillet 2020, elle se confie sur sa vie depuis son accident et son retrait de la scène, révélant notamment au public la mort de sa fille Laurence à l'âge de 62 ans en 201623. Mort Elle meurt le 23 septembre 2020 dans sa demeure à Ramatuelle (Var), à l'âge de 93 ans ; après une cérémonie à l'église de Saint-Germain-des-Prés, elle est inhumée dans la plus stricte intimité le 5 octobre24 au cimetière du Montparnasse (division 7), auprès de son dernier époux, Gérard Jouannest, mort en 2018. Carrière internationale Tout au long de ses soixante-dix ans de carrière, depuis sa première tournée au Brésil en 1950 jusqu'à la fin de sa carrière en 2016, Juliette Gréco s'est produite sur les scènes des plus grands opéras ou théâtre d'Europe (Espagne, Portugal, Italie, Belgique, Suisse, Pays-Bas, Grande-Bretagne...). Après la Seconde Guerre mondiale, elle est d’ailleurs la première chanteuse française à se produire en Allemagne (notamment à la Philharmonie de Berlin où elle retourne régulièrement, de la seconde moitié des années 1960 jusqu’aux années 2000). Dès les années 1950, Juliette Gréco s’installe définitivement parmi les rares artistes français capables de remplir des salles dans le monde entier, tout en s'entourant généralement de musiciens français et en leur donnant des opportunités de carrières internationales (ex. : Joss Baselli25, Léo Petit, Richard Galliano, Gérard Gesina Jean-Marc Lajudie26). À titre d'exemple, on compte plus d'une trentaine de tournées au Japon depuis 1961, de multiples concerts aux États-Unis, en Amérique du Sud, au Canada, en Israël… Au Chili, l’un de ses récitals fait date : conviée à chanter devant un parterre de militaires, la chanteuse interprète ce soir-là un programme constitué en majeure partie de chansons antimilitaristes : « Je suis sortie de scène dans un silence de mort ; le plus beau bide de ma carrière. » Vie privée À 19 ans, elle rencontre son premier amour, le champion automobile Jean-Pierre Wimille27, bien qu'il ait le double de son âge et soit marié. Leur relation prend fin tragiquement avec la mort accidentelle du champion pendant une course en janvier 1949. Au printemps 1949, à 22 ans, elle rencontre le jazzman américain Miles Davis alors qu'elle se produit sur la scène du cabaret Le Bœuf sur le toit. Miles Davis, alors âgé de 23 ans, est de passage à Paris. Michèle Vian, l'épouse de Boris Vian, les présente l'un à l'autre. Leur coup de foudre est réciproque. La ségrégation raciale sévissant outre-Atlantique à cette époque les empêche d'envisager un avenir commun sur le sol américain. Miles Davis rentre seul aux États-Unis. Juliette Greco confiera plus tard entendre la liberté dans sa musique, si précieuse dans le contexte de l'après-guerre. Ils se reverront par la suite aux États-Unis et en France, peu de temps avant la mort du musicien. En 1953, elle se marie avec le comédien Philippe Lemaire (1927-2004). Ils ont une fille, Laurence-Marie Lemaire, scripte de cinéma (1954-2016)30,31. Ils se séparent en 1956. Juliette consacre deux chansons à sa fille en 1970, l'année de ses 16 ans. En 1957, elle rencontre le producteur américain Darryl F. Zanuck qui la courtise activementNote. Il a finalement une idylle avec elle et voudrait en faire une vedette hollywoodienne. Elle tourne sur ses conseils dans plusieurs films, mais l’histoire d’amour entre « la muse de l’existentialisme » et le prestigieux producteur américain prend fin l'année suivante « Tout s’est déglingué, je suis un animal totalement sauvage. Il ne faut pas chercher à m’enfermer même dans une cage dorée. » De 1966 à 1977, elle est mariée à l'acteur Michel Piccoli (1925-2020) et, en 1988, elle épouse Gérard Jouannest (1933-2018).

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